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Faut-il dire avec Voltaire que « la liberté consiste à ne dépendre que des lois » ?

Publié le 24/03/2005

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voltaire

Nous croyons spontanément que la loi est un fardeau que le citoyen porte péniblement, contre son gré, parce que l'autorité de l'Etat - toujours assortie de menaces de sanction - le lui impose. Nous croyons que sans tout cet arsenal de dispositions juridiques innombrables, nous serions plus libres, enfin émancipés de toute contrainte. Tout au plus acceptons-nous la loi comme une conséquence inévitable de la vie en collectivité. Pourtant, la liberté peut-elle exister si les lois ne garantissent pas à chaque citoyen l'exercice de ses droits ? La loi n'est peut-être donc pas contradictoire avec la liberté. Et les lois sont peut-être non seulement des garanties pour la liberté, mais aussi une condition nécessaire de sa réalité. Il nous faudra donc reconsidérer le rapport entre la liberté et les lois, question qui engage tout le rapport du citoyen aux institutions juridiques et politiques.

  • Étude du sujet de façon globale

Il s'agit de commenter une citation, afin de savoir si ce qu'elle dit est vrai. On remarquera le caractère assez fortement paradoxal de l'affirmation de Voltaire. Que l'auteur soit indiqué ne doit pas conduire à donner systématiquement des précisions le concernant. C'est sur le contenu de la citation que doit porter la réflexion.

  • Étude des termes du sujet

La liberté : il s'agit ici de la liberté au sens le plus général du terme, liberté de tous mais aussi de chacun en particulier. Vous pouvez penser à la liberté d'action, mais aussi à la liberté de penser.

Ne dépendre que... : si la liberté consiste à ne dépendre que des lois, c'est que l'on peut dépendre d'autre chose. La dépendance aux lois est une obligation d'obéir, mais toute dépendance n'est pas de cet ordre. Une dépendance peut reposer par exemple sur une contrainte (qui n'est pas la même chose qu'une obligation).

Lois : le mot prend naturellement ici sa signification juridique et politique, et désigne donc toute règle impérative du droit. Toutefois, cette définition nominale ne saurait suffire, et il faudra réfléchir sur la notion même de loi, pour se demander si tout acte de l'autorité politique mérite ce nom de loi.

voltaire

« Etape 1 : étudier l'intitulé du sujet 1.

Étude du sujet de façon globale Il s'agit de commenter une citation, afin de savoir si ce qu'elle dit est vrai.

On remarquera le caractère assezfortement paradoxal de l'affirmation de Voltaire.

Que l'auteur soit indiqué ne doit pas conduire à donnersystématiquement des précisions le concernant.

C'est sur le contenu de la citation que doit porter la réflexion. 2.

Étude des termes du sujet La liberté : il s'agit ici de la liberté au sens le plus général du terme, liberté de tous mais aussi de chacun en particulier.

Vous pouvez penser à la liberté d'action, mais aussi à la liberté de penser. Ne dépendre que...

: si la liberté consiste à ne dépendre que des lois, c'est que l'on peut dépendre d'autre chose. La dépendance aux lois est une obligation d'obéir, mais toute dépendance n'est pas de cet ordre.

Une dépendancepeut reposer par exemple sur une contrainte (qui n'est pas la même chose qu'une obligation). Lois : le mot prend naturellement ici sa signification juridique et politique, et désigne donc toute règle impérative du droit.

Toutefois, cette définition nominale ne saurait suffire, et il faudra réfléchir sur la notion même de loi, pour sedemander si tout acte de l'autorité politique mérite ce nom de loi. 3.

Recherche des étymologies Ici, pas d'étymologie très utile. Étape 2 : problématiser le sujet 1.

L'opinion commune sur le sujet Le plus spontanément du monde, nous avons tendance à ne voir dans les lois que des contraintes et des obstaclesà notre liberté. 2.

Mise en question de l'opinion commune Pourtant, il ne semble pas que sans les lois, une vie en commun serait possible, qui fût compatible avec la liberté dechacun.

Tout le monde qui sait que les lois, ne serait-ce que par la protection qu'elles apportent, participent à laliberté. 3.

Présupposés éventuels du sujet Le sujet invite à se demander si la seule condition de possibilité de la liberté est d'être dans la dépendance des lois.Mais il présuppose que dépendre des lois soit une condition de la liberté.

Or ce n'est pas évident.

Les lois nepeuvent-elles pas être perçues comme une limitation de la liberté ? Il faudra donc se demander, avant d'examiner s'ilsuffit de dépendre des lois pour être libre, si être soumis aux lois rend libre ou esclave. 4.

Enjeux et portée extra-philosophiques du sujet Le rapport que chacun, comme homme et comme citoyen, entretient avec l'État et les institutions.

On peut élargircette perspective strictement politique et penser aux rapports de la liberté individuelle avec les lois physiques (loisnaturelles), ou avec les lois morales. 5.

Fil conducteur problématique Pour être effectivement libre, faut-il être soumis aux lois ? Les lois sont-elles donc l'unique condition de possibilitéde la liberté, du fait qu'elles nous protègent de toute autre dépendance ? Il faudra également réfléchir à la naturede la loi ? 6.

Brouillon d'une première introduction Nous croyons spontanément que la loi est un fardeau que le citoyen porte péniblement, contre son gré, parce quel'autorité de l'Etat - toujours assortie de menaces de sanction - le lui impose.

Nous croyons que sans tout cetarsenal de dispositions juridiques innombrables, nous serions plus libres, enfin émancipés de toute contrainte.

Toutau plus acceptons-nous la loi comme une conséquence inévitable de la vie en collectivité.

Pourtant, la liberté peut-elle exister si les lois ne garantissent pas à chaque citoyen l'exercice de ses droits ? La loi n'est peut-être donc pascontradictoire avec la liberté.

Et les lois sont peut-être non seulement des garanties pour la liberté, mais aussi unecondition nécessaire de sa réalité.

Il nous faudra donc reconsidérer le rapport entre la liberté et les lois, question quiengage tout le rapport du citoyen aux institutions juridiques et politiques. Étape 3 : déterminer l'enjeu de la problématique 1.

L'enjeu concret de la question. »

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