exposer et discuter les principaux arguments du déterminisme ?
Publié le 18/03/2004
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INTRODUCTION
Le déterminisme est un décalage de modalité qui consiste à réduire à la
nécessité a) toutes les formes de l'existence, par exemple les
phénomènes physico-chimiques. Il postule donc que ce qui arrive ne
pouvait pas ne pas arriver ; c'est ce que Cl. Bernard appelle « croire à
la science » b) et même, dans tel système comme le panlogisme Hégélien
», qu'on peut appeler un déterminisme de second degré, que le possible
(le rationnel) est coextensif au réel, ne le déborde pas comme le
croyait par exemple Leibniz c) on ne discutera ici que le déterminisme
du premier degré qui met en péril non seulement les idées confuses de
hasard et de miracle, mais encore l'hypothèse essentielle de la vie
morale : la liberté.
I - PHÉNOMÈNES ET NOUMÈNES
A) - Un premier argument du déterminisme est qu'il s'applique â tous
les phénomènes parce qu'il constitue une exigence à priori de toute
expérience. De là: a) l'idée de la conservation de l'énergie qui dans
l'application a subi des retouches, mais qui est très antérieure à la
fondation expérimentale de la thermodynamique (Joule) b) l'idée plus
générale encore, catégorie aux yeux de Kant, de la causalité qui
inspirait confusément au « fatalisme », forme ancienne du déterminisme,
sa conception d'une prédétermination universelle et domine tout effort
de raison, l'analyse psychologique aussi bien que la synthèse
scientifique (motivation intégrale des actes ou déterminisme
psychologique).
B) - Mais on peut inférer précisément de cette constance de l'exigence
déterministe a) qu'il n'est qu'une interprétation humaine de la réalité:
aussi bien quand nous cherchons à atteindre celle-ci en dépassant
l'expérience conditionnée, nous tombons dans des « antinomies » (Kant)
dont les dièses affirment et dont les antithèses nient la possibilité de
commencements absolus - b) que la liberté reste possible dans l'ordre
des noumènes non soumis aux conditions de l'expérience et particulier au
morcellement de la succession temporelle c) que le postulat moral est
dès lors compatible avec l'hypothèse scientifique.
II - PHÉNOMÈNES ET
LOIS
A) - Mais, rétorque le déterminisme, l'idée de loi repose au contraire
sur son postulat même en morale : le sage agirait selon des «
représentations de lois » avec la même rigueur que 'la nature physique
selon des lois tout court (ex. : déterminisme rationnel des Stoïciens).
B) - A moins, répliquent à la suite de Boutroux, un grand nombre de
penseurs contemporains, que a) la rigueur abstraite des lois naturelles
ne soit obtenue qu'en négligeant certains facteurs et n'ait de valeur
pratiquement suffisante qu'entre certaines limites, par exemple de
température (loi de Mariotte) b) la nécessité ne présente divers ordres
irréductibles si bien que l'approximation deviendrait grossièrement
insuffisante pour les phénomènes compliqués de la vie organique et
mentale c) inversement la contingence ne se retrouve aux stades très
avancés de l'analyse : la physique corpusculaire résout les corps en
éléments tels qu'on n'en peut déterminer que la position sans la vitesse
ou la vitesse sans la position (de Broglie) ce qui autoriserait une
sorte de retour à la théorie décriée du « clinamen » épicurien,
compatible seulement avec un « déterminisme statistique ».
III - PHÉNOMÈNES ET PHÉNOMÈNES
A) - Pourtant, reprend le déterminisme, à l'échelle normale de notre
expérience sensible a) les lois dignes de ce nom (ex.
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