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Faut-il limiter l'expérimentation sur le vivant ?

Publié le 08/03/2004

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 L'expérimentation. Le savant institue une expérience qui puisse confirmer ou infirmer l'hypothèse. L'expérience n'est qu'une « observation provoquée ou préméditée dans le but de vérifier la validité d'une hypothèse «. Claude Bernard montre bien que, sans hypothèse, il n'existe pas de méthode expérimentale. Une idée anticipée est le point de départ de tout raisonnement expérimental. Sans cela, le savant ne pourrait qu'accumuler des observations stériles. Mais d'un autre côté, Bernard affirme que l'observateur doit, sous peine de prendre les conceptions de son esprit pour la réalité, éviter toute idée préconçue et enregistrer passivement les phénomènes. Le développement des sciences expérimentales amènera Bachelard à s'opposer à cette idée de passivité de l'observateur. Une des grandes découvertes de Bernard lui-même, la fonction glycogénique du foie, nous en fournira le bon exemple. Les théories en vigueur divisaient le monde vivant en deux règnes distincts : les végétaux, qui produisent le sucre, et les animaux, qui le consomment et en tirent leur énergie.

  • I) De la nécessité d'une limitation de l'expérimentation sur le vivant.

a) La vie est sacrée voire divine. b) Le vivant n'est pas un objet comme les autres. c) Le savant ne doit pas devenir un apprenti-sorcier.

  • II) Il ne faut pas limiter l'expérimentation sur le vivant.

a) Que serait la biologie ou la médecine sans expérimentation. b) Toute découverte procède d'une expérimentation: l'exemple de Claude Bernard. c) Tout est permis à l'homme qui veut améliorer sa vie sur terre.

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« Plus on perce les mystères du vivant, plus on prend des risques incalculables.

Les nazis voulaient créer unerace supérieure.

On peut craindre que les découvertes génétiques, utilisées à des fins politiques, économiquespuissent, demain, conduire à «fabriquer» des êtres humains répondant parfaitement à ce que la sociétéattend d'eux.

[Les grands progrès de la médecine et de la biologie sont étroitement liés à l'expérimentation sur levivant.

Limiter cette dernière, c'est faire un pas en arrière.

L'homme doit comprendre, mais aussi maîtriser la vie.] Les manipulations sur le vivant sont légitimesDescartes rêvait que l'homme deviennent comme maître et possesseurde la nature.

Ce rêve doit se réaliser pour que l'homme puisse seréaliser et s'épanouir pleinement. Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartesmet au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit depromouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique etde leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseursde la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme,mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne dumonde.Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de laphilosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sacompréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode »,Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des sièclespassés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriationchrétienne de la doctrine d'Aristote.Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à laphilosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une «philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne lascolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecquefaisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde,d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne nonseulement des hommes, mais des dieux.Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie »,d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets deconnaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité deconnaître.La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophiepratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'onjouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, maisprincipalement aussi pour la conservation de la santé [...] »La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte àl'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ».Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, cellede la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peuts'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient unescience appliquée.D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nosartisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pasindifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou ontransforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert à l'action del'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair.D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit lanature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement,artificiellement la nature.Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement unenature désenchantée est encore le nôtre.Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur dela nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici. »

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