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L'expérience et la pensée ?

Publié le 12/02/2004

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Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre monde de l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté. Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive. En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théories scientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve. Il s'agit pour cela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilement testés dans l'expérimentation. Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » par l'expérience. Si elle passe l'épreuve des tests, elle sera considérée comme provisoirement valide jusqu'à ce qu'elle échoue à des tests ultérieurs ou qu'une théorie plus avantageuse apparaisse. Ainsi alors que, jusqu'ici, une théorie était considérée comme vraie parce qu'elle était confirmée par de nombreuses observations et expérimentations, c'est aux yeux de Popper la « falsifiabilité » ou la possibilité d'être falsifié par l'expérience, qui permettra de faire le tri entre les énoncés scientifiques et ceux qui ne le sont pas : « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience. » Ainsi l'énoncé « Il pleuvra ou il ne pleuvra pas ici demain », étant infalsifiable, sera considéré comme non empirique, puisqu'aucune expérience ne peut l'invalider et comme non scientifique. Autrement dit, l'irréfutabilité n'est pas vertu mais défaut.

« L'expérience suppose la sensibilité.

Dire que nos idées proviennent de l'expérience, comme le fait Locke (Essai surl'entendement humain), signifie qu'elles sont le résultat de ce que nous sentons ; mais c'est dire aussi que nous nepensons qu'en vertu de ce que l'expérience nous a permis d'observer.

Notre pensée ne doit pas s'écarter des faits.

Une solution consiste à affirmer que toutes les connaissances de l'homme, y compris les principes de la raison dérivent de l'expérience. C'est ainsi que pour Locke , il n'existe ni connaissance ni principe inné.

Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes , Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de toute écriture.

Nosidées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et enparticulier les catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de lacombinaison des idées simples.

Pour Hume aussi les principes de la raison ne sont pas innésmais acquis par l'expérience. Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes , innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.

On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments. 1.

L'origine des idées .

L'esprit, dit Locke , est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa).

« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme,toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque infinie ?D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnementset de toutes ses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.

C'estle fondement de toutes nos connaissances, c'est de là qu'elles tirent leur premièreorigine .

» (« Essais sur l'entendement humain »).

L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.

Ainsi, un certainnombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).

C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...

Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc,du jaune....

Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idéedes couleurs.

Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais del'expérience interne ; cad des observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'espritpeut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter unemontagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâceà la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (tellesles idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver lavaleur de nos pensées ou plus exactement de notre langage.

Les mots dépendentdes données sensibles particulières, aussi généraux et abstraits soient-ils.

De quoisuffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si cen'est qu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pourétablir la signification d'un mot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s)sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée,de retour.

Ainsi l'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notreconnaissance, mais aussi ce qui la justifie.

En ce sens, il ne répond pas seulement à laquestion de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose dans toute son ampleurla question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme. »

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