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Expliquer la formule de Kant : « Agis toujours en prenant la personne humaine, en toi et dans les autres, comme fin, jamais comme moyen. »

Publié le 21/02/2004

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Il admet, au point de vue pédagogique, que pour conduire un esprit corrompu dans la voie du bien moral on puisse avoir besoin de lui représenter son avantage personnel, de l'effrayer par la crainte d'un dommage ou d'éveiller en lui des sentiments généreux. Mais au point de vue philosophique il maintient que c'est la pure maxime de la raison qui est le fondement de la morale.Tant mieux, après tout, si l'honnête homme fait son devoir avec plaisir, mais il importe de souligner que ce n'est pas la recherche de ce plaisir qui qualifie son acte comme comportement moral. Ce n'est pas le plaisir pris comme but qui fonde l'action morale de l'honnête homme.3° LE LOGICISME DE KANTL'action morale est pour Kant celle qui n'a d'autre souci que de respecter la forme même de la raison. Et nos devoirs peuvent se déduire a priori de la structure formelle de la raison. Ainsi la morale apparaît rigoureusement comme une logique de l'action.a) Le premier principe de la raison est d'éviter la contradiction. D'où la première maxime de l'impératif catégorique : «Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle». Avant d'agir nous sommes tenus de nous demander : «Et si tout le monde en faisait autant?
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« qu'un joyau, de son éclat à elle comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pas unimpératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en prison).

L'impératif moral est toujourscatégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par là l'impératifcatégorique est universel et ne saurait changer avec les circonstances. Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raison s'exprime sousla forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

C'est que l'homme n'est pas seulement un être raisonnable.

II est un êtrede chair.

Il a une sensibilité, des tendances, des passions ; sa nature sensible n'est pas toujours disposée à suivreles indications de la raison.

Si la raison parle sous la forme sévère du devoir, c'est parce qu'il faut imposer silence ànotre nature charnelle, parce qu'il faut au prix d'un effort plier l'humaine volonté à la loi du devoir.

Ainsi l'obligation,tout en prenant sa source à l'intérieur de notre conscience, n'en est pas moins transcendante à l'égard de notrenature.

Le domaine de la morale n'est donc plus celui de la nature (soumission animale aux instincts) mais n'est pasencore celui de la sainteté (où la nature transfigurée par la grâce éprouverait un attrait instinctif et irrésistible pourles valeurs morales).

Le mérite moral se mesure précisément à l'effort que nous faisons pour soumettre notre natureaux exigences du devoir. Il faut bien comprendre la signification philosophique de ce rigorisme.

Kant ne nous dit pas que l'honnête homme estexclusivement celui qui fait son devoir douloureusement, péniblement et par contrainte.

Il plaint même celui qui faitson devoir sans joie et seulement comme une corvée.

Il admet, au point de vue pédagogique, que pour conduire unesprit corrompu dans la voie du bien moral on puisse avoir besoin de lui représenter son avantage personnel, del'effrayer par la crainte d'un dommage ou d'éveiller en lui des sentiments généreux.

Mais au point de vuephilosophique il maintient que c'est la pure maxime de la raison qui est le fondement de la morale. Tant mieux, après tout, si l'honnête homme fait son devoir avec plaisir, mais il importe de souligner que ce n'est pasla recherche de ce plaisir qui qualifie son acte comme comportement moral.

Ce n'est pas le plaisir pris comme but quifonde l'action morale de l'honnête homme. 3° LE LOGICISME DE KANT L'action morale est pour Kant celle qui n'a d'autre souci que de respecter la forme même de la raison.

Et nos devoirspeuvent se déduire a priori de la structure formelle de la raison.

Ainsi la morale apparaît rigoureusement comme unelogique de l'action. a) Le premier principe de la raison est d'éviter la contradiction.

D'où la première maxime de l'impératif catégorique :«Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle».

Avant d'agir noussommes tenus de nous demander : «Et si tout le monde en faisait autant?» afin d'examiner si la maxime de notreaction ne se détruit pas elle-même du fait d'une contradiction interne.

Ainsi je ne puis me proposer pour maxime dene pas restituer le dépôt qu'on m'a confié, ou de voler, ou de mentir.

Car de tels préceptes ne sauraient êtreuniversalisés sans contradiction. b) Le respect dû à la raison s'étend évidemment au sujet raisonnable, c'est-à-dire à la personne humaine.

II fautfaire à Kant une place d'honneur à l'origine du courant personnaliste, d'abord parce qu'il insiste sur l'autonomie de lapersonne humaine qui ne relève que d'elle-même, ensuite parce qu'il exige le respect de la personne humaine.

Lapersonne raisonnable n'est pas seulement la source des valeurs, elle est aussi la valeur par excellence.

D'où laseconde maxime : «Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez les autres comme une fin etjamais comme un moyen» (à partir de cette maxime on condamnera aisément l'esclavage et plus généralement touteforme d'exploitation de l'homme par l'homme). c) La troisième maxime souligne l'importance de l'autonomie morale : je suis soumis à une loi dont je suis moi-mêmele législateur et tous les hommes, sujets raisonnables, se trouvent soumis à la même loi.

«Agis toujours de tellesorte que tu considères ta volonté raisonnable comme instituant une législation universelle.» La société idéaleapparaît alors comme une république d'hommes libres dont l'harmonie résulte de ce que chacun pose pour lui-mêmeainsi que pour les autres des règles universellement valables.

Dans cette société démocratique le subordonné obéiraau chef sans renier l'autonomie de la conscience parce que ce que son chef lui commande est ce que sa propreraison (qui est la raison universelle) lui dicte.

Lui-même s'il était chef donnerait donc exactement les mêmes ordres.Ceci éclaire l'idée chère à Rousseau de volonté générale.

La volonté générale n'est plus ici le caprice contingentd'une majorité électorale, mais l'expression pure et simple des exigences de la raison universelle.

Dès lors le chefn'est plus de droit divin et s'il est un tyran qui trahit les exigences de la raison, le peuple a le droit, mieux le devoir,de lui demander de renoncer à son poste. Cette théorie kantienne de l'obligation en impose par son caractère systématique.

Elle appelle pourtant bien desréserves.

Et tout d'abord on peut indiquer l'insuffisance de son formalisme.

Accordons à Kant que la bonne intention. »

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