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Faut-il penser l'Etat comme un corps ? Faut-il penser l'Etat comme un organisme ?

Publié le 17/03/2004

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  La société humaine présente le caractère commun avec l'organisme, d'un enchevêtrement des parties entre elles, et d'une subordination des parties au tout.  Mais comme l'écrit Bergson, «ce ne sera d'ailleurs là qu'une comparaison, car autre chose est un organisme soumis à des lois nécessaires, autre chose une société constituée par des volontés libres » (« Les deux sources de la morale et de la religion », chapitre premier).  Ce qui se conserve, de l'organisme à la société, c'est le processus réciproque par lequel le tout entretient les parties, qui à leur tour, alimentent le tout.  Ce que donne la société à ses membres, elle le reçoit en même part, de ceux-ci.  Déjà La Fontaine, décrivait ce cercle dans la fable, Les membres et l'estomac. La société humaine ressemble dès lors à une ruche ou à une fourmilière. Chacun y occupe une place précise en fonction de ses talents et de ses aptitudes.  Le fait premier, c'est que l'individu ne peut pourvoir par lui seul, à l'ensemble de ses besoins. Nul n'est autosuffisant. Or le temps que l'on consacre à cultiver la terre ne peut être employé à se confectionner des vêtements.

« l'écrit Bergson , «ce ne sera d'ailleurs là qu'une comparaison, car autre chose est un organisme soumis à des lois nécessaires, autre chose une société constituée par des volontés libres » (« Les deux sources de la morale et de la religion », chapitre premier).

Ce qui se conserve, de l'organisme à la société, c'est le processus réciproque parlequel le tout entretient les parties, qui à leur tour, alimentent le tout.

Ce quedonne la société à ses membres, elle le reçoit en même part, de ceux-ci.

DéjàLa Fontaine , décrivait ce cercle dans la fable, Les membres et l'estomac. La société humaine ressemble dès lors à une ruche ou à une fourmilière.

Chacuny occupe une place précise en fonction de ses talents et de ses aptitudes.

Lefait premier, c'est que l'individu ne peut pourvoir par lui seul, à l'ensemble de sesbesoins.

Nul n'est autosuffisant.

Or le temps que l'on consacre à cultiver la terrene peut être employé à se confectionner des vêtements.

De même l'habiletérequise n'a rien de semblable dans les deux cas.

Il est donc à tout point de vuepréférable de s'appliquer à une seule tâche pour laquelle on a des compétences. Il s'opère ainsi une séparation ou une spécialisation des fonctions, plus qu'unedivision du travail à proprement dit.

Car ce partage des emplois est lié auxaptitudes naturelles de chacun.

Il n'est pas l'effet d'une organisation rationnelledestinée à accroître le rendement économique.

Comme dans un organisme,chaque membre apporte à l'autre la spécificité de son travail.

Les agents ontmutuellement besoin les uns des autres. De ce point de vue là, le modèle organique illustre le mieux le principe d'un pouvoir qui appartient à tous et quin'est localisé dans aucune partie propre.

La société fonctionne toute seule.

Elle s'autorégule.

Cela suppose qu'iln'existe aucune autorité extérieure qui en dirige les mouvements. Enfin, il peut arriver que la société connaisse des dysfonctionnements.

Il n'y a de pathologie que relativement auvivant.

Une machine peut se dérégler, elle peut se casser, mais elle ne tombe pas malade.

La maladie n'a rien devolontaire, ordinairement nous faisons notre possible pour demeurer en bonne santé.

Si donc le mal social, lorsqu'ilsurvient, est de nature organique, on ne peut en faire retomber la responsabilité sur personne.

Les crises et lesspasmes qui secouent une société s'expliquent alors par la nature même des choses.

Il faut attendre que l'organismerecouvre la santé de lui-même, et nul individu dans la société n'a le droit de s'attribuer en propre le mérite d'unetelle amélioration. 2.

Si l'on se place désormais au plan de l'État politique, mais toujours pour en examiner le fonctionnement, on remarquera que l'analogie se déplace sensiblement de l'image de l'organisme, à l'image plus précise du corps vivant,doté d'organes et non plus simplement de cellules. Chez Rousseau par exemple (« Du contrat social », livre III, chap.

11), la puissance législative est assimilée au coeur de l'État, c'est dire qu'elle en estla vie.

La puissance exécutive est, elle, comparée au cerveau, ce qui indiquequ'il donne le mouvement.

Hobbes , dans les premières lignes du « Léviathan », procède à des analogies comparables, mais en entrant dans un luxe de détails.

On apprend ce qui tient lieu dans l'État, des articulations,des nerfs, de la mémoire, de la volonté, de la raison, etc. Enfin chez Montesquieu , la théorie de la séparation des pouvoirs peut être interprétée également comme le fruit d'un travail de comparaison entre lecorps humain et le corps social.

Montesquieu nous fait comprendre sans doute le mieux la fonction de cette métaphore, car en réalité il y a moinscomme cela a été noté, une séparation des pouvoirs - entre le législatif,l'exécutif et le judiciaire - qu'une combinaison de puissances(« Montesquieu, La politique et l'histoire », Althusser ).

Chacune ayant pour but de limiter les autres.

Il se forme ainsi une liaison entre les pouvoirs,qui définit une unité organique. Le jeu des comparaisons a pour intérêt de chercher la configuration danslaquelle le fonctionnement du corps social correspond dans l'État, au meilleurrégime.

Le corps humain agit d'autant mieux qu'il y a une parfaite coordinationentre les facultés qui interviennent dans la réalisation de son mouvement. Il s'agit d'obtenir le même résultat, en ce qui concerne le corps politique. L'image de l'organisme avait pour effet de diluer le pouvoir, répandu dans chacune des cellules.

Parler de corpssocial signifie au contraire qu'il existe une localisation et éventuellement un partage de l'autorité.

C'est ce à quoinous assistons dans un État.

Le pouvoir commande à la société comme un organe commande au corps d'agir.

Dansun organisme, le mouvement n'a pas d'origine précise, aucune cellule n'en est davantage la cause qu'une autre.. »

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