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FAUT-IL RENONCER A L'IDÉE QUE L'HOMME A UNE NATURE ?

Publié le 13/03/2004

Extrait du document

Introduction :

Michel Foucault disait des sciences humaines qu’elles avaient signé la « mort de l’homme «, en effet en expliquant l’homme comme un objet soumis à des déterminismes de toutes sortes, les sciences ont ramené l’homme au niveau de tout objet de la nature et ont tué l’idée de l’homme surnaturel.

L’idée que l’homme a une nature implique qu’il agit, existe, se comporte, conformément à cette nature. C’est pourquoi ramener l’homme à un objet de science, c'est-à-dire à un objet naturel, c’est lui ôter sa transcendance vis-à-vis de la nature.

Mais d’autre part, la nature peut aussi signifier l’essence, c'est-à-dire la réalité profonde et propre à l’homme, dans ce contexte, on peut dire que l’homme se distingue de la nature physique, mais ayant une nature, une essence, il agira toujours selon sa nature. Cette idée pourra permettre à certains de dire que l’homme étant une créature qui doit racheter ses péchés, il devra exister, agir, selon certains préceptes par rapport à cette nature, l’idée que l’homme a une  nature rejoint alors les discours religieux et idéologiques et risquent parfois d’être un moyen d’asservissement.

Il semblerait donc plus prudent de renoncer à l’idée que l’homme a une nature, elle est dangereuse pour l’homme lui même.

Cependant, l’idée d’une nature de l’homme, qu’elle soit philosophique, religieuse ou scientifique a une grande valeur heuristique, elle permet de comprendre ce qu’est l’humanité. Tous ces discours ne sont pas voués à un hermétisme et à un réductionnisme dogmatique, les différentes idées sur la nature de l’homme nous permettent de nous comprendre nous-mêmes et de comprendre autrui. Il convient donc de se demander s’il faut renoncer à l’idée que l’homme a une nature.

Problématique :

L’homme est très complexe, lui assigner une nature ce serait peut être faire abstraction de sa richesse réelle et ce serait nier sa liberté, néanmoins, faut il pour cela empêcher toute enquête sur la nature humaine ?

 

 

« préalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiiesiècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaireparticulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans lefond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pourl'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni deréférent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avantde se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a prioriindéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans lemonde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." 2) La nature enveloppe un destin : comme on l'a vu avec la question eschatologique, une certaine nature, c'est un certain destin pour l'homme.

La nature de l'homme est comprise comme une essence qui définit uneexistence possible, définir la nature de l'homme c'est définir un certain champ de possibilités compatiblesavec cette nature et par là lui assigner un destin.

Par exemple, si l'homme est « animal social » son destinest de vivre en société ; mais alors doit on dire que le solitaire est un malade, l'asocial un monstre ? 3) Le pouvoir que donne l'idée d'une nature de l'homme : si la nature enveloppe un destin, celui qui définit l'homme d'une certaine façon et qui a du pouvoir sur lui en fait un esclave.

Celui qui est capable de définirl'autre en fait un objet, quelque chose d'explicable, d'anticipable par rapport à sa nature.

Selon l'expressionde Sartre, il le fait tomber en nature », c'est-à-dire qu'il le déloge de sa position de sujet inventant ses actes pour en faire un objet déterminé.

Il est d'ailleurs facile de voirque dans les sociétés qui tolèrent l'esclavage il y a des castes, lesesclaves sont considérés comme étant d'une autre nature que lacaste dominante.

Il convient donc de se méfier des discours politiquesdéfinissant l'homme d'une certaine façon, l'idée de la nature del'homme qu'ils donnent est une façon d'asseoir leur pouvoir. III : Ne pas renoncer mais avancer avec prudence. 1) Le principe de précaution : bien que les sciences semblent parfois menacer l'humanité de l'homme, il faut distinguer la recherchescientifique des applications qui en sont tirées.

Le principe deprécaution est un principe juridique qui consiste à retarder l'adoptionde mesures qui pourraient déboucher sur des dommages graves.

Il fautdistinguer la recherche de l'application des connaissances, ce principedoit il s'appliquer à la recherche ? Par exemple, actuellement, laquestion se pose à propos de la manipulation du génome humain : elleest interdite, cependant cette interdiction freine les recherches, nepourrait on pas autoriser la manipulation du génome dans le cadre dulaboratoire ? 2) Les bénéfices de la connaissance de l'homme : la connaissance de la nature de l'homme apporte des bénéfices flagrants en médecine, elle permet aussi au politique d'améliorerles mesures sociales.

La connaissance scientifique ne progressant qu'en formulant des hypothèses ou idéessur la nature de l'homme, il semble qu'il serait néfaste de renoncer à ces idées. 3) Le respect : on peut avoir une certaine idée de la nature de l'homme sans pour autant réduire violement autrui à un objet, l'idée d'une nature de l'homme n'anéantit pas le respect, elle peut au contraire êtreconsidérée comme une tentative pour comprendre autrui.

Dire que l'homme appartient à la nature ne signifiepas qu'on doit le traiter comme une pierre ou une chaussure : la nature de l'homme se révèle si complexe quela science devient un motif d'émerveillement devant l'homme. Conclusion : L'idée que l'homme a une nature semble mettre en péril celle selon laquelle il est un sujet libre qui échappe à lanature ; En suivant ce raisonnement, on devrait renoncer à l'idée de nature de l'homme pour préserver cette liberté.Mais définir l'homme comme sujet, c'est faire de la subjectivité la nature de l'homme, c'est encore lui donner unenature.

L'enjeu derrière tout cela est surtout la crainte vis-à-vis des progrès de la recherche scientifique quimenacent peut être une certaine humanité de l'homme comme être surnaturel, mais la même idée de l'hommepourrait justifier la recherche scientifique sur l'homme : l'homme n'a rien à craindre des sciences qui le prennent pourobjet puisqu'il est toujours au-delà de tout objet.

Le danger réside en fait dans l'utilisation de l'idée de la nature del'homme dans le discours politique et idéologique et de l'utilisation des découvertes sur la nature humaine ; >>>> Second corrigé de ce même sujet: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-7214b.html. »

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