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Faut-il comprendre son passé pour construire son avenir ?

Publié le 02/03/2004

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Aussi Descartes conseille-t-il au voyageur égaré de marcher le plus droit qu'il peut vers un même côté car arriver quelque part est mieux que piétiner sur place. En revanche, l'esprit en quête de vérité doit provoquer des raisons de douter et se méfier de la séduction du probable car il peut arriver que ce qui nous paraît probable et même très probable soit faux et que ce qui est vrai ne nous paraisse pas probable. - Il faut, assure-t-on, «acquérir de l'expérience » pour atteindre une certaine maturité, savoir se conduire, effectuer des choix judicieux, etc. Que peut nous apporter l'expérience ainsi acquise au quotidien? - Elle se présente spontanément au sujet, qui la «reçoit»: il reste passif, et interprète ce qu'il voit ou éprouve en fonction de sa propre subjectivité. - Dans ces conditions, et qu'elle soit « heureuse » ou «malheureuse», l'expérience quotidienne ne peut avoir de sens que par rapport aux normes ou valeurs que le sujet possédait déjà. Elle s'inscrit dans un parcours singulier - d'où, dans la façon dont elle est rapportée, l'insistance fréquente sur son caractère exceptionnel, et l'attention au détail «significatif». - L'accumulation de telles expériences apprend, dit-on, « à vivre». Elle serait donc orientée vers l'acquisition d'une « sagesse » - au sens populaire - et non d'un savoir théorique. Ce qui lui interdit d'accéder à ce dernier, c'est précisément sa singularité - le savoir exigeant au contraire l'universalité.

« «L'homme n'est rien d'autre que sa vie.» Sartre, L'Existentialisme est un humanisme (1946).• Les conceptions religieuses et platonicienne supposent d'admettre qu'il y a un au-delà de la vie, et que ce que l'on fait ici-bas y aura une traduction.• Pour Sartre, «l'existence précède l'essence», c'est-à-dire qu'il n'y a pas de «nature humaine», ni de caractère individuel, et encore moins de Providence divine, qui prédéterminerait ce que nousfaisons ici-bas.

L'homme est fondamentalement libre et se définit lui-même par ses choix et par ses actes.

En ce sens il «n'est rien d'autre que sa vie»: le sens de sa vie et la direction qu'il doit ysuivre ne peut pas lui être donné à partir d'autre chose que cette vie même.• Une telle conception tend aussi à renverser le rapport entre existence et temps: dans les deux premières parties, on admettait que le temps préexistait à l'existence humaine, qui risquait enquelque sorte de se noyer dans son caractère infini.

Mais s'il n'y a pas d'au-delà de l'existence humaine, le temps lui-même est en quelque sorte produit par la subjectivité de l'homme.

Exister neserait donc pas «entrer dans» le temps, mais, inversement faire advenir le temps. Chaque, événement est uniqueLa compréhension du passé historique n'empêche nullement certains événements tragiques de se répéter; de plus, les hommes commettent les mêmes erreurs que leurs ancêtres.

Le passé ne les aen rien aidés à construire leur avenir.

Au fond, chaque événement est unique et dépend avant tout de facteurs et de circonstances qui n'existent qu'au moment où il se produit. Construire son avenir sous-entend que l'on élabore des projets de manière réfléchie, sans s'en remettre au hasard, à la spontanéité ou à l'humeur du moment.

Certes, la volonté et le libre arbitre jouent un rôle important dans cesprojets d'avenir.

Mais, pour faire les bons choix, il est nécessaire de se connaître soi-même.

Or, se connaître, c'est essentiellement connaître son passé, savoir comment l'on réagit dans des circonstances données, quelles erreurs on acommises.

Les choix raisonnés par lesquels nous décidons de notre futur reposent donc sur une bonne compréhension de notre passé.

Pour autant que ce passé ne soit pas une entrave interdisant toute action.. »

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