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Faut-il se conformer à l'ordre du monde ?

Publié le 24/02/2004

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Voilà donc le secret du bonheur et de la liberté. Il réside en peu de chose : savoir bien user de ma volonté, ne vouloir que ce que j'ai et que ce qui m'arrive. Autrement dit, ne pas désirer ce qui excède mon pouvoir. Dire que ce secret est si simple et que tant d'hommes passent à côté ! L'exaltation de la volonté et l'erreur des Orientaux. Nous constatons aussi que ce n'est pas une extinction de la volonté individuelle qui mène au bonheur, comme le pensent les bouddhistes, mais au contraire une apothéose de la volonté. Il nous faut avoir une grande force de volonté pour ne vouloir que ce qui convient. Il ne faut pas tuer la volonté individuelle, comme un principe de mal et de souffrance, il faut au contraire l'exalter, la renforcer, pour se dominer parfaitement. La maîtrise de soi ne passe pas par une extinction de soi, un renoncement à être, mais par une exaltation de sa force morale personnelle. L'erreur des orientaux est de confondre deux choses différentes, le désir et la volonté. Plus exactement, ils ne discernent pas, dans ce qu'ils appréhendent comme désirs irrationnels, l'entité originale qu'est la volonté raisonnable.

  • I) Il faut se conformer à l'ordre du monde.

a) Ce qui dépend de nous. b) Amor fati ! c) La paix de l'âme réside dans l'acquiescement de ce qui arrive.

  • II) L'homme ne s'est jamais conformé à l'ordre du monde.

a) L'homme transforme la nature. b) Il ne faut pas se résigner face à l'ordre injuste du monde. c) Il n'est pas dans la nature de l'homme d'accepter son destin.

.../...

« Je peux raisonner de même au sujet de ce que je possède : - je n'ai, apparemment, pas tout ce que je veux, et j'en suis malheureux ; - mais je peux ne vouloir que ce que j'ai ; - dès lors, j'ai tout ce que je veux ; - donc je suis heureux. Voilà donc le secret du bonheur et de la liberté.

Il réside en peu de chose : savoir bien user de ma volonté, nevouloir que ce que j'ai et que ce qui m'arrive.

Autrement dit, ne pas désirer ce qui excède mon pouvoir.

Direque ce secret est si simple et que tant d'hommes passent à côté ! L'exaltation de la volonté et l'erreur des Orientaux. Nous constatons aussi que ce n'est pas une extinction de la volonté individuelle qui mène au bonheur, commele pensent les bouddhistes, mais au contraire une apothéose de la volonté.

Il nous faut avoir une grande forcede volonté pour ne vouloir que ce qui convient.

Il ne faut pas tuer la volonté individuelle, comme un principe demal et de souffrance, il faut au contraire l'exalter, la renforcer, pour se dominer parfaitement.

La maîtrise de soine passe pas par une extinction de soi, un renoncement à être, mais par une exaltation de sa force moralepersonnelle.

L'erreur des orientaux est de confondre deux choses différentes, le désir et la volonté.

Plusexactement, ils ne discernent pas, dans ce qu'ils appréhendent comme désirs irrationnels, l'entité originalequ'est la volonté raisonnable.

Ils ne perçoivent donc pas ce qui fait la vraie identité et la vraie grandeur del'homme.

Ils le ravalent au rang d'un pur être de désir : l'animal.

C'est pourquoi ils ne voient pas d'objection àsupposer qu'une même âme puisse s'incarner indifféremment dans un corps d'homme ou d'animal, au gré desmétempsycoses.

Les penseurs grecs, et parmi eux les stoïciens, ont identifié clairement le principe del'humanité de l'homme : la possession d'une volonté raisonnable et libre. La maîtrise de la pensée. Dès lors mon bonheur dépend uniquement de la pente que je donnerai à ma volonté et à mes idées, à mesreprésentations des choses, qui sont essentiellement au pouvoir de ma volonté.

C'est ce que nous dit Epictète : « Souviens-toi que ce qui te cause du tort, ce n'est pas qu'on t'insulte ou qu'on te frappe, mais l'opinion que tu as qu'on te faitdu tort.

Donc, si quelqu'un t'a mis en colère, sache que c'est ton proprejugement le responsable de ta colère.

Essaye de ne pas céder à laviolence de l'imagination: car, une fois que tu auras examiné la chose, tuseras plus facilement maître de toi. » En effet, si je suis vexé de l'insulte qu'un individu m'adresse, c'est quej'accorde une certaine valeur à son estime.

Mais si je pense que ce n'estqu'un imbécile, ses propos ne m'atteignent plus.

De même, s'il m'arriveun accident et que j'en reste handicapé, si en outre je me pense victimed'un sort injuste et que je désire échapper à cet état, j'en souffrirai.Mais si j'accepte mon état et ne désire rien d'autre, je ne serai pasmalheureux.

Cette maîtrise de ma volonté, de mes pensées, de mesdésirs est une règle de vie fondamentale à laquelle Epictète nous exhorte : « Si quelqu'un livrait ton corps au premier venu, tu en serais indigné ; mais de livrer toi-même ton âùe au premier qui t'insulte en lelaissant la troubler et la bouleverser, tu n'en as pas honte ? » (Pensée 28). Aimer son destin. Néanmoins, comment parvenir à maîtriser complètement mes désirs ? Ma volonté est-elle toujours assezpuissante ? Là encore, une juste vision des choses, cad une bonne connaissance métaphysique du réel, peutnous aider.

Les stoïciens affirment que tout ce qui arrive est nécessaire.

Rien ne pouvait arriver autrement.

Eneffet, chaque événement est le fruit d'une longue série de causes.

Et la relation de la cause à l'effet estnécessaire : un autre effet ne peut pas naître d'une même cause, ou d'un même ensemble de causes.

Il nesert donc à rien de désirer autre chose que ce qui advient ou de se révolter contre ce qui est, car tout estnécessaire.

On ne ferait que se rendre inutilement malheureux.

Cette conception métaphysique juste de lanécessité qui règne dans toutes les choses du monde contribue à annuler mes désirs.

Tel est le principe :admettre ce qui nous arrive comme inéluctable, pour ne plus s'en affliger.

Mais pour les stoïciens, les hommessont comme des enfants ou des fous puisqu'ils désirent sans cesse autre chose que ce qui est et se rendentpar eux-mêmes malheureux : « Il ne faut pas demander que les événements arrivent comme tu le veux, mais il faut les vouloir comme ils arrivent ; ainsi ta vie sera heureuse » (pensée 8).. »

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