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Faut-il renoncer à toute idée de progrès ?

Publié le 15/02/2004

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Il compare les différentes cultures à des trains en mouvement : en l'absence d'un repère extérieur fixe, il est impossible aux voyageurs d'un train de savoir dans quel sens les autres trains se déplacent. Seul le préjugé ETHNOCENTRISME : Attitude des membres d'une société qui considèrent leur propre civilisation comme un modèle pour les autres sociétés. ethnocentriste donne à tout membre d'une culture donnée l'illusion qu'il évalue objectivement les autres cultures alors qu'en réalité, à son insu, il les juge à partir des valeurs de la sienne.Or, il n'y a pas de hiérarchie unique des cultures : suivant le critère choisi pour les comparer, leurs performances seront différentes. Si l'on prend comme critère la puissance technique, la civilisation occidentale est en tête ; mais si l'on considère la capacité d'adaptation à un milieu géographique hostile, ce seront les Eskimos et les Bédouins ; et si c'est le degré de maîtrise de la complexité des structures familiales, ce seront les Aborigènes d'Australie. En fait, conclut Lévi-Strauss, les diverses civilisations ont fait des choix différents et, comme elles ne poursuivent pas le même but, il est vain de se demander laquelle surpasse les autres.  S'il est vrai que la richesse de l'humanité réside dans la diversité des cultures, faut-il adopter pour autant un pur relativisme selon lequel une société reconnaissant les droits égaux de toutes les personnes ne vaudrait pas mieux qu'une société qui, par exemple, prive les femmes de tout droit ? Certes, il faut s'interdire de tout juger du point de vue de la modernité, en ethnocentristes naïfs et arrogants. Mais est-ce une raison pour négliger ce qui a été conquis dans l'histoire au profit de tous, la démocratie, les tribunaux internationaux, etc. ?

« sont voués. 4- Au niveau du genre humain : - Les avancées dans le domaine de la culture et des institutions, en tant qu'elles rendent la raison plus propre à réaliser l'idée du droit conformément aux fins morales.

Pourl'individu : son amélioration morale par degré. - La marche vers un plus grand degré de civilisation, en tant qu'elle lie étroitement le développement des lumières et le développement des institutions, la maîtrise et la diffusiondes savoirs et le respect des droits naturels.

Le progrès n'est pas considéré ici comme unprocessus aveugle, il ne réalise l'union des savoirs et des libertés que sur la base de laconstitution républicaine et de l'instruction publique. - Le développement graduel de l'humanité, en tant qu'essor de ses facultés les plus éminentes, associant, quoique de façon non mécanique, améliorations pratiques etperfectionnement moral.

Le progrès, pris en ce sens, n'est pas perfectibilité indéfinie, maisdéploiement d'un ordre inscrit dans la nature des choses. - La marche de l'esprit universel, non en tant que progression à l'infini, indéterminée, mais en tant que conquête progressive par l'esprit du savoir absolu de lui-même. · Angles d'analyse La pensée selon laquelle il faudrait renoncer à l'idée de progrès repose sur le constat d'une décadence de la société.

En effet, si nous voyons les connaissances et les techniquesprogresser, nous pouvons constater qu'elles peuvent bien souvent conduire à desdestructions, à des catastrophes qui mettent en péril l'humanité.

Cette idée apparaît doncproblématique. Pourtant, il faut bien reconnaître que cette idée apparaît tout de même fondamentale lorsqu'ils'agit de penser l'humanité par distinction avec d'autres espèces, comme l'espèce animale parexemple.

Faire de l'homme un être capable de progrès, car perfectible, apparaît en effetcomme la condition de possibilité pour que celui-ci conserve sa place sur son piédestal.

Oncomprend alors d'emblée à quel point l'idée de progrès est problématique. Il s'agit donc de s'interroger sur la légitimité à renoncer à l'idée de progrès : peut-on, en droit,renoncer à l'idée de progrès sans du même coup renoncer à la notion particulière d'humanité ?De la même manière, il faudra étudier quelles sont les conséquences qu'un tel renoncementimplique. C'est donc au fond l'idée de progrès elle-même, dans son apparence problématique, qu'il s'agitde mettre au jour. Problématique Si de fait l'idée de progrès apparaît comme problématique – du fait même que la société moderne, malgréles évolutions techniques ostensibles, soit socialement en décadence – cela signifie-t-il que l'on puisse, de droit,renoncer à toute idée de progrès ? N'est-il pas de l'essence même du progrès d'être problématique ? Il s'agit doncde chercher à définir non seulement en quoi consiste légitimement cette idée de progrès mais également quel usagelégitime l'on doit en faire. Plan I- Une idée problématique à laquelle il serait préférable de renoncer · La notion de progrès , qui semblait évidente voire « naturelle » aux hommes de la fin du XIX e siècle, est en fait une notion historiquement acquise et diversement comprise selon les temps, les lieux et les civilisations.

C'est une notion plurielle et historiquement située.Aujourd'hui encore, le progrès n'est pas compris, appréhendé, recherché de la mêmemanière en Europe, en Chine, en Afrique ou au Japon, pour ne citer que quelques pays.

Larelation au progrès n'est pas un invariant anthropologique.

Les anthropologues au contraire,relèvent la difficulté qu'ont les sociétés « premières » à appréhender cette idée. · À défaut d'une détermination prédictive de l'évolution historique, l'observation ne permet-elle pas au moins mesurer le chemin parcouru par les diverses sociétés ? ClaudeLévi-Strauss critique ce projet et les présupposés sur lesquels il repose.

Ainsi, la notion de« développement » appliquée aux pays du Tiers-monde suppose que les sociétés devraientaccomplir le même parcours et ne se distinguer que par l'étape où elles se trouvent.

Lévi-Strauss rejette cette vision unitaire.

Il compare les différentes cultures à des trains enmouvement : en l'absence d'un repère extérieur fixe, il est impossible aux voyageurs d'un. »

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