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Faut-il reconnaître à l'homme une place particulière dans le monde ?

Publié le 17/01/2004

Extrait du document

● L'homme est donc un phénomène naturel, un être qui ne se distingue pas des autres animaux. C'est ce qu'explique Descartes dans Discours de la méthode. Il est possible de considérer avec l'auteur que Dieu a créé le monde comme nous créons les choses que nous utilisons, il a fabriqué les animaux comme nous fabriquons des automates. Et le corps de l'homme, tout comme celui les animaux, a été créé sur le modèle de la machine, par Dieu. Mais ce corps humain vu comme une machine ne peut pas se confondre avec l'homme en tant que tel.            

● En effet, cf. Traité de l'homme, Dieu crée une "machine de terre" aussi semblable que possible à l'homme, mais pas identique, il lui manque une chose, l'âme. En ce qui concerne leur corps, les hommes sont semblables aux animaux sans raison, mais ils diffèrent dès lors que Dieu joint à ce corps une âme, qui est distincte du corps, et dont la nature est de penser. Ainsi, l'homme en tant que tel, c'est-à-dire comme corps auquel est joint une raison, occupe une place particulière dans le monde. Les mouvements de l'âme ne peuvent être reproduits par aucun mécanisme, et s'il est possible de confondre un singe automate avec un vrai singe (parce qu'il serait possible d'imiter tous les mouvements de ce dernier, et de prévoir tous ses comportements); ce n'est pas possible pour l'homme -qui est capable d'adapter ses actions à un nombre infini de circonstances, parce qu'il agit par connaissance, et non pas par mécanisme.

« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. PARTICULIER (adj.

et n.

m.) 1.

— Qui est un individu ; opposé à général, abstrait.

2.

— Qui appartient en propre à un individu (SYN.

singulier) ou à une classe restreinte d'individus ; qui est un terme, ou du moins une classerestreinte ; opposé à universel.

3.

— Remarquable, exceptionnel ; SYN.

singulier, sens 3.

4.

— Propositionparticulière (logique class.) : proposition où l'extension du sujet est restreinte par le mot « quelque » ; cf.

un etzéro ; opposée à universelle et singulière.

Rem.

: auj., on nomme souv.

particulière une proposition qui décrit un fait,c.-à-d.

qui ne contient ni variables ni quantificateurs. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »).• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la naturel'aurait pourvu du langage. Problématique: Rappelez-vous que, si le sujet humain occupe, selon certaines religions (judéo-christianisme), une place particulièreet même centrale dans le monde, la science a dépossédé l'homme de ce privilège et montré après Spinoza, quel'homme n'est pas un empire dans un empire.

Songez à l'évolutionnisme de Darwin et à l'héliocentrisme de Copernicet Galilée qui ont porté à l'homme, selon l'expression de Freud, une "blessure narcissique" à l'orgueil humain.Si l'homme n'occupe pas une place dans le monde, néanmoins, il n'est pas entièrement naturel.

Réfléchissez surcette liberté humaine, qui rend ambiguë toute réponse à cette question posée.

Introduction Il ne s'agit pas ici de distinguer l'homme de l'animal et des autres espèces vivantes, ni de se demander si l'hommeoccupe une place particulière, mais de savoir en quel sens, de quelle manière il faut penser cette particularité deposition.

Quant à la nature, il faut principalement entendre ici l'univers, la totalité de ce qui est.

On aura soin depréciser à chaque stade s'il s'agit d'un tout sagement ordonné par une instance divine, ou de la nature au sens dudéterminisme universel étudié par les sciences.Ainsi, la réflexion sera centrée sur la détermination de la place occupée par l'homme dans l'univers : sa place est-elle centrale, sa position est-elle de supériorité, comme il l'a longtemps cru ? Ou bien n'est-elle que celle d'un êtrenaturel parmi les autres? Et s'il y a privilège de sa position, en quoi consiste-t-il? 1) Point de vue scientifique : même si notre espèce est convaincue de sa prétendue supériorité, saplace ne serait particulière que comme est particulière la place de chaque espèce naturelle. a) Humiliation cosmologique.L'homme croyait la Terre au centre du monde et se croyait au centre de la Terre.

Mais Copernic et Galiléedémontrent que la Terre n'a pas cette position centrale.

L'homme est passé d'une représentation géocentristeà une représentation héliocentriste de l'univers.

Pascal se fera l'écho de cette révolution copernicienne. C'est un Pascal janséniste, et non plus savant, qui écrit cette phrase.

Génie scientifique d'une précocité surprenante et grandreprésentant de l'essor extraordinaire des sciences, Pascal se détourne de ses recherches mathématiques et physiques pour se consacrer à unchristianisme intransigeant et austère, qui refuse tout compromis avec lemonde : il devient janséniste.

Cette phrase se situe dans la partieconsacrée à « La misère de l'homme sans Dieu » (206). « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » sonne comme un cri de détresse et d'angoisse.

Ce qui cause ce frisson n'estd'autre que la disproportion entre le sujet et l'éternité, l'infinité dumonde.

Devant un silence éternel, devant des espaces infinis, commentne pas sentir sa vanité ? Non seulement l'univers n'a rien à m dire, mais ilme terrasse et il me plonge dans la désolation.

Il se dégage de cettephrase un sentiment d'abandon, de déréliction.

L'homme y est seul ;c'est toujours un moi singulier qui est effrayé : seul mais confronté à larichesse de l'infini et de l'éternel.

La frayeur ici résulte de ce que cemonde glacé ne parle plus à l'individu qui s'y trouve englouti. Cette angoisse, cet abandon définit la condition de l'homme sans Dieu.

Pascal veut montrer que le monde, la nature, ne sont plus pour. »

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