Devoir de Philosophie

Faut-il donner le pouvoir aux philosophes ?

Publié le 05/03/2004

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Pourquoi cette question se pose? Qu'est-ce que pourraient avoir les philosophes et que n'ont pas les autres « corporations » professionnelles? On semble penser que les philosophes disposent d'une connaissance qui ferait de leurs mains des mains plus aptes à détenir le pouvoir, à l'exercer avec discernement et d'équité. On a alors aussitôt deux questions qui nous viennent en tête. La première, c'est celle qui concerne la différence possible entre savoir et faire. En effet, tout savoir est-il automatiquement un savoir faire? Est-ce que, sous prétexte que les philosophes ont quelques notions de morale et de politique, on ressentirait pour autant la répercussion de ce savoir dans leurs actes? S'agit-il de savoir pour bien faire? On se souvient de cette phrase d'Ovide « Video meliora, proboque, deteriora sequor »: je vois le bien, je l'approuve et je fais le mal. La seconde question est une question encore plus troublante: doit-on donner le pouvoir à « ceux qui savent »? N'y-a-t-il pas quelque chose ici de foncièrement anti-démocratique? On effet, la position qui consisterait à vouloir amener les philosophes au pouvoir semble parallèlement s'élever contre tout amateurisme politique. C'est ce qu'on nomme la technocratie, c'est-à-dire le pouvoir à ceux qui savent exclusivement, à ceux qui s'y connaissent, les autres devant par là-même rester dans l'ombre des décisions prises par des experts. On pourrait résumer ses deux questions dans une problématique globale? Le pouvoir doit-il revenir aux experts qui n'ont pour eux que la connaissance, tandis que le peuple reste à l'écart des décisions concernant le destin de la cité?

 Pourquoi cette question se pose? Qu'est-ce que pourraient avoir les philosophes et que n'ont pas les autres « corporations « professionnelles? On semble penser que les philosophes disposent d'une connaissance qui ferait de leurs mains des mains plus aptes à détenir le pouvoir, à l'exercer avec discernement et d'équité. On a alors aussitôt deux questions qui nous viennent en tête. La première, c'est celle qui concerne la différence possible entre savoir et faire. En effet, tout savoir est-il automatiquement un savoir faire? Est-ce que, sous prétexte que les philosophes ont quelques notions de morale et de politique, on ressentirait pour autant la répercussion de ce savoir dans leurs actes? S'agit-il de savoir pour bien faire? On se souvient de cette phrase d'Ovide « Video meliora, proboque, deteriora sequor «: je vois le bien, je l'approuve et je fais le mal. La seconde question est une question encore plus troublante: doit-on donner le pouvoir à « ceux qui savent «? N'y-a-t-il pas quelque chose ici de foncièrement anti-démocratique? On effet, la position qui consisterait à vouloir amener les philosophes au pouvoir semble parallèlement s'élever contre tout amateurisme politique. C'est ce qu'on nomme la technocratie, c'est-à-dire le pouvoir à ceux qui savent exclusivement, à ceux qui s'y connaissent, les autres devant par là-même rester dans l'ombre des décisions prises par des experts. On pourrait résumer ses deux questions dans une problématique globale? Le pouvoir doit-il revenir aux experts qui n'ont pour eux que la connaissance, tandis que le peuple reste à l'écart des décisions concernant le destin de la cité?

« politiques: cette voie sublime qu'ils ont parcouru en direction du bien dans leur histoire particulière, ils doivent latransposer à l'échelle de la citée.

Il faut diriger ces habitants vers cet idéal qui devient l'horizon même de l'actepolitique.

Autant dire que tout amateurisme est pour ainsi dire récuser, laisser de côté: s'occuper des affairespubliques n'est pas donné à tout le monde. Mais peut-on accorder tant de crédit à un homme (un dirigeant philosophe) lorsque précisément c'est un pessimismeconcernant la nature humaine qui nous a poussé l'introniser? En effet, peut-on d'un côté dire que la nature humaineest misérable tout en imaginant de l'autre côté qu'il existe un homme qui lui ne le serait pas? Cela semblecontradictoire.

De plus, donner n'est pas prêter: parler de donner le pouvoir au philosophe, c'est partir de l'idéequ'un transfert de pouvoir sans aucune nuance ou concession doit être fait.

Un pouvoir donné, c'est un pouvoir quine peut pas être repris.

