Y a-t-il de fausses philosophies ?

La réussite des uns nourrit l'ambition des autres. On raille la philosophie, mais, en même temps, on n'hésite pas à lui emprunter, dès que l'occasion se présente, ses titres de noblesse. Le chef d'entreprise sera fier de parler de sa «philosophie commerciale«, le fondateur d'une secte, quant à lui, n'hésitera pas un instant à conférer une dimension «philosophique« à ses convictions. C'est pour ces raisons, et bien d'autres encore, que l'on est en droit de parler de fausses philosophies. Mais en

ce qui concerne la nature même de la philosophie, cette dénomination est contradictoire. Que la philosophie se trompe, doute, ne parvienne jamais à embrasser la totalité du réel est une chose. A cet égard, son destin est comparable à celui de la science. Mais dire qu'en son essence, elle puisse être fausse, c'est là un jugement que ne peuvent formuler que ceux qui en ignorent les fondements, les principes et les exigences. Toute philosophie authentique est donc nécessairement vraie.