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L'expression le droit du plus fort" est-elle une expression mal formée"

Publié le 27/06/2005

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droit

Dans l'état supposé de nature il n'y a pas de structure politique qui assurerait la sécurité de chacun mais des individus ayant peut pour leur vie. L'état de nature est un état de guerre selon Hobbes. La tendance première de l'être humain étant la conservation, le sentiment d'insécurité laisse émerger la crainte et la méfiance. Dans le treizième chapitre du Léviathan  Hobbes caractérise la nature comme étant à l'origine de la dissension entre les hommes, seul l'état civil leur permettrait la paix et la sécurité.   2.2 L'état de guerre coïncide-t-il avec une absence de droit ?   La justification du droit du plus fort dans l'état de nature n'est pas sans remise en cause. « Au demeurant l'expression : « un ennemi injuste dans l'état de nature « est un pléonasme ; car l'état de nature est lui-même un état d'injustice. « KANT, Doctrine du droit.   2.

La force est une qualité physique ou naturelle. Elle est une notion relative, autrement dit elle est évaluée par le biais de la comparaison entre des individus. Parler du fait « d’être plus fort « qu’un autre indique une relation de supériorité. Mais ce qualificatif pose le problème de son caractère infini en tant qu’il est toujours possible de trouver plus fort que soi. En ce sens la force est doublement relative, elle ne peut s’exprimer qu’au sein d’une relation et tend toujours à être dépassée. La force peut-elle être à la source d’un droit ? Le juridique peut-il découler d’une faculté naturelle ? Le droit doit servir la justice et faire en sorte d’attribuer à chacun ce qui lui revient. Il confère aux individus des droits mais aussi des devoirs. La justice n’a pas de lien direct avec la force, elle est construite par la société en vue de constituer un ordre politique stable. Nous parlons du droit du plus fort quand justement la force fait droit mais de manière injuste comme dans le cadre d’une tyrannie. La légitimité de ce droit est interrogée. Pourquoi cette expression renferme-t-elle une contradiction ? Dans quel contexte ce pseudo droit se manifeste-t-il ? Enfin quel rapport entretiennent la force et le droit ?

droit

« "Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce quiest le plus fort soit suivi.

La justice sans la force est impuissante ; laforce sans la justice est tyrannique.

La justice sans force estcontredite, parce qu'il y a toujours des méchants ; la force sans lajustice est accusée.

Il faut donc mettre ensemble la justice et la force,et, pour cela, faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fortsoit juste.La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sansdispute.

Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force acontredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était ellequi était juste.

Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, ona fait que ce qui est fort fût juste." Justice et force sont nécessaires l'une à l'autre et pourtant contraires.

Atravers une dialectique serrée, Pascal, dans ce court extrait, montre commentcette contradiction peut être surmontée. POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE La force est du registre physique, la justice du registre moral.

S'il estnécessaire de se soumettre à la force, ce ne peut être en même temps undevoir.

Entre ces deux registres, l'hétérogénéité est donc radicale.Pourtant, nous dit Pascal, leur union est nécessaire.

Or, entre les deux, le choix est impossible ou mauvais.

Choisir lajustice sans la force, au nom de l'idéalisme, c'est se condamner à l'impuissance.

Choisir la force sans la justice, aunom du réalisme, est, nous dit Pascal, tyrannie.

Suffit-il alors de revêtir la force des apparences de la justice ? Leschoses ne sont pas si simples.

La force déguisée en justice est et reste illégitime.

Comment comprendre alors la findu texte ?Si dans le combat qui les oppose, la force semble l'emporter sur la justice, ce n'est pas que la force soit la plusforte, mais que la justice comporte en elle-même sa propre faiblesse.

Elle est « sujette à dispute » et toute relative: « Plaisante justice qu'une rivière borne », écrit ailleurs Pascal.

C'est pourquoi, en définitive, parce que la force est« sans dispute », elle seule peut assurer la paix entre les hommes.

Faire que ce qui est fort soit juste représentealors la solution à la fois la plus économique et la plus juste.

La loi, même appuyée à la force, fait naître un ordre etune légalité.

Elle est, en tous cas, préférable au désordre et à l'illégalité. 1.3 La figure du tyran.

Le Gorgias de Platon nous livre un portrait du tyran pertinent.

Le droit du plus fort au sein d'une tyrannie semble bien être effectif.

En effet c'est celui qui détient le pouvoir qui décide du droit et du gouvernement de lacité.

La possession d'un pouvoir risque toujours de dégénérer, la tentation étant forte d'en abuser.

Or l'abus depouvoir est injustice.

Le droit du plus fort ressemble alors à une illusion puisque derrière ce droit se cache l'injustice. Transition : Le droit et la force s'opposent quand la seconde détermine le premier.

Mais si théoriquement il y a contradiction dans les termes dans la pratique le problème est plus difficile à résoudre. Deuxième partie : Un droit de l'état de nature.

2.1 Un état de guerre.

Dans l'état supposé de nature il n'y a pas de structure politique qui assurerait la sécurité de chacun mais des individus ayant peut pour leur vie.

L'état de nature est un état de guerre selon Hobbes.

La tendance première del'être humain étant la conservation, le sentiment d'insécurité laisse émerger la crainte et la méfiance.

Dans letreizième chapitre du Léviathan Hobbes caractérise la nature comme étant à l'origine de la dissension entre leshommes, seul l'état civil leur permettrait la paix et la sécurité. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un Étatoblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacunjouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rienposséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacunétait exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une sociétécivile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence desuns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits deleur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir leshommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de laférocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, adroit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens. »

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