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Faut-il espérer que la technique nous libère du travail?

Publié le 24/03/2005

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technique
Aristote envisage un état de la technique où le travail pourrait être fait par des machines. N'est-ce pas en partie le cas du monde moderne ? Mais à la différence des citoyens libres d'Athènes, les hommes d'aujourd'hui ont une conception de la vie où le travail occupe une place essentielle. Si les Grecs de l'Antiquité avaient disposé de moyens techniques suffisants, il est fort probable qu'ils auraient conçu une société où les machines auraient remplacé les esclaves (les outils). La finalité du travail aurait eu dès lors un tout autre sens. Mais la question porte sur le sens même assignable à certaines formes de développement : les métiers les plus difficiles ne sont-ils pas nés d'une stratégie politique et économique discutable ? Quelle est la vraie libération : de pouvoir aujourd'hui programmer des plates-formes de forage pétrolier par ordinateur, ou de n'avoir pas eu recours au pétrole comme outil et comme arme ? « Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté. » Bernanos. Par ailleurs, si bien des tâches arides sont soulagées par la machine, que deviennent les métiers eux-mêmes ?

Le développement de la technique est ce sur quoi repose l’hégémonie des puissances occidentales ; elles justifient leur essor par la perspective d’un affranchissement progressif des individus à l’égard des servitudes liées au travail. Les principales objections formulées à l’encontre du déploiement parfois forcené des moyens modernes de maîtrise trouvent leur contradiction sous la forme de la promesse d’une émancipation future. Mais la naissance d’une « civilisation des loisirs « n’est-elle pas une profonde duperie ? Est-il bien sûr que les hommes sont « libérés « ? La technique ne fait-elle pas apparaître des modèles de contrôle symbolique bien plus puissants que tous les asservissements visibles expérimentés antérieurement ?

technique

« Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapportsque l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe defaire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nousinvite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer,de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nousatteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploiindispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous lesempêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disonsainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu etincertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple etpaisible.

» ordre des idées 1) Une idée centrale : Nous pouvons utiliser les objets techniques sans être asservis par eux. 2) Explicitation : Nous pouvons utiliser ces objets en les maîtrisant, c'est-à-dire- en les maintenant dans leur statut d'objet, c'est-à-dire séparés de nous-mêmes, n'atteignant pas notre être,notre intimité ;- en veillant à ce qu'il nous accaparent pas, qu'ils ne réduisent pas notre liberté. 3) Remarque finale : Une telle attitude vis-à-vis de la technique n'est nullement ambiguë ni conflictuelle, mais toutau contraire simple et paisible. C'est d'ailleurs ce que comporte le sujet : l'emploi du verbe « espérer » renvoie à une catégorie qui n'est pas cellede la raison mais de la foi.

Les hommes sont placés devant la technique comme ils le seraient devant un dieu :l'appel implicite est à la croyance voire à la crédulité.

Troisième partie : La sortie du servage « Ne rien faire est la première et la plus forte passion de l'homme après celle de se conserver.

Si l'on y regardaitbien, l'on verrait que, même parmi nous, c'est pour parvenir au repos que chacun travaille; c'est encore la paressequi nous rend laborieux.

» Rousseau, Sur l'origine des langues) Le travail est fondamentalement une des contraintesles plus violentes que l'homme ait à subir.Évidemment, il serait ridicule de nier que la technique a permis de faire accomplir à la machine des tâches quiétaient auparavant dévolues à l'homme et qui s'effectuaient dans des conditions de particulière dureté.

Lescarrières, les mines, les forages, et même certaines activités agricoles sont très largement assurés par des outilsperfectionnés qui diminuent le recours aux forces humaines.

Ce rêve que la machine supplée à la nécessité du travailest caressé depuis l'origine : "Si chaque instrument était capable, sur une simple injonction, ou même pressentant ce qu'on va lui demander, d'accomplir le travail qui lui est propre, (...) alors, niles chefs d'artisans n'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves."Aristote, La Politique. Aristote envisage un état de la technique où le travail pourrait être fait pardes machines.

N'est-ce pas en partie le cas du monde moderne ? Mais à ladifférence des citoyens libres d'Athènes, les hommes d'aujourd'hui ont uneconception de la vie où le travail occupe une place essentielle.

Si les Grecsde l'Antiquité avaient disposé de moyens techniques suffisants, il est fortprobable qu'ils auraient conçu une société où les machines auraient remplacéles esclaves (les outils).

La finalité du travail aurait eu dès lors un tout autresens. Mais la question porte sur le sens même assignable à certaines formes dedéveloppement : les métiers les plus difficiles ne sont-ils pas nés d'unestratégie politique et économique discutable ? Quelle est la vraie libération :de pouvoir aujourd'hui programmer des plates-formes de forage pétrolier parordinateur, ou de n'avoir pas eu recours au pétrole comme outil et commearme ? « Un monde gagné pour la technique est perdu pour la liberté.

»Bernanos.Par ailleurs, si bien des tâches arides sont soulagées par la machine, que deviennent les métiers eux-mêmes ? Une. »

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