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Faut-il se fier a sa conscience ?

Publié le 18/09/2005

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conscience
Les avis des autres sont divers et parfois opposés. Seule notre vie intérieure ne saurait tromper. Ce que nous ressentons au plus profond de notre être a la marque de l'authenticité.B. L'exigence de sincéritéJean Valjean préfère se dénoncer et retourner au bagne que de vivre libre au prix d'une injustice qui condamne un innocent. Il se rend au tribunal étonné par sa propre détermination, comme poussé par une force irrésistible qui lui fera vaincre les nombreux obstacles le séparant d'Arras. La conscience morale est un « maître intérieur » dont les commandements font trouver des ressources insoupçonnées. Rousseau la compare à « un instinct divin » dont les préjugés recouvrent malheureusement la voix. Il est en effet facile de refuser d'écouter sa conscience. Le monde extérieur en fournit de nombreux exemples et chacun peut ainsi se rassurer et se dédouaner.

La conscience est une notion à plusieurs dimensions. Elle concerne, d'une façon générale, le fait de savoir. Son premier sens signifie d'ailleurs être averti. La résonance morale de ce verbe est essentielle et ne nous surprend pas. Nous invoquons notre conscience comme un principe de jugement capable de trancher dans différentes situations. Elle est alors comparée à une lumière qui guide en montrant la voie à prendre. Ce pouvoir est même devenu un droit subjectif à travers l'idée de la liberté de conscience. Ainsi, demander si nous devons nous méfier des avis rendus au nom cette autorité est une question troublante. Elle insinue le doute dans un domaine qui paraît préservé. Cette question ne manque toutefois pas de raisons. L'expérience montre que la sincérité ne met pas forcément à l'abri de l'illusion. Il faut expliquer ce phénomène, sans oublier de réfléchir aux leçons à en tirer. La méfiance doit-elle entraîner le rejet ? S'agirait-il de perdre la conscience pour se trouver ? Quel autre principe pourrait s'y substituer ?

conscience

« A.

La puissance du désirL'expérience montre que nous pouvons sincèrement nous tromper.

C'est lecas de l'illusion.

Nous avons des pensées dont nous sommes conscients maisnous ignorons les causes qui nous poussent à les former.

Spinoza soutientainsi que les hommes s'imaginent être libres car ils se représentent desobjectifs sans songer à ce qui les détermine à en avoir l'idée.

La considérationdu but à atteindre éclipse la réflexion sur nos mobiles et la spontanéité passepour l'exercice d'une liberté sans conditions.

C'est ainsi qu'un homme ivre croitparler librement et il n'en douterait jamais si le remords n'intervenait pas.

Dansun autre registre, Freud tient la religion pour l'expression inconsciente d'unerelation infantile au pouvoir paternel.

L'homme religieux croit sincèrement enun père céleste sans voir qu'il n'est que la projection déformée de sonangoisse d'enfant devant la dureté du réel.

Dieu serait donc la manifestationsymbolique et travestie de la fonction paternelle : être une force qui protègetout en pouvant aussi menacer.

Là où le croyant pense atteindre son Dieudans le recueillement de sa vie intérieure, il ne rencontrerait que les étatsd'âme de son enfance.

Le savoir procuré par la conscience est donclacunaire.

Plus encore, elle tend à faire croire qu'elle dirige le cours de notreesprit quand elle ne fait que recueillir les effets de processus psychiquesindépendants de sa juridiction.

À des pensées louant la valeur de notre forintérieur s'opposent donc des théories qui accentuent l'importance de la vieinconsciente.

La suprématie du couple de la conscience et de la volonté estcontestée par des philosophies dudésir. B.

Le narcissismeLe cas de l'ivresse est frappant mais sa portée est plus générale.

Chacun de nous est opaque à lui-même.

Pourquoine le voyons-nous pas aisément ? Freud répond à cette question en soulignant la puissance du narcissisme.

Le moiest conduit à se valoriser excessivement afin que notre identité personnelle se constitue.

Ce phénomène condamnela conscience à n'être qu'une activité dérivée, seconde, dont la critique est requise pour parvenir à la lucidité.

Unephrase célèbre de Freud affirme que le « moi n'est pas maître dans sa propre maison.

» La connaissance de soidemande que l'on reconnaisse le rôle fondamental des représentations inconscientes mais notre amour-propre s'yoppose.

Freud le compare à un monarque qui s'imagine être informé de tout ce qui se passe dans son pays sur la foides rapports de ses proches conseillers.

Cette métaphore politique est éclairante.

Le moi se prend pour un roi, ils'imagine commander souverainement quand il ne fait qu'accompagner des directions de pensée dont l'origine luiéchappe.

L'étude de l'hystérie prouve que le sujet est en proie à des idées qui le mettent en conflit avec le réel etdont il n'a pas la maîtrise.

La réalité des symptômes oblige à rabaisser notre orgueil et à reconnaître que l'identité dechacun est le produit d'une histoire s'enracinant dans un passé lointain.

Ainsi, la conscience de soi est le premierobstacle à vaincre pour parvenir à se connaître.

Elle ne serait qu'une émanation de notre narcissisme primitif. [Transition] Les analyses freudiennes ouvrent un champ de réflexion que les sciences sociales travaillent aussi à leur façon.

Ilsemble bien que nous devions aller vers une destitution radicale des prétentions de la conscience. 3.

Conscience et réflexion A.

Faut-il destituer la conscience individuelle ?. »

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