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Faut-il être un connaisseur pour apprécier une oeuvre d'art ?

Publié le 15/09/2005

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On peut alors imaginer que le seul désir de répéter une émotion esthétique originaire - commun cependant à l'expérience des beautés naturelles et à celle des beautés artistiques - peut conduire à une authentique « expérience artistique ».- Mais la fréquentation des oeuvres, à elle seule, peut-elle suffire ? Si elle met en jeu une activité effective du sujet qui les aborde, n'atteste-t-elle pas d'emblée un besoin de culture, qu'elle peut à sa manière satisfaire partiellement, mais que tout aussi bien elle peut appeler, afin de prendre sens ? N'apprend-on pas à regarder un tableau, à écouter une symphonie, à rendre signifiante l'architecture d'un monument ? Le statut de l'éducation artistique dans la culture - mais aussi dans la recherche du bonheur comme accomplissement de soi - se trouve ici mis en jeu. Est-il nécessaire d'être cultivé, ou de le devenir, pour apprécier une oeuvre d'art ? [Etendre ma connaissance de l'artme permet de saisir avec plus de finesse la richesse,les qualités d'une oeuvre. C'est ainsi que le plaisir esthétiquepeut atteindre a la plénitude.]  L'art exige un public qui soit apte le comprendrePour entrer dans l'univers de l'art, il faut pénétrer dans l'univers de chaque artiste et l'effort est toujours refaire, car l'accès a l'un des univers ne nous dispense pas du travail nécessaire pour entrer dans l'autre. Tout artiste se révolterait à l'idée que son oeuvre soit réduite par un public inculte à un spectacle produisant des impressions aussi subjectives que fausses.

« "Pour ce qui est de l'agréable chacun se résigne ce que son jugement,fondé sur un sentiment individuel, par lequel il affirme qu'un objet luiplaît, soit restreint à sa seule personne.

Il admet donc quand il dit : levin des Canaries est agréable, qu'un autre corrige l'expression et luirappelle qu'il doit dire : il m'est agréable ; il en est ainsi non seulementpour le goût de la langue, du palais et du gosier, mais aussi pour ce quiplaît aux yeux et aux oreilles de chacun.

L'un trouve la couleur violettedouce et aimable, un autre la trouve morte et terne ; l'un préfère le sondes instruments à vent, l'autre celui des instruments cordes.

Discuter àce propos pour accuser d'erreur le jugement d'autrui, qui diffère dunôtre, comme s'il s'opposait à lui logiquement, ce serait folie ; au pointde vue de l'agréable, il faut admettre le principe : à chacun son goût (ils'agit du goût des sens).

Il en va tout autrement du beau.

Car il seraittout au contraire ridicule qu'un homme qui se piquerait de quelque goût,pensât justifier ses prétention en disant : cet objet (l'édifice que nousvoyons, le vêtement qu'un tel porte, le concert que nous entendons, lepoème que l'on soumet à notre jugement) est beau pour moi.

Car il nesuffit pas qu'une chose lui plaise pour qu'il ait le droit de l'appeler belle ;beaucoup de choses peuvent avoir pour lui du charme et de l'agrément,personne ne s'en soucie mais quand il donne une chose pour belle, ilprétend trouver la même satisfaction en autrui ; il ne juge passeulement pour lui mais pour tous et parle alors de la beauté comme si elle était une propriété d'objets ; il dit donc : la chose est belle, et s'il compte sur l'accord des autres avecson jugement de satisfaction, ce n'est pas qu'il ait constaté diverses reprises cet accord mais c'est qu'ill'exige.

Il blâme s'ils jugent autrement, il leur dénie le goût tout en demandant qu'ils en aient ; et ainsi on nepeut pas dire : chacun son goût.

Cela reviendrait à dire : il n'y a pas de goût, c'est-à-dire pas de jugementesthétique qui puisse légitimement prétendre l'assentiment universel." KANT Certaines oeuvres paraissent hermétiques, il faut donc bien apprendre leur langageDe nombreuses oeuvres restent totalement incompréhensibles pour la grande majorité du public.

Elles ne leurapportent aucun plaisir pour la seule raison qu'ils n'ont pas appris a les apprécier.

Certes, les traitéstechniques et les commentaires ne sont pas une fin en soi, mais ils sont le tremplin indispensable sans lequell'amateur ne sera jamais dans l'état propice a l'appréciation dune oeuvre d'art.

Gouter, c'est toujours juger; etsi je veux juger Molière, Mozart ou Mondrian, il faut d'abord que j'apprenne à comprendre leur langage et leurunivers. LES LIMITES DU SENTIMENT. Il y a quelque chose de profondément subjectif dans le rapport à l'art.

Avoir un rapport à l'art, c'est êtrecapable de ressentir quelque chose devant une oeuvre.

C'est se laisser gagner par l'émotion qu'elle suscite.Cet aspect subjectif du rapport à l'art est d'autant plus important qu'il est conforté par deux éléments :l'art, comme le disait Hegel, c'est de l'idéal devenu sensible.

Le génie de l'artiste n'est pas d'avoir des idées.

Ilréside dans le fait de les matérialiser.au départ, nous avons tous aimé avant de connaître.

La connaissance est l'effet de l'amour, qui seulconstitue l'origine sensible du plaisir.

L'amour est donc bien la condition de possibilité de la connaissance.Ceci dit, si il ne suffit pas de connaître pour aimer, quand on aime l'art, on cultive ce goût et donc, oncherche à le connaître en s'informant.

En ce sens, la connaissance historique et érudite est l'aboutissementnormal du sentiment.. »

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