Faut-il épurer la connaissance de toute interprétation ?
Publié le 13/07/2004
Extrait du document
Mais ce n'est même ps d'un serpent dangereux qu'il s'agit, simplement d'un ver (« elle sort en rampant comme un ver «). Formulation dialectique, qui montre à la fois la profondeur et la vanité des choses ; tout doit se retourner comme un gant, tout a son contraire et son opposé dérisoire. Ce qui est raison est en même temps son contraire, mais la raison est vieille et morte : ce qui apparaît comme neuf, ce qui se dépouille des vieilles peaux, des vieux habits, c'est la « déraison «.2) Nous sommes capables de procéder à la critique de nos erreurs (du passé et du présent). Mais nous nous trompons lorsque nous croyons que cette critique est impersonnelle, et qu'elle se rattache à la raison en général. Au contraire, comme NIETZSCHE l'indique, c'est notre critique, elle nous appartient en propre. Elle n'est ni impersonnelle, ni arbitraire. Il y a une vérité en nous, qui ne prend pas la forme d'un discours, mais qui est « une poussé de forces vivantes en train de dépouiller leur écorce «. Ainsi NIETZSCHE reprend-il implicitement l'image de la verdeur de la vie, de l'arbre et de l'écorce, du serpent et de sa mue. Quelque chose qui est en nous (alors que la raison à laquelle nous tentons de nous raccrocher est strictement extérieure), mais pourtant qui nous dépasse, qui est plus fort que nous, le flux même de la vie, qui sourd de partout dans la nature.
Le propre de toute interprétation n'est-il pas d'être particulière, subjective ? La connaissance ne doit-elle pas s'épurer de toute interprétation ?
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