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Faut-il avoir peur des machines ?

Publié le 28/03/2004

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    La peur que les machines nous fassent défaut   Dans un ouvrage d'anticipation célèbre, « Ravages », René Barjavel imagine que l'électricité, indispensable au fonctionnement des machines, cesse soudain de leur fournir de l'énergie. L'humanité se voit donc réduite à un retour à la préhistoire en terme technique, et à réinventer un mode de vie totalement indépendant des machines. Cet exemple nous permet de voir que nous pouvons avoir peur des machines, non pas en ce sens que nous craignons qu'elles se retournent contre nous, mais en celui qu'elles cessent de nous servir.   III.  Avoir peur des machines : la crainte de l'inhumanité   a.    La crainte de s'asservir   Dans Phèdre, Platon écrit ceci : « SOCRATE. - Thamous dit à Theuth : l'écriture produire l'oubli dans les âmes en leur faisant négliger la mémoire : confiants dans l'écriture, c'est du dehors, par des caractères étrangers, et non plus du dedans, de fond d'eux-mêmes qu'ils chercheront à susciter leurs souvenirs ». La critique Platonicienne de l'écriture peut nous fournir des armes pour rendre raison de la peur des machines. En effet, s'il existe une raison valable de craindre les machines, c'est peut être de redouter qu'en leur confiant un nombre de tâches toujours plus grand, nous finissions par nous rendre incapables nous-mêmes de faire ce qu'elles font. De même que l'écriture, pour Platon, porte les hommes à ne pas développer leurs capacités, car ils ont confié à autre chose qu'eux-mêmes le soin d'agir, les machines nous privent de l'occasion de développer nombre de nos talents (pensons aux calculatrices, inventées au 17em siècle par Pascal).

 

Une machine est un assemblage de pièces (mécaniques, hydrauliques ou électriques) concourant à exercer une ou plusieurs fonctions données, et en particulier l’application d’une force destinée à vaincre une résistance.

La peur est une émotion, durable ou momentanée, causée par un danger réel ou imaginaire ; en un sens plus faible, elle est un état d’appréhension provoqué par un évènement futur que l’on redoute, ou par une éventualité désagréable.

La question « faut-il avoir peur des machines ? « nous invite à confronter deux domaines radicalement hétérogènes : le domaine de l’humain, du ressenti, et celui du mécanique, de l’insensible. Allant plus loin, cette question nous incite à déterminer s’il existe une raison valable qui nous porterait  à avoir peur des machines, c'est-à-dire à craindre qu’elle nous nuise, ou à redouter qu’elles puissent un jour ne plus correspondre à leur finalité qui est de nous servir.

 

« proprement parler mécanique. b.

L'homme, démiurge de la machine Poursuivant dans cet ordre d'idées, nous pouvons même avancer que la peur des machines est d'autant moinslégitime pour l'homme que celui-ci en est le démiurge.

C'est lui qui décide de leur création, des tâches à assigner, decelles où elles peuvent lui servir utilement, ou au contraire lui nuire.

La toute puissance de l'homme sur la machinenous fournit donc un critère pour répondre à la question qui nous intéresse : l'homme ne doit pas avoir peur de lamachine, puisqu'il a tout pouvoir sur elle. II.

Avoir peur des machines : l'appréhension d'un danger potentiel a.

L'appréhension d'une supériorité possible de la machine sur l'homme Nous prendrons ici le terme de peur dans son sens le plus faible, celui d'état d'appréhension éprouvé par l'individulorsqu'il redoute un danger potentiel.

Il faut voir en effet que le thème d'un danger incarné par la machine vis-à-visde l'homme a inspiré de nombreuses fois la littérature moderne et le cinéma.

Pensons à un film récent comme « I-robot » (film de 2004 réalisé par Alex Proyas) où les robots humanoïdes sont intégrés à la société, qu'ils attaquentensuite.

Cet exemple nous permet de mettre en évidence une crainte bien réelle pour l'avenir : nous devons avoirpeur des machines, en ce sens que nous devons appréhender la possibilité qu'elles échappent à notre pouvoirdémiurgique. b.

La peur que les machines nous fassent défaut Dans un ouvrage d'anticipation célèbre, « Ravages », René Barjavel imagine que l'électricité, indispensable aufonctionnement des machines, cesse soudain de leur fournir de l'énergie.

L'humanité se voit donc réduite à un retourà la préhistoire en terme technique, et à réinventer un mode de vie totalement indépendant des machines.

Cetexemple nous permet de voir que nous pouvons avoir peur des machines, non pas en ce sens que nous craignonsqu'elles se retournent contre nous, mais en celui qu'elles cessent de nous servir. III.

Avoir peur des machines : la crainte de l'inhumanité a.

La crainte de s'asservir Dans Phèdre, Platon écrit ceci : « SOCRATE.

– Thamous dit à Theuth : l'écriture produire l'oubli dans les âmes en leurfaisant négliger la mémoire : confiants dans l'écriture, c'est du dehors, par descaractères étrangers, et non plus du dedans, de fond d'eux-mêmes qu'ils chercheront àsusciter leurs souvenirs ». La critique Platonicienne de l'écriture peut nous fournir des armes pour rendre raison dela peur des machines.

En effet, s'il existe une raison valable de craindre les machines,c'est peut être de redouter qu'en leur confiant un nombre de tâches toujours plusgrand, nous finissions par nous rendre incapables nous-mêmes de faire ce qu'elles font.De même que l'écriture, pour Platon, porte les hommes à ne pas développer leurscapacités, car ils ont confié à autre chose qu'eux-mêmes le soin d'agir, les machinesnous privent de l'occasion de développer nombre de nos talents (pensons auxcalculatrices, inventées au 17em siècle par Pascal). b.

La crainte de l'inhumanité assoupie en chacun de nous Si nous avons peur des machines, cette peur n'est peut-être pas aussi irrationnelle qu'il peut sembler au premierabord.

En effet, le spectacle de l'activité réglée, obtuse, et mécanique des machines représente le spectre de ceque l'homme peut craindre de devenir, craindre d'être forcé à devenir, ou de forcer autrui à devenir.

Je peuxcraindre d'être réduit à l'esclavage de la machine par mon travail, une passion aliénante, ou de devenir celui qui rendles autres semblables à des machines en exerçant une pression sociale trop forte sur eux.

En définitive, si nousavons peur des machines, c'est parce qu'elles nous renvoient l'image de ce que nous craignons de devenir nous-mêmes. Conclusion : A première vue, la peur des machines semble dépourvue de motifs valables : nous sommes les démiurges des machines, c'est nous qui leur attribuons leurs fins et qui nous servons d'elles selonnotre bon vouloir.

Mais une appréhension légitime peut exister pour l'avenir : que les machines échappent à notrecontrôle, ou que nous ne soyons plus capables de vivre sans elles.

Cependant, la crainte la plus forte pour le. »

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