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Faut-il nier le monde pour découvrir sa conscience ?

Publié le 29/03/2004

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conscience

Le monde peut se comprendre comme l'ensemble de nos représentations, ce qui nous entoure et ce  qui nous est propre. Le monde est alors l'ensemble des images que j'en ai centré autour d'une  image particulière qui est moi. La conscience est un état psychique d'attention et de perception  active, de connaissance de soi. La question est alors de comment nous pouvons prendre conscience  justement de cette conscience. La prise de conscience est connaissance. Le problème est de savoir si celle-ci nécessite une déconstruction du monde, soustrayant une à une les choses jusqu'à trouver la racine de mon attention, de ma conscience. Or n'est-ce pas le geste que  produit Descartes avec le cogito puisque le sujet pensant est obtenu par amputation du monde  extérieur et du corps même du sujet. Pourtant, peut-on penser une conscience sans rapport à  l'extérieur ? Bien plus, cette méthode est-elle seulement valable épistémologiquement ? En  effet, notre conscience n'est-elle pas modelée par des éléments socio-économiques ?

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« 111.

La conscience comme source du monde • Sartre (L'Être et le Néant, Introduction, III) pense que les états subjectifsne sont posés comme existants que pour une conscience seconde, diteréflexive, qui transforme ses propres manières d'être en objet de réflexion.

Ilprend l'exemple de quelqu'un en train de compter ses cigarettes.

Si on lequestionne sur ce qu'il est en train de faire, il dira : «je suis en train decompter» et prendra alors conscience de sa propre activité.

Tandisqu'auparavant, il ne se connaissait pas en train de compter, il était enquelque sorte entièrement tourné vers les cigarettes et non vers lui-même.Ce n'était pourtant pas une activité aveugle : il y avait cette conscience decompter, le sentiment d'y être.

Il est difficile de définir la conscience, cetéveil au monde, que Sartre appelle le «cogito pré-réflexif » et qui est commela toile de fond de toutes nos activités. • Husserl, parle de l'intentionnalité de la conscience : «Toute conscience estconscience de quelque chose.» Elle n'existe que tournée vers quelque chose :Sartre traduit cela par l'idée de dépassement, ou d'éclatement.

La consciencese dépasse pour sortir hors d'elle-même.

Je pense aux vacances et je suis là-bas, hors de ma pensée.

Je m'aperçois alors, comme l'écrit Husserl, que jesuis la source du monde : « Je ne puis vivre, expérimenter, penser; je ne puisagir et porter des jugements de valeur dans un monde autre que celui quitrouve en moi et tire de moi-même son sens et sa validité.» (Méditationscartésiennes).

En découvrant ma conscience, je découvre que le monde n'estpas comme une présence massive que je subis mais plutôt qu'il ne tient qu'à moi de l'éclairer de telle ou tellemanière. HUSSERL: «Toute conscience est conscience de quelque chose.» La conception transcendantale de la conscience. «Toute conscience est conscience de quelque chose.

» Husserl, Méditations cartésiennes (1929). • Dans le prolongement de Kant, Husserl développe la conception «transcendantale» de la conscience, à savoir quela conscience construit, par la perception et par l'entendement, les objets qui lui apparaissent.

Autrement dit, ellen'est pas un réceptacle passif, mais elle n'est pas non plus une «monade» close sur elle-même.

Il y a un rapport àl'extériorité, et l'activité de la conscience consiste précisément, non pas à construire l'intégralité du monde àl'intérieur de soi, mais à rendre possible une expérience du monde extérieur.• Le mot «transcendantal» désigne ce qui, de l'intérieur de la conscience, rend possible la construction de ce qui luiest extérieur.

Il ne s'agit pas d'aller jusqu'à dire que c'est la conscience qui rend possible le monde - ou qui crée lemonde.

Elle rend possible sa mise en rapport avec une extériorité, et c'est cette activité qui la définit. On trouve cette citation dans la seconde partie des« Méditations cartésiennes » (1929).

Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nommel'existentialisme. Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes.

Il s'agitde se battre contre une conception positiviste de la science et contre lesfaux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les chosesnous apparaissent. Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».

Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences.

Mais il tente aussi, dans ce qu'il nomme « les temps de détresse », de fonder une véritable science de l'esprit, en se battant à la fois contre le« psychologisme » et contre le modèle des sciences objectives de la nature. « Partout à notre époque se manifeste le besoin pressant d'une compréhension de l'esprit [...] Ma conviction est que la phénoménologie a faitla première fois de l'esprit en tant qu'esprit le champ d'une expérience etd'une science systématique, et opéré par-là le retournement total de la tâchede la connaissance. » On retrouve donc, au départ de notre texte, la même exigence de rigueur, de radicalité que chez. »

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