Faut-il être estimé par autrui pour s'estimer soi-même ?
Publié le 14/09/2005
Extrait du document
Hobbes disait dans Léviathan : « Chacun attend que son compagnon l’estime aussi haut qu’il s’apprécie lui-même et, à chaque signe de dédain ou de mésestime, il s’efforce naturellement d’arracher la reconnaissance d’une valeur plus haute : à ceux qui le dédaignent, en leur nuisant ; aux autres par de tels exemples. « L’estime des autres est donc, d’après Hobbes, recherchée ardemment par tous les hommes. L’estime d’autrui est la résultante du jugement que celui-ci porte sur nous. Si autrui m’apprécie, si son jugement est positif, il aura de l’estime pour moi. S’estimer soi-même c’est donc porter son jugement sur sa propre personne, sur son « ego «. Si je juge que ce qui constitue mon « ego «, c'est-à-dire la somme de mes expériences, de mes sentiments, de mes pensées sont plutôt positive par rapports aux critères de mon jugement, j’aurais alors de l’estime pour moi-même. Il semble alors que l’estime de soi est une question qui concerne exclusivement ma propre personne, mon rapport aux autres n’est en aucun cas nécessaire. Pourtant, comment expliquer alors la tendance que nous avons à rechercher l’estime d’autrui, si ce n’est pour notre propre estime ? Nous pourrions donc dire que l’homme, a nécessairement besoin d’être estimé par les autres, a toujours besoin de réclamer la préférence d’autrui, et cela pour s’estimer lui-même, pour son amour propre. Mais cela est-il concevable ? Peut-on véritablement réduire l’amour propre, la fierté, à l’estime de soi ?
Liens utiles
- Faut-il limiter la liberté d'expression ?
- « L’art de la vie se rapproche de l’art de la lutte : il faut se tenir prêt sans broncher à répondre aux coups qui fondent sur nous, même s’ils sont imprévus » Marc Aurèle
- La vie n'est pas un problème à résoudre, mais une réalité dont il faut faire l'expérience. Kierkegaard
- Faut-il travailler moins pour vivre mieux ?
- Faut-il craindre de perdre son temps ?