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Faut-il penser séparément le corps, l'esprit et le sujet pensant ?

Publié le 25/02/2004

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esprit
La conscience est une formation dérivée, dépendante de forces beaucoup plus profondes, et ne se préoccupe que de l'inessentiel et du futile. Elle n'apparaît d'abord que dans le cadre du rapport entre dominants et dominés, et répond à la faiblesse humaine du besoin de communication. Un solitaire ou une bête de proie s'en dispensent aisément. La conscience est d'abord langage, et celui-ci ne répond qu'à notre besoin d'autrui et de dialogue. On peut admettre que l'homme pense toujours, mais il est néanmoins rarement conscient : il n'a à l'être que dans le cadre étroit et inessentiel de la communication de ses propres pensées. Il n'y a donc pas lieu de diviniser la conscience, issue d'une faiblesse du Moi incapable de supporter sa solitude. Issue de la promiscuité et de l'instinct grégaire, elle est bête, plate, vulgaire, capable de n'exprimer que des généralités, marque du troupeau. Le Moi individuel, au contraire, se définit et se saisit par des forces beaucoup plus intimes, profondes, riches et fécondes qui échappent à cette conscience qui n'est que faiblesse pour autrui. Le véritable Soi est muet, profond, grave et silencieux. Son essence est la force vitale, la volonté de puissance, venue d'un fond obscur et chaotique, aux antipodes de la clarté futile de notre conscience.
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« [L'âme seule ne peut pas penser.

C'est à partir des informations, des expériences du corps que l'homme peut connaître et penser.] Sans corps, l'esprit serait aveugleContre l'innéisme de Descartes, l'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dansles sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, commedit Hume, que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idéesmais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.

Qu'il s'agissed'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés denombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).

C'est toujours dans des expériences antérieureset répétées que se trouve la raison de ces associations.Ainsi, sans le corps, l'âme ne pourrait jamais penser. L'organique est lié au psychiqueNietzsche, avant Freud, montrera que le corps (ses instincts, ses pulsions)détermine la pensée. Même les fonctions psychiques supérieures sont sous l'influence de processus somatiques.

L'homme est d'abord une créaturevivante, incarnée avant d'être une créature pensante.Nietzsche est l'un des premiers à avoir conduit une critique systématique ettotale de la conscience ainsi que de ses valeurs psychologiques (sous sonaspect réflexif de la conscience de soi) et morales.

La conscience est uneformation dérivée, dépendante de forces beaucoup plus profondes, et ne sepréoccupe que de l'inessentiel et du futile.

Elle n'apparaît d'abord que dans lecadre du rapport entre dominants et dominés, et répond à la faiblessehumaine du besoin de communication.

Un solitaire ou une bête de proie s'endispensent aisément.

La conscience est d'abord langage, et celui-ci nerépond qu'à notre besoin d'autrui et de dialogue.

On peut admettre quel'homme pense toujours, mais il est néanmoins rarement conscient : il n'a àl'être que dans le cadre étroit et inessentiel de la communication de sespropres pensées.

Il n'y a donc pas lieu de diviniser la conscience, issue d'unefaiblesse du Moi incapable de supporter sa solitude.

Issue de la promiscuité etde l'instinct grégaire, elle est bête, plate, vulgaire, capable de n'exprimer quedes généralités, marque du troupeau.Le Moi individuel, au contraire, se définit et se saisit par des forces beaucoupplus intimes, profondes, riches et fécondes qui échappent à cette conscience qui n'est que faiblesse pour autrui.

Le véritable Soi est muet, profond, grave et silencieux.

Son essence est la forcevitale, la volonté de puissance, venue d'un fond obscur et chaotique, aux antipodes de la clarté futile de notreconscience.

Celle-ci ne serait que la surface, précaire dans son immobilité et son repos, d'un fond abyssal inconnuqui en serait la vérité.

Pur produit social et moral du "tu dois", la conscience est une aliénation et une servitude,l'erreur de chacun sur soi. « La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a étéforcée de se développer: l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer.

Si nos actions,pensées, sentiments et mouvements parviennent du moins en partie à la surface de notre conscience, c'est lerésultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin desecours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir serendre intelligible ; et pour tout cela, en premier lieu, il fallait qu'il eût une « conscience », qu'il « sût » lui même cequi lui manquait, qu'il « sût » ce qu'il sentait, qu'il « sût » ce qu'il pensait.

Car comme toute créature vivante,l'homme pense constamment, mais il l'ignore.

La pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plusinfime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce qu'il pense: car il n'y a que cette pensée quis'exprime en paroles, c'est à dire en signes d'échanges, ce qui révèle l'origine même de la conscience.

» NIETZSCHE. "Je considère la mauvaise conscience comme le profond état morbide où l'homme devait tomber sous l'influence decette transformation, la plus radicale qu'il ait jamais subie – de cette transformation qui se produisit lorsqu'il setrouva définitive- ment enchaîné dans le carcan de la société et de la paix.

(...

) Tous les instincts qui n'ont pas dedébouché, que quelque force répressive empêche d'éclater au-dehors, retourne en dedans – c'est là ce que j'appellel'intériorisation de l'homme : de cette façon se développe en lui ce que plus tard on appellera son " âme ".

Tout lemonde intérieur, d'origine mince à tenir entre cuir et chair, s'est développé et amplifié, a gagné en profondeur, enlargeur, en hauteur, lorsque l'expansion de l'homme vers l'extérieur a été entravée.

Ces formidables bastions quel'organisation sociale a élevés pour se protéger contre les vieux instincts de liberté – et il faut placer le châtiment. »

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