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Qu'est-ce que faire une expérience ?

Publié le 27/02/2005

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EXPÉRIENCE (lat. experientia, essai, épreuve)

Gén. L'Expérience est d'abord Expérience vécue, instruction acquise par l'usage de la vie. Toutefois le vécu n'est pas la vie. Avoir de l'Expérience , ce n'est déjà plus la vivre mais déjà l'avoir vécue et la penser : d'où l'aspect théorique et abstrait de tout vécu. Phi. On distingue classiquement deux sens du concept d'Expérience : soit les données ou impressions sensibles, qui sont comme la matière première de notre connaissance, soit l'Expérience elle-même conçue comme résultat, c.-à-d. déjà comme construction, « mise en forme du donné sensible par les principes a priori de l'esprit » (Kant). expérimentation.

Ce genre de sujet appelle une définition. Partez de la définition du sens commun et approfondissez-la. Faites des comparaisons, des distinctions. Examinez les enjeux.

L’expérience est un fait vécu, mais ce qui est vécu peut être multiple : on peut faire des expériences scientifiques, mais aussi esthétiques, religieuses, et l’on peut même dire de quelqu'un qu’il a fait une expérience lorsqu’il a tout simplement été confronté à une situation dont il a appris quelque chose. Le point commun de toutes ces expériences qui autorise à leur donner une unique dénomination semble donc être le fait que par l’expérience, il y a apprentissage. L’expérience nous enrichit, elle nous donne à vivre et donc à découvrir ce qui nous était auparavant inconnu. Pourtant, l’expérience suppose un type particulier d’apprentissage, qu’il faut distinguer de la connaissance indirecte par livre ou par ouï dire. L’expérience ne peut se faire qu’à la première personne. Pour autant qu’elle correspond à un vécu, l’expérience n'est pas n’importe quel vécu, elle a un caractère exceptionnel, un caractère d’inédit qui la démarque du simple vécu quotidien. A partir de quel moment peut-on dire d’un événement qu’il constitue une expérience ?

 

« l'expérimentation s'est constituée dans le champ scientifique contre l'expérience immédiate, que Bachelard rapproche de la notion d'obstacle épistémologique.

L'expérimentation exige derenoncer à rendre compte de sensation spontané, de tenir pour nullel'expérience immédiate et de se situer hors du monde.

Dans La formation del'esprit scientifique, le premier obstacle épistémologique, c'est l'expériencepremière.

La question, c'est donc de savoir si par la simple expérience, onpeut réellement apprendre quelque chose.

L'obstacle épistémologique chez BACHELARD Contre l'idée d'un progrès linéaire en science, qui se ferait par additionssuccessives, Bachelard nous invite à poser le problème de laconnaissance scientifique en termes d'obstacles : l'esprit scientifique ne« se forme qu'en se réformant », en corrigeant sans cesse ses préjugés,en s'arrachant à ses anciennes croyances ou représentations.

Parmielles, l'idée d'une « expérience première » est sans doute la plus tenace: or, nous l'avons vu, le fait scientifique n'a rien d'un fait brut, c'est aucontraire un fait construit, élaboré, déjà abstrait.

Inversement, le risqueest grand de céder à la tentation des connaissances générales etsystématiques où se devine le fantasme d'une unification des savoirs : lenouvel esprit scientifique, celui que nous pouvons voir à l'oeuvre dansles découvertes contemporaines, se fraye une voie entre « l'attrait du singulier » et « l'attrait de l'universel »,ce que Pascal appelait « l'esprit de finesse » et « l'esprit de géométrie ».

C'est donc plus aux « erreurspremières» qu'aux « vérités premières », que s'intéresse l'épistémologie bachelardienne : car là, mieux sansdoute que dans ses grandes découvertes, s'indique ce qui fait le propre de l'esprit scientifique et de sadémarche constitutive. B.

dans l'expérience, c'est-à-dire dans le vécu spontané, ne vit-on pas finalement toujours de manière à rabattrel'inédit sur le déjà vu, sur le déjà su ? Nietzsche au paragraphe 355 du Gai savoir montre que la ressemblance entre« connaître » et « reconnaître » n'est pas anodine : on estime connaître quelque chose quand on le ramène au déjàconnu.

C.

l'expérience est-elle un simple mot que l'on met sur un processus de reconnaissance (on fait l'expérience dequelque chose jusqu'à ce qu'on parvienne à l'intégrer à ce qu'on savait déjà) ? Ou peut-on vraiment, face à ce quinous apparaît comme nouveau le saisir dans son entière nouveauté ? Peut-on apprendre quelque chose par soi-même, et non par quelqu'un d'autre ? l'esprit humain n'est-il pas ainsi fait qu'il tend toujours à chercher le connu età fuir l'inconnu ? III.

l'expérience comme ce qui nous change.

A.

dans la notion d'expérience, il y a non seulement l'idée de nouveauté, mais aussi l'idée que celui qui vitl'expérience n'est plus le même.

Faire une expérience, c'est donc toujours se mettre en péril, car cela correspond àl'acceptation d'un changement dont on ne connaît pas l'ampleur par avance.

Faire une expérience, ce n'est passeulement vivre de l'inédit, mais c'est accepter de le considérer comme tel.

B.

même dans l'expérience scientifique, la prise de risque existe : Popper à travers sa théorie de la falsificationmontre qu'une théorie scientifique se définit par cette prise de risque, puisqu'il s'agit pour lui de délimiter le domainede la science en traçant les limites de l'expérience : est scientifique ce qui peut être réfuté par une expérience.L'expérience suppose donc toujours une rupture : ce qui était valable avant ne le sera peut-être plus après.

Uneexpérience scientifique peut remettre en question une théorie, une expérience esthétique change notre définition dubeau et parfois même de la beauté.

L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines,. »

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