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l'expression connaissance de Dieu vous paraît-elle avoir un sens

Publié le 25/06/2004

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dieu

Introduction. — Les hommes s'interrogent sur l'existence de Dieu, mais quant à savoir ce qu'est ce Dieu dont ils discutent ils s'en préoccupent assez peu, comme si la notion de Dieu était assez claire pour n'avoir pas besoin d'être explicitée. Or s'il est un être environné de mystère c'est bien celui-là, si bien qu'on peut se demander si nous pouvons le connaître et même si le terme de « connaissance de Dieu « a un sens. I. — LA CONNAISSANCE ET SES DIVERS MODES A. En général. — Nous savons tous ce que c'est que « connaître «, et les explications que nous pouvons donner de cette opération ne feront que l'obscurcir à moins qu'elles n'en montrent le mystère, ce qui ne constituerait pas un résultat sans valeur. Nous connaissons, quelque chose, pouvons-nous dire, quand nous en avons une certaine idée. Mais il reste à définir l'idée. Au sens large, qui est celui du mot dans ce contexte, l'idée est une représentation des choses dans l'esprit. Grâce à elle, les choses acquièrent une existence intentionnelle ou mentale, et l'esprit atteint intentionnellement les choses. Je connais le maire de ma commune, car ce terme évoque immédiatement chez moi la silhouette et le visage du représentant local de l'autorité. Je connais la formule du volume de la sphère, car je peux vous la réciter. Je connais la tristesse des séparations, pour les avoir éprouvées bien des fois et pour en conserver le souvenir.

dieu

« Dieu de nous : le créateur possède éminemment les qualités que nous observons chez ses créatures ; parconséquent il est, à un degré infini, intelligent, bon, juste, etc.

En définitive c'est un raisonnement par analogie quifonde l'idée que l'âme religieuse se fait de Dieu.Cela étant, y a-t-il un sens à parler de la connaissance de Dieu ? II.

— CE TERME A-T-IL UN SENS ? A.

Pourquoi la question peut se poser.

— Toute connaissance indirecte, avons-nous dit, suppose une connaissancedirecte.

Grâce à l'auscultation, le médecin connaît l'état des bronches et des poumons de son malade, parce queces organes lui sont familiers : il a eu l'occasion d'en voir et de les revoir reproduits dans les ouvrages dephysiologie.

Faute de cette vue directe, il ne pourrait que constater les bruits perçus par l'oreille ; leur cause luiresterait inconnue.

Or telle est la condition de l'homme en ce qui concerne Dieu : il observe le monde, le psychismehumain et se dit que cela ne s'explique pas tout seul ; mais il ne connaît pas pour autant la nature de ce quil'explique.En résulte-t-il qu'il est dans une totale ignorance de cette nature ? Nous devons répondre par la négative. B.

Comment nous connaissons Dieu.

— Inutile de le dire, je ne connais pas Dieu comme je connais mes parents oumes amis, ni même comme je connais des pays où je ne suis jamais allé.

Bien plus, tous les termes au moyendesquels je parle de lui sont impropres : ils ne conviennent proprement qu'aux créatures, et pour les appliquer à Dieuje dois, en quelque sorte, les affecter d'une coefficient d'infinité, ce qui me dérobe leur signification.

Aussimystiques, théologiens et même philosophes préfèrent généralement la voie négative : pour eux, la sagesse,l'intelligence, la bonté et les autres attributs de Dieu sont si élevés au-dessus de cela que ces mots nous fontconcevoir qu'il est préférable de dire de lui qu'il n'est pas sage, intelligent, bon, etc.

« Pour l'homme, dit saintThomas, le terme de la connaissance de Dieu est de savoir qu'il ne le connaît pas ».Mais pour savoir qu'on ne sait pas, pour se rendre compte de l'impropriété des termes au moyen desquels nousparlons de Dieu, il faut bien que nous possédions une certaine connaissance de ce qu'il est ; comme le dit saintThomas dans le corps de l'article cité, « si l'homme ne pouvait rien affirmer de Dieu, il n'en pourrait rien nier ».De plus, quiconque admet que Dieu existe connaît bien quelque chose de cet être dont il admet l'existence.D'ailleurs, d'après ce que nous avons dit à propos de l'attitude négative, il en est de même de celui qui la rejette.

Conclusion. — L'expression « connaissance de Dieu » a donc un sens.

Si on a pu le mettre en doute c'est que cette connaissance diffère essentiellement des autres.

Connaître un objet, c'est l'insérer dans une catégorie,déterminer le genre et l'espèce grâce auxquels on peut le définir.

Or Dieu transcende les genres et les espèces ; ilne peut être défini.

Aussi reste-t-il pour nous ineffable, nous ne pouvons le concevoir et en parler que par analogie; il nous est impossible d'en dire ce qu'il faudrait en dire.Mais la conscience de cette impossibilité est plus enrichissante que les spéculations positives sur l'essence divine.. »

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