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Faut-il redouter l'intelligence des machines ?

Publié le 16/07/2004

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il y a longtemps que les puissances qui, en tout lieu et à toute heure, sous quelque forme d'outillage que ce soit, accaparent et pressent l'homme, le limitent et l'entraînent, il y a longtemps que ces puissances ont débordé la volonté et le contrôle de l'homme, parce qu'elles ne procèdent pas de lui «. L'homme n'est pas le sujet mais le « fonctionnaire « de la technique. Les dirigeants, les technocrates, contre l'arbitraire desquels il est devenu monnaie courante de s'indigner, ne sont eux-mêmes que les « ouvriers « requis pour mettre en sûreté la totalité de l'étant et qui ont reçu pouvoir de décision pour cela.De plus, la technique suscite elle-même les besoins qui vont lui permettre d'accroître sa domination. Il serait illusoire de croire, en particulier, que les avancées technologiques travailleraient à l'avènement d'une vie plus heureuse sur cette terre. Cette croyance est cependant soigneusement entretenue, car elle permet de justifier la poursuite de l'exploitation organisée de l'étant.Il est devenu courant, à vrai dire, de dénoncer les dangers liés aux développements de la technique et les risques que son usage incontrôlé fait peser sur l'humanité. toutefois, ce ne sont pas les productions de la technique elles-mêmes, ni même leur utilisation qui sont dangereuses pour Heidegger, mais d'abord et avant tout l'essence de la technique elle-même, c'est-à-dire le comportement provoquant qui régit désormais le rapport de l'homme à l'étant. La technique moderne, au sens de l'arraisonnement, attaque l'homme qui « à l'intérieur du sans-objet, n'est plus que le commentant du fonds « et devient lui-même un « fonds «. Elle met l'homme en péril, non seulement parce que les moyens techniques rendent désormais possible une destruction de l'espèce humaine tout entière, mais parce qu'elle menace, de manière bien plus profonde, l'essence pensante de l'homme, c'est-à-dire son rapport à l'être.

Le développement économique et l'amélioration de nos conditions d'existence sont dus essentiellement au développement des machines et techniques. La machine semble libérer l'homme du travail lui-même. Pourtant, le développement des techniques rend l'homme de plus en plus méfiant à l'égard de la puissance et de l'intelligence des machines. La machine fascine et fait peur.

Les machines sont-elles à craindre ? Leur développement doit-il être maintrisé voire régulé ?

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