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Une existence peut-elle être démontrée ?

Publié le 14/03/2004

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La question de la démonstration de l'existence d'un être ne peut se séparer de l'épineuse question qui a soulevé toute la philosophie et la théologie concernant l'existence de Dieu. En effet, l'histoire de la philosophie a développé trois preuves par démonstrations de l'existence de Dieu, à savoir la preuve cosmologique, la preuve physico-théologique et la preuve ontologique. Cependant, démontrer c'est prouver à partir d'une nécessité intrinsèque au raisonnement. Or si l'on peut démontrer que l'hypoténuse est égale à la racine de la somme des carrés des deux autres côtés, le peut-on des objets vivants et réels, non-abstraits ? En effet, la question et de savoir si l'existence peut être considérer comme un prédicat. Dès lors différence essentielle se situe entre la pensée de cette existence et la connaissance de cette existence, c'est-à-dire son existence effective. Or penser 100 thalers ne fait pas que j'ai cette somme dans ma poche. Dès lors il semble que l'existence ne soit pas un prédicat donc impossible à démontrer. Même le cogito paraît remis en cause. Mais comment alors savoir même que l'existe et que l'autre existence ? Plus comment ne pas croire que la réalité serait pour moi comme le rêve en tant que je ne pourrais pas savoir si je suis soumis à des hallucinations : n'est-ce pas le cas du schizophrène ? Il s'agirait alors de dépasser cette aporie voire cette antinomie.

  • La démonstration est une exigence logique de rigueur déductive. L'existence appartient-elle au même ordre et au même idéal ?
  • L'existence se prouve-t-elle ou s'éprouve-t-elle ?

Peut-on offrir un système logique de l'existence ?

« • Kant distinguera l'être au sens copulatif (l'ordinateur est branché) et ausens existentiel (Dieu est).

Or, je ne peux poser un sujet sans ses prédicats(par exemple, si je pense à un triangle, je dois penser que la somme de sesangles fait 180 degrés), mais cela ne renvoie qu'à l'être au sens copulatif, oulogique.

Par contre, rien ne dit que le sujet soit posé : il ne faut pasconfondre la position d'une chose relativement à une autre, et l'existencecomme position absolue.

Dans la preuve ontologique, il ne s'agit que del'accord d'un sujet (Dieu) avec ses prédicats (absolument parfait, etc.), maisrien n'est dit sur la position absolue du sujet dans l'existence. Kant la critique aussi dans la « Critique de la raison pure ».

Pour Kant , les preuves de l'existence de Dieu sont des niaiseries.

Il n'est pas possible de prouver l'existence d'un être transcendant.

Il est impossible de connaître un être qui nous dépasse.

Dans l'argument ontologique, le premierconcept, ce n'est pas Dieu mais l'idée de Dieu .

Si nous disons Dieu , nous supposons qu'il existe avant même de le démontrer.

L'idée de Dieu est l'idée d'un être qui possède toutes les perfections. Or, un être parfait est un être qui existe, donc l'idée de Dieu existe.

Il s'agit pour Kant d'un jugement analytique du type : un tri-angle a trois angles.

Un tel jugement n'ajoute rien à l'idée detriangle.

Le prédicat est contenu dans le sujet.

Les propriétés du triangle sont contenues dans leconcept même de triangle.

L'argumentation de Descartes reste donc au niveau des idées.

La preuve ontologique n'est qu'une misérable tautologie.

Pour Kant le concept n'est qu'une possibilité logique mais on ne peut pas conclure de la possibilité logique des concepts à lapossibilité réelles des choses.

Autrement dit, de l'idée d'un Etre parfait, j'ai bien le droit deconclure à l'idée que l'existence doit lui appartenir, mais nullement à son existence elle-même.

Dans la preuve cartésienne, le passage à l'existence,du Logique à l'Ontologique est indu.

Le concept est toujours possible quand il n'est pas contradictoire.

Ainsi, par exemple, le concept de carré estpossible si je ne lui attribue pas deux prédicats contradictoires.

A contrario, « poser un triangle en en supprimant les trois angles est contradictoire », mais si je fais disparaître à la fois le triangle et les trois angles, « il n'y a plus là de contradiction ».

Il en est exactement de même du concept d'un être absolument nécessaire.

Si vous lui ôtez l'existence, vous supprimez la chose avec tous ses prédicats : « Si je supprime le prédicat d'un jugement en même temps que le sujet, il ne peut jamais en résulter une contradiction interne ».

Ainsi , pour Kant , l'existence ne peut se constater que par la voie empirique et non par la Raison.

Il faut distinguer le niveau des idées de celui de la vie.

Existe-t-il un Dieu réel ? Nous ne pouvons pas répondre en nous appuyant sur les principes de la Raison. 111.

Vérité de fait et validité formelle PRÉALABLE: JUGEMENTS ANALYTIQUES ET SYNTHETIQUES CHEZ KANT Kant distingue 3 types de jugements:a) Le jugement analytique (ou tautologique) est un jugement qui n'a pasbesoin de l'expérience, l'esprit n'a pas besoin de sortir de lui-même pourconnaître.

Ces jugements indépendants de l'expérience sont dits a priori.

Ilsont une qualité et un défaut.

Leur qualité est la rigueur et la certitude de nepas se tromper.

Leur défaut: l'esprit piétine, bégaie et n'apprend rien.Exemples: un triangle a 3 angles, ma grand-mère est la mère de mon père oude ma mère. b) Le jugement synthétique nous donne une information nouvelle, ils sontdérivés de l'expérience.

Par exemple, tous les corps sont pesants ou magrand-mère est blonde: je ne l'aurai jamais su par la seule pensée.

Lesjugements synthétiques sont a posteriori.

Ils ont eux aussi un avantage et uninconvénient.

Leur avantage est leur fécondité: j'apprends quelque chose,leur inconvénient: l'expérience est aléatoire, partielle voire partiale (magrand-mère est peut-être une fausse blonde !), je tire, par induction, desénoncés généraux dont rien ne me dit qu'ils ne seront pas plus tard invalidéspar d'autres expériences. c) Les jugements synthétiques a priori.

Ces jugements sont aussi féconds que les synthétiques et aussi rigoureux que les analytiques.

Les mathématiques offrent l'exemple de tels jugements.

Un énoncé aussi simple que 7 + 5 = 12 est à la fois synthétique (je ne peux tirer par analyse du 7 et du 5 le nombre12) et a priori (je n'ai pas besoin d'en passer par l'expérience pour l'affirmer). • Il ne faut pas confondre la validité formelle d'un raisonnement, et la vérité d'une proposition : chacun peutraisonner juste sur la base de prémisses fausses.

Kant distingue les jugements synthétiques et les jugementsanalytiques : ces derniers ne font que développer ce qui est implicitement contenu dans la définition du sujet donton parle (« Aucun célibataire n'est marié»), et reposent uniquement sur la logique, la cohérence de la pensée avecelle-même.

Si je pense à une personne célibataire, alors je pense qu'elle n'est pas mariée.

Un jugement analytiqueest nécessairement vrai, mais ne livre aucune information nouvelle.

Seuls les jugements synthétiques ajoutent unprédicat qui n'était pas contenu dans le sujet : par exemple, « les célibataires sortent souvent le soir».

Si je penseà un célibataire, il faudra en plus que je vérifie, en le constatant par l'expérience, s'il est vrai qu'il sort souvent lesoir.

La logique ne m'est plus ici d'aucun secours pour savoir si ce que j'affirme est vrai.• S'il n'y a pas de sens à parler d'une existence nécessaire, l'existence du Dieu des philosophes n'est pas celle des. »

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