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Faut-il en finir avec la religion?

Publié le 20/03/2005

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religion
■ Nous devons avoir conscience à la fois de notre destination sublime et de notre impuissance. Notre nature est en effet gâtée, corrompue. C'est un fait. Alors que nous sommes faits pour la vérité, pour l'amour, nous sommes en proie à l'obscurité, à l'orgueil, à la concupiscence.■ L'amour-propre nous dévore : sa nature est de n'aimer que soi, de vouloir être aimé de tous. Le MOI est injuste, il veut se faire « centre du tout » et asservir tous les autres. En cela, « le MOI est haïssable ». Quant à la concupiscence elle est l'attachement démesuré aux biens terrestres : la chair, la connaissance, le pouvoir. Notre meilleure volonté elle-même ne peut extirper ces passions qui font notre malheur.B.
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« Qu'est-ce enfin que le MOI ? Je crois bien le savoir quand je dis de quelqu'un qu'il m'aime.

Pourtant, ce n'est pasmoi qu'il aime, mais mon intelligence, ma beauté, ma fantaisie.

Si je perds ces qualités, il cessera de m'aimer, mais jene cesserai pas d'être moi.

Mais où trouver le MOI en dehors de mon corps et des qualités de mon âme ? Il sedérobe à mesure qu'on croit le trouver, comme un oignon qu'on épluche.Sombre tableau ! Mais ce n'est pas tout.

Notre misère est plus radicale. 2.

Misère de l'homme A.

Condition de l'homme Jetés dans un coin de l'univers, nous sommes dans la situation de quelqu'un qui se réveillerait sur une île désertesans savoir ni où il est, ni comment il y est arrivé, ni pourquoi il s'y trouve.

Nous n'avons qu'une certitude : notremort ; un seul désir : être heureux.

Tout le reste n'est que ténèbres.

L'univers est muet pour notre coeur ; lascience n'a rien à dire qui puisse nous consoler.

Dépendance, abandon, néant, voilà la condition de l'homme.

Voilà ce qu'il ne peut manquer de voir, s'il n'estoccupé à rien.

C'est pourquoi les hommes n'aiment guère l'inaction : ils y sentent leur vide, et risquent de céder audésespoir.

Plutôt que de contempler cet abîme angoissant, les hommes préfèrent s'en détourner : ils cherchent dudivertissement. B.

Le divertissement D'où l'incessant « remuement » des hommes, les affaires, les passions, les guerres, les charges — tous ces tracasqui les détournent de penser à leur condition.

Les hommes se dupent eux-mêmes, disant chercher le repos quand ilscherchent l'agitation.

Ce n'est pas la prise qui compte à la chasse, mais la poursuite.

« Nous ne cherchons jamaisles choses, mais la recherche des choses » (id.).

En voici la raison.

L'homme est un vide infini que l'Infini seul pourrait combler.

Le repos est bien notre fin, mais nous le cherchons làoù nous ne pourrons jamais le trouver : dans les biens terrestres.

Ne voulant pas l'avouer, nous préférons poursuivreindéfiniment notre course, qui nous détourne des vraies questions.

Ceux qui s'arrêtent n'ont qu'une alternative : le désespoir ou la conversion au vrai Dieu. 3.

La conversion A.

Ni vanité ni désespoir Si notre intelligence est faible, notre soif de vérité est réelle.

Il ne faut donc pas tomber dans le désespoir dessceptiques (pyrrhoniens), qui renoncent trop vite à la vérité.

« Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout lepyrrhonisme ; nous avons une impuissance de prouver, invincible à tout le dogmatisme.

» Nous devons avoir conscience à la fois de notre destination sublime et de notre impuissance.

Notre nature est eneffet gâtée, corrompue.

C'est un fait.

Alors que nous sommes faits pour la vérité, pour l'amour, nous sommes enproie à l'obscurité, à l'orgueil, à la concupiscence.

L'amour-propre nous dévore : sa nature est de n'aimer que soi, de vouloir être aimé de tous.

Le MOI est injuste, ilveut se faire « centre du tout » et asservir tous les autres.

En cela, « le MOI est haïssable ».

Quant à laconcupiscence elle est l'attachement démesuré aux biens terrestres : la chair, la connaissance, le pouvoir.

Notremeilleure volonté elle-même ne peut extirper ces passions qui font notre malheur. B.

Le péché originel Ainsi avons-nous une fin naturelle – le bonheur – que notre nature elle-même, par sa faiblesse, semble nousempêcher d'atteindre.

Situation absurde ! Seul le dogme mystérieux du péché originel commis par Adam et Èvepermet d'expliquer cette situation : notre nature présente n'est pas notre nature originelle.

Elle porte la tache dupremier péché, dont nous avons hérité la malignité et le châtiment.

Notre faiblesse est la punition du péché : c'estun mystère incompréhensible, qui seul rend compréhensible notre condition.

La raison doit accepter sa limitation.

« Iln'y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison » (id.).

La religion chrétienne est la seule conforme aux contradictions humaines parce qu'elle nous enseigne à la fois notrecorruption et notre rédemption.

Lavant notre faute, régénérant notre nature, la grâce du Christ nous rouvre la voievers la béatitude éternelle. C.

Le pari Pour essayer de convaincre les athées libres-penseurs, adeptes du jeu, Pascal a imaginé un pari.

La vie est commeun jeu.

Personne ne peut être indifférent à sa destinée.

Or, sur ce point, croire ou ne pas croire n'est pasindifférent.

Que faire ? De deux choses l'une : soit vous pariez pour l'existence de Dieu, auquel cas vous devrezvivre conformément à sa Loi, soit vous pariez contre.

À chaque fois vous misez votre vie terrestre.

Si Dieu existe :vous gagnez la vie éternelle dans un cas, la damnation dans l'autre.

S'il n'existe pas, vous ne perdez qu'un bien fini :une vie de plaisirs impies.

Le choix est facile : si petite soit la chance que Dieu existe, on ne peut risquer ladamnation éternelle et manquer la béatitude infinie.

Il faut donc parier que Dieu existe.

Ainsi la raison la plus calculatrice dispose-t-elle à la conversion.

Mais ce n'est là qu'un moyen adapté aux libertins. D.

La foi du coeur et la charité La vraie voie est la foi du coeur, qui est le mouvement même d'amour qui nous porte vers Dieu.

Le coeur n'est pasune vague sentimentalité, mais la partie la plus intime de notre être.

Il s'oppose aux démonstrations mais pas àl'intelligence.

La raison n'est pas contredite par lui mais dépassée.

« Deux excès : exclure la raison, n'admettre quela raison.

» (id.) Les preuves rationnelles sont inefficaces avec les athées, inutiles aux croyants.

De toute façon, elles ne donnent. »

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