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Existe-t-il des hommes qui ne philosophent pas ?

Publié le 28/02/2004

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HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.

EXISTENCE (lat. existere, sortir de, s'élever de)

Gén. Le fait d'être. En ce sens existence s'oppose à néant (il y a quelque chose plutôt que rien) et à essence. Exist. L'opposition de l'existence et de l'essence est, pour l'existentialisme, fondamentale. En effet, ek-sistere, c'est être en dehors de soi-même, en quête de soi. C'est précisément, selon Sartre, ne pas avoir de nature a priori , ne pas savoir à l'avance ce qu'on est, chercher ce que l'on veut être. Alors que les choses sont conçues avant d'exister, ont une essence avant d'avoir une existence, l'homme est libre de se choisir (en lui « l'existence précède l'essence »). L'angoisse fondamentale de l'existence n'est donc pas celle du néant qui s'exprime dans Hamlet (« être ou ne pas être »). Elle est plutôt pour chacun celle du sens qu'il lui revient de donner à sa vie, d'une essence à construire sans aide et sans appui.

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

« Il n'exi ste pas d'hommes qui ne philosophent pas Le simple fait d'être homme implique que l'on se pose des questions sur l'existence, le rapport au monde et à autrui.

Ces questions sont des questions spécifiquement philosophiques.

Le «bon sens est la chose du monde la mieux partagée» A insi que l'écrit Des­ cartes dans son Dis­ cours de la méthode , «la puissance de bien juger et distinguer le vrai •On peut dire que les hommes ont plus ou moins de sagesse à raison de ce qu'ils ont plus ou moins de connaissances des vérités plus importantes.• René Descartes, Les Principes de la philosoph ie d'avec le faux , qui est proprement ce qu 'on nomme le bon sens ou la raison, est naturelle­ ment égale en tous les hommes».

Cela ne veut pas dire que tout le monde pense droite ­ ment, mais cela veut dire que tout homme, à sa manière, philo­ sophe.

Nul homme n'échappe à la question du sens M ême l'esprit le plus fruste, parce qu ' il est humain , n 'échappe pas à la né cessi té de com­ prendre ce qu 'il vit, pour­ quoi tel être lui fait du mal , pourquoi , à un moment donné, la chance lui sourit.

Ce type de qu es tion contient en germe d'autres ques­ tions purement phi­ losophiques: qu 'est-ce que l 'existence? A-t-elle un sens? Si oui, lequel? Tout homme est philosophe sans le savoir V aléry a raison d'écri­ re qu'«il n'y a pas d'erreur plus philo­ sophique si énorme que de compter com­ me philosophes les seuls philosophes» (Cahiers).

En effet, sont déjà tourn és vers la phi­ losoph ie tous ceux qui, au co urs d'une simple conversation , se deman­ dent ce qu'est le désir, quelle éducation don­ ner à un enfant, en quoi telle décision politique est fondée ...

Tout homme pense, donc tout homme philosophe.

A chaque instant de notre existence, il nous faut faire des choix.

Les réflexions qui les déterminent soulèvent des questions de nature philosophique.. »

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