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L'exode des petits fermiers du Middle West et du Sud chassés par la crise

Publié le 11/04/2011

Extrait du document

«... Sur ces entrefaites arriva la masse des expatriés, attirée par le mirage de l'Ouest; du Kansas, de l'Oklahoma, du Texas, du Nouveau Mexique, du Nevada, et de l'Arkansas, par familles, par tribus entières ils s'amenèrent, chassés par la poussière, chassés par les tracteurs. Des charretées, des caravanes de sans-logis affamés : vingt mille, cinquante mille, cent mille, deux cent mille. Ils déferlaient par-dessus les montagnes, ventres creux, toujours en mouvement — pareils à des fourmis perpétuellement affairées, en quête de travail — de quelque chose à faire — de quelque chose à soulever, à pousser, à hisser, à traîner, à piocher, à couper — n'importe quoi, n'importe quel fardeau à porter en échange d'un peu de nourriture. Les gosses ont faim. Nous n'avons pas de toit. Pareils à des fourmis perpétuellement affairées, en quête de travail, de nourriture et surtout de terre...

... Ils avaient faim et ils devenaient enragés. Là où ils avaient espéré trouver un foyer, s ils ne trouvaient que de la haine. Des Okies. Les propriétaires les détestaient parce qu'ils se savaient amollis par trop de bien-être, tandis que les Okies étaient forts, parce qu'ils l étaient eux-mêmes gras et bien nourris, tandis que les Okies étaient affamés ; et peut-être leurs grands-pères leur avaient-ils raconté comme il est aisé de s'emparer de la terre d'un homme indolent quand on est soi-même affamé, décidé à tout et armé. Les propriétaires les détestaient. Et dans les villes et les villages, les commerçants les détestaient parce qu'ils n'avaient pas d'argent à dépenser. Pour s'attirer l'aversion d'un boutiquier, il n'est pas de plus sûr moyen; leur estime et leur admiration étant orientées exactement dans le sens opposé. Les citadins, les petits banquiers, détestaient les Okies parce qu'il n'y avait rien à gagner sur leur dos. Ils ne possédaient rien. Et la population ouvrière détestait les Okies parce qu'un homme qui a faim a besoin de travailler et s'il doit travailler, s'il a absolument besoin de travailler, alors l'employeur lui paie automatiquement un J salaire moindre; et par la suite, personne ne peut obtenir plus...   

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