Alors que la société réuni précisément des associés, alors qu'elle permet aux hommes degérer collectivement leur avenir, il s'agirait au contraire ici de laisser le destin entier d'un peuple entre les mains d'unhomme.

Cette souveraineté absolue a tout de l'inquiétant. Citoyenneté et souveraineté III. La première idée qu'il est possible de tirer de tout cela, c'est précisément que le pouvoir ne se donne pas.

On nepeut comparer l'exercice du pouvoir politique à l'image que décrit Bodin dans ses six livres sur la République du sacre du roi des Tartares.

Ces derniers consentent à transmettre l'entièreté de leurs droits dans les mains d'un seulhomme qu'ils déclarent être leur roi.

Ils consentent et applaudissent à son omnipotence, où sa parole est un glaive,et où il peut régenter le sort de n'importe quel individu comme bon lui semble (pouvant ainsi même aller jusqu'à lamort).

Celui qui est garant de l'autorité dans un État n'est là que pour représenter ceux au nom de qui il parle, aunom de qui il agit.

C'est peut-être ici la différence entre pouvoir et puissance.

En effet, la puissance, c'est lepouvoir plus le droit: cela n'a rien à voir avec un roi capricieux transgressant les lois lorsque cela lui chante.

Lecorps politique n'est là que pour représenter, et donner de ce fait une unité politique à l'hydre populaire.

Il exerce sapuissance non contre le peuple, mais bien pour le peuple. Il y a ici quelque de l'ordre de l'impératif catégorique civique.

En effet, en tant que citoyen, un devoir m'incombe, undevoir dont je ne peux me dévêtir sans perdre avec ma liberté: celui de participer à la puissance de la souverainetéen restant toujours intéressé et alerte.

Ce devoir surclasse tout autre devoir: personne ne doit remettre son pouvoiret ses droits à personne.

En somme, le dirigeant ne se substitut pas aux dirigés: il est et leur porte-voix, et leurporte parole.

Il fait autorité précisément au sens étymologique du terme: il est l'acteur de ce que le peuple, auteur,écrit pour lui.

Le premier acte citoyen, c'est donc de se sentir responsable, concerné par cette parcelle de pouvoirqui figure dans les mains du dirigeant et qui pourtant continue à m'appartenir.

Je ne puis être son ombre. Qu'un philosophe, comme tout expert, puisse informer le dirigeant, qu'il puisse l'aider dans les difficultés traversées,est une chose.

Mais les décisions appartiendront toujours en dernière instance aux uniques concernés: les membresdu peuple.

Le dirigeant ne se substitue jamais à la volonté du peuple: il en assure précisément l'exercice etl'effectivité.

Le pouvoir ne se donne à personne, pas même au plus sage des dirigeants.

En perdant de vue cetteparcelle de pouvoir qui nous appartient en propre et dont nous sommes responsable, nous édifions les barreaux denotre servitudes: nous laissons notre destin dans les mains d'un autre, ce qui est inconscient certes, mais tout à lafois lâche.

La souveraineté qui assure la pérennité de l'ordre et de l'unité nationale appartient à chaque citoyen quine peut se désister face à cette tâche qui le convoque.

Le pouvoir n'appartient pas à ceux qui savent, même s'ilspeuvent être là pour aider concernant certaines décisions difficile à prendre.

Mais ils ne sont jamais qu'uneperspective nouvelle sur le problème, et non jamais une façon définitive et irrévocable de le résoudre. Conclusion Le dirigeant a pour charge d'incarner la volonté collective, lui donnant par se biais une unité.

Mais il ne peut jamaisprétendre se substituer à elle dans un mécanisme politique: la décision appartient toujours en dernière instance aupeuple.

Mais un peuple ne prend des décisions valides et réfléchies qu'en étant en aval éduqué.

Peut-être est-ce làle véritable pouvoir du philosophe.

Il redevient par ce fait le maître qui enseigne qu'il ne sait rien, mais qu'il fautaccueillir chaque chose avec un esprit critique.

Car en dernière instance, le philosophe n'est jamais le mensonge dusophiste, le maître de rhétorique, mais bien plutôt celui qui amène l'autre sur la voie qui lui est propre.

En amenantl'autre à sa propre pensée (construite), en l'incitant à former sa propre pointe, le philosophe s'assure la possibleexistence un jour d'une société où la vérité sera du côté du plus grand nombre.. »

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