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Faire régner la justice, est-ce seulement appliquer le droit ?

Publié le 24/01/2004

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justice
Elle signifie que la nature des choses ou de l'homme est le fondement originaire où toutes les conventions trouvent leur légitimité. Ainsi, la loi positive ou conventionnelle, qui est fixée par le législateur, ne peut être juste que dans la mesure où elle est conforme aux principes naturels. Pour Aristote, la fin du droit est le juste. Or la nature a fixé de justes proportions, de justes rapports entre les choses. Il revient donc au droit en tant que science de découvrir ces rapports et à l'art juridique de les faire respecter. Ce respect est, par ailleurs, presque acquis puisque la sociabilité naturelle de l'homme l'incline à rechercher le bien commun et donc le juste.De son côté, Cicéron qui reprend les idées politiques des stoïciens, affirme qu'il y a une loi naturelle, éternelle et immuable, dont les principes sont les règles de la raison et qui nous porte au bien et nous détourne du mal : « Il existe une loi vraie, c'est la raison droite, conforme à la nature, répandue dans tous les êtres, toujours d'accord avec elle-même, éternelle, qui nous porte impérieusement à accomplir notre devoir, nous interdit la fraude et nous en détourne... Quiconque n'obéit pas à cette loi s'ignore lui-même et parce qu'il méprise sa nature d'homme, il subira le plus grand châtiment, même s'il échappe à tout ce qu'on appelle ordinairement supplice. » (« De la République.», livre III).
justice

« Rousseau: Sentiment de pitié 1.

La pitiéLa réflexion sur la sociabilité de l'homme conduit Rousseau à insister surle rôle des sentiments.

Ainsi, le sentiment naturel de la pitié pour nossemblables (Discours sur l'origine de l'inégalité), qui nous pousse à nousidentifier à celui qui souffre, est une manière de nous unir aux autres paraffection plutôt que par intérêt.

La pitié est à l'origine des vertussociales. 2.

La sincérité du coeurLe sentiment n'est pas limité au caractère sociable de l'homme.

Il estaussi bien ce qui nous révèle notre spiritualité, la foi naturelle en uneintelligence divine à laquelle invite l'ordre de l'univers, que ce qui nouspermet de décider du bien ou du mal, du vrai et du faux.

Ainsi, lesconnaissances évidentes sont, pour Rousseau, celles auxquelles, dans lasincérité de mon coeur, je ne peux refuser mon consentement(Profession de foi du vicaire savoyard). « Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui,modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même,concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce.

C'est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c'est elle qui, dans l'état de nature,tient lieu de lois, de moeurs et de vertu, avec cet avantage que nul n'est tenté de désobéir à sa douce voix :c'est elle qui détournera tout sauvage robuste d'enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sasubsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver la sienne ailleurs ; c'est elle qui, au lieu decette maxime sublime de justice raisonnée, Fais à autrui comme tu veux qu'on te fasse, inspire à tous leshommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais plus utile peut-être que laprécédente, Fais ton bien avec le moindre mal d'autrui qu'il est possible.

C'est en un mot dans ce sentimentnaturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu'il faut chercher la cause de la répugnance que tout hommeéprouve à mal faire, même indépendamment des maximes de l'éducation.

Quoiqu'il puisse appartenir à Socrateet aux esprits de sa trempe, d'acquérir de la vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain ne seraitplus, si sa conservation n'eût dépendu que des raisonnements de ceux qui le composent.

» Rousseau. MODELE. Dans ce texte, Rousseau fait l'apologie de la pitié.1) La pitié est définie tout d'abord comme le sentiment naturel.2) Puis, la pitié est décrite en ses différentes fonctions.3) Rousseau indique la supériorité de la maxime qu'elle inspire.4) Il ait de cette maxime le fondement de la morale. 1) Dans la forme d'une argumentation qui s'achève (« donc ») Rousseau affirme que « la pitié est un sentimentnaturel ».

On sait que Rousseau opposera constamment ce qui est de l'ordre de la nature et ce qui est del'ordre de la société (du social, ou du civil).Cette succession historique (supposée) a son équivalent à l'intérieur de l'homme.

Il y a en lui ce qui est del'ordre de la nature (inné) et ce qui a sa source dans la société (l'acquis).

Rousseau estime que ce qui est del'ordre du sentiment (la pitié) est déjà là, en l'homme, au niveau de l'homme naturel, et donc premier (et par làmême antérieur) à la raison qui, elle, est seconde (et par là même postérieure), de l'ordre de l'homme civilisé.Ainsi, Rousseau, au niveau de l'homme « naturel », distingue-t-il un sentiment égoïste (« l'amour de soi ») etun sentiment altruiste (« la pitié »).

Il les comprend comme antagonistes, et s'équilibrant l'un l'autre (« la pitié[...] modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même »).Sans que Rousseau soit très explicite sur ce point, on peut imaginer que l'amour de soi conduit l'homme au repliet l'éloigne de ses semblables (à moins que l'amour de soi ne le conduise à vouloir imposer sa volonté par laforce).

Au contraire, la pitié nous ouvre vers autrui et conduit à nous rapprocher des autres hommes, nossemblables, nos frères.

Chacun, éprouvant de la pitié pour l'autre, est enclin à le protéger et à lui portersecours.

Ainsi, la pitié concourt-elle « à la conservation mutuelle de l'espèce ». 2) Aussi Rousseau se livre-t-il à une célébration de la pitié, en décrivant ses différentes fonctions.

Plusexactement, il croise les descriptions concrètes avec les fonctions abstraites.

Ainsi la pitié est reliée à lasouffrance (« c'est elle qui nous porte [..] au secours de ceux que nous voyons souffrir ») ou bien elle estpensée comme frein à l'injustice (« c'est elle qui détournera tout sauvage robuste d'enlever à un faible enfant[...] sa subsistance acquise avec peine »).Mais, à chaque fois, une fonction de la pitié est indiquée : à la suite de la souffrance, Rousseau montre que lapitié joue dans l'état de nature le même rôle que la loi joue dans l'état de société (« la pitié tient lieu de lois,de moeurs, et de vertu »).

De même, à la suite de l'injustice, Rousseau montre que la pitié débouche sur unemaxime valable dans l'état de nature (« une maxime de bonté naturelle ») autrement plus efficace que lamaxime qui a cours dans l'état de société.A chaque fois, la pitié est un sentiment immédiat (« sans réflexion »), à l'opposé de ce que serait une raison. »

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