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Faut-il opposer pour penser ?

Publié le 17/01/2004

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L'opposition peut bien constituer un point de départ, et encore en tant qu'il est contingent (on peut tout à fait être d'accord, et ce de manière réfléchie, et donc pensée) mais elle ne saurait être un point d'arrivée, ni se suffire à elle-même.   III-       Pourquoi s'opposer ? L'affirmation de la vie rend raison, voire légitime l'activité dissolvante de la pensée   Parce qu'on vit (vivre c'est bouger, changer, devenir) : Nous sommes de toutes parts soumis aux changements. Il semble donc y avoir de raisons, légitimes a fortiori, de s'opposer, ne ce serait-ce que par exemple une loi ne convient plus à l'époque dont nous sommes les contemporains. En ce sens, l'opposition manifeste une prise de recul, et aussi une prise de conscience, du caractère usité de certaines lois, elle manifeste donc une activité autonome de l'esprit. Puisque nous ne sommes ni immortels ni extérieurs au temps, nous ne sommes pas entourés de réalités figées, fixes et éternelles. Il est donc normal, du point de vue de l'existence humaine, que l'opposition, comme signe d'une pense vivante, se fasse jour. Pour (mieux) vivre : les fins pratiques et la question du souverain bien : L'opposition est aussi le signe d'une pensée autonome et vivante en ce qui concerne la recherche la conduite de son existence. Il s'agit ici de dire non à ce qu'on ne veut pas et qu'on tente de nous imposer de l'extérieur. On comprend alors que l'opposition, comme signe légitime d'une pensée vivante, dynamique et autonome, a une raison d'être dans le choix de l'existence, et ce d'un point de vue subjectif cette fois.

Peut-on en droit définir la nature de la pensée comme acte fondamental d’opposition ? Et si cela est légitimement possible, sur quoi la pensée, pour être véritablement en acte, doit-elle s’opposer ? N’est-ce pas réducteur, voire dangereux, de faire tenir l’essence de la pensée dans une négation originaire ? Se servir de son propre entendement est-il pour autant synonyme de destruction, c’est-à-dire d’annihilation de toute pensée extérieure ? C’est donc tout à la fois la nature, l’essence de la pensée qui est ici mise à la question, tout autant que le fondement de l’opposition et son champ d’extension légitime.

« donc naissance avec l'opposition à l'opinion et au préjugé.

Elle prend donc sens dans unmouvement de négation originaire, mouvement par lequel elle peut prétendre à l'autonomie,et à l'activité de l'entendement en tant que tel. · A la complexité réelle qu'elle rend significative sans la mutiler (le dialecticien est celui qui rapporte la multiplicité du sensible à l'Idée qui lui correspond ; distinction entre penser etimagination).On peut en effet distinguer la pensée de l'imagination.

L'imagination nous fait croire auxcertaines choses, qui semble prendre l'allure de vérité.

Sauf, que l'imagination n'est pasvéritable pensée, pensée qui ne prend sens, vie et forme que pour autant qu'elle se distinguede l'imagination.

Penser c'est donc s'opposer à l'imagination, c'est donc aussi par unmouvement constitutivement négateur que la véritable pensée s'origine.

On peut ainsiprendre l'exemple du philosophe qui décide de mener une recherche avec la seule aide de laraison, en se défiant de l'imagination, qui n'est source non pas de connaissance mais decroyance.On pense aussi ici à l'acte fondamentalement d'opposition du doute hyperbolique que mèneDescartes : il nie tour à tour les différentes opinions, faits de l'imagination, (pour les rétablirensuite, mais cette fois en les fondant en raison) : si penser c'est donc douter, alors il fauts'opposer pour penser, opposer la vérité à l'opinion, opposer le travail de l'entendement àl'imagination. · Pourtant, si la pensée s'origine dans une opposition, qui est à bien des égards négation, cela ne suffit pas à définir l'essence même de la pensée qui ne peut se concevoir uniquementcomme seule négation : elle doit bien, à un moment donner construire son objet, et non passimplement détruire. II- La pensée ne saurait être pure opposition, négation Ne rien penser n'est pas penser le rien, mais ne pas penser le tout : En réalité, on ne peut pas se contenter de la définition de la pensée comme pure opposition, c'est-à-dire comme geste purement destructeur.

L'oppositionpeut être en effet le mouvement dans lequel s'origine une pensée active.

On peut penser par exemple àl'opposition politique : il ne suffit pas de s'opposer au pouvoir pour dire prétendre faire acte d'une quelconquepensée, encore faut-il être capable de construire, à partir de cette opposition, sa propre pensée, et ce demanière cohérente et fondatrice.

C'est en cela que la pensée ne peut pas se contenter de penser le rien,c'est-à-dire ne se lever que « contre » quelque chose.

Pour être pensée, elle doit décomposer, analyser letout d'une opinion ou d'une réflexion extérieure, afin de la recomposer selon son ordre propre et choisi, et pourproposer autre chose à la place de ce qu'on nie.

C'est ainsi qu'il ne suffit pas de critiquer pour penser, lacritique n'a de valeur que si on a des arguments à la fois qui démonte ce qui a été fait, mais des arguments quimontre qu'une autre manière de faire aurait été possible.L'écueil du relativisme : Car le problème, en réalité, de dire que pour pensée il faut s'opposer, c'est de ne plus rien construire, et qu'on tombe justement dans le relativisme absolu : chacun imposant à l'autre son proprepoint de vue, en niant tout fondement légitime à cette pensée qu'il rejette.

Dans cette perspective de lapensée comme pure opposition, on arrive donc à une conception selon laquelle toute connaissance et toutenorme n'a de sens que relativement aux sujets qui les produisent.

Le propre de cette conception et de fairedépendre entièrement (aussi bien dans leur forme que dans leur contenu) les savoirs et les normes esthétiquesou pratiques de déterminations subjectives, psychologiques, ou de déterminations sociales, historiques.De la pensée à la pratique : Or, une telle conception a aussi ses conséquences pratiques.

Car on voit difficilement comment l'action serait encore possible si toute pensée est opposition : tout le mondes'opposerait, sans jamais pouvoir tomber d'accord et agir en concours.

Pour ces raisons, à la fois objectives etsubjective, il ne suffit pas de s'opposer pour pensée.

L'opposition peut bien constituer un point de départ, etencore en tant qu'il est contingent (on peut tout à fait être d'accord, et ce de manière réfléchie, et doncpensée) mais elle ne saurait être un point d'arrivée, ni se suffire à elle-même.

III- Pourquoi s'opposer ? L'affirmation de la vie rend raison, voire légitime l'activité dissolvante de la pensée Parce qu'on vit (vivre c'est bouger, changer, devenir) : Nous sommes de toutes parts soumis aux changements.

Il semble donc y avoir de raisons, légitimes a fortiori, de s'opposer, ne ce serait-ce que parexemple une loi ne convient plus à l'époque dont nous sommes les contemporains.

En ce sens, l'oppositionmanifeste une prise de recul, et aussi une prise de conscience, du caractère usité de certaines lois, ellemanifeste donc une activité autonome de l'esprit.

Puisque nous ne sommes ni immortels ni extérieurs au temps,nous ne sommes pas entourés de réalités figées, fixes et éternelles.

Il est donc normal, du point de vue del'existence humaine, que l'opposition, comme signe d'une pense vivante, se fasse jour.Pour (mieux) vivre : les fins pratiques et la question du souverain bien : L'opposition est aussi le signe d'une pensée autonome et vivante en ce qui concerne la recherche la conduite de son existence.

Il s'agit ici de direnon à ce qu'on ne veut pas et qu'on tente de nous imposer de l'extérieur.

On comprend alors que l'opposition,comme signe légitime d'une pensée vivante, dynamique et autonome, a une raison d'être dans le choix del'existence, et ce d'un point de vue subjectif cette fois.

En ce sens on voit que l'affirmation de son existence,comme volonté propre, rend raison, et a fortiori légitime l'activité dissolvante de la pensée.. »

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