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Faut-il renoncer à toute objectivité en science ?

Publié le 06/03/2004

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. [Il faut renoncer à l'objectivité en science. Les faits qui constituent la réalité n'existent pas en soi. Ils sont créés par l'observateur à partir d'une réalité informe. Toutes les représentations de la réalité se valent donc. On ne peut distinguer le corps entier d'une théorie des observations qui la fondent. Il n'y a pas d'observation pure. La porte est donc ouverte, en science, au relativisme.] La science renonce à l'univocitéLes philosophes ont longtemps été objectivistes. Ils avaient largement accepté l'idée selon laquelle le discours scientifique représente des faits qui existent indépendamment de cette théorie. Mais, au XXe siècle, suite aux travaux de Willard Orman Quine et de Thomas Kuhn, l'objectivisme a été malmené: on a découvert que des représentations divergentes de la réalité pouvaient être vraies.

« matière des connaissances sur laquelle il opère une mise en ordre conceptuelle dont la nécessité est interne à l'esprit.

Par exemple : lesrelations de causalité s'instaurant nécessairement entre les phénomènes de la nature ne renvoient pas forcément à un ordre des choses,mais à un ordre nécessaire de leur mode de manifestation à notre esprit.

La connaissance objective ‘est donc jamais connaissance deschoses en soi mais connaissance de l'ordre nécessaire (rationnel) des phénomènes.

Très schématiquement, on peut donc dire que Kant échappe ainsi à l'idéalisme du rationalisme pur .

La connaissance ne peut exister que dans le domaine de l'expérience possible ; au-delà, la raison « ratiocine », cad qu'elle raisonne à vide, elle outrepasse ses droits, comme le montre la « Dialectique transcendantale » de la « Critique de la raison pure » ; ainsi lorsqu'elle prétend démontrer l'existence d'un créateur qui ne peut être que postulée, car l'expérience n'en est pas possible.

Les idées de la raison ont une fonction unificatrice et systématique ; la raison a également une fonction pratique ;mais c'est quand elle prétend connaître des objets transcendants (au-delà de l'expérience possible) qu'elle mérite de subir une critique. Mais Kant échappe aussi au scepticisme que semble entraîner l'empirisme : si la source matérielle de nos connaissances réside dans l'expérience, leur forme rationnelle les réinscrit dans l'ordre de la nécessité et de la certitude ; le savant ne produit pas des théoriesau gré de sa fantaisie.

Ces théories scientifiques rétablissent un ordre universel de la connaissance, car elles appliquent à la matière del'expérience la forme rationnelle de l'entendement ; il y a donc bien des lois de la nature.

Ni idéalisme, ni empirisme, le Kant isme laisse cependant subsister un problème redoutable : peut-on se résoudre à ce que la connaissance ne porte que sur des phénomènes, sans queles choses en soi soient jamais accessibles ? Telle est la thèse, grossièrement simplifiée, de Kant dans la « Critique de la raison pure ». Toutefois, on voit bien que l'apriorisme kantien posent plus de problèmes qu'il n'en résout.

En effet, cette théorie kantienne ne parvientpas à rendre compte de l'évolution des connaissances scientifiques: par exemple, comment la physique newtonienne a été critiquée par lathéorie de la relativité d'Einstein... La science renonce à l'univocitéLes philosophes ont longtemps été objectivistes.

Ils avaient largement accepté l'idée selon laquelle le discours scientifique représente desfaits qui existent indépendamment de cette théorie.

Mais, au XXe siècle, suite aux travaux de Willard Orman Quine et de Thomas Kuhn,l'objectivisme a été malmené: on a découvert que des représentations divergentes de la réalité pouvaient être vraies. LA NOTION DE PARADIGME SELON KUHN L'histoire des sciences, pour Kuhn, n'est pas constituée par un progrès continu et cumulatif, mais par des sauts, par des crises quivoient des paradigmes se substituer soudainement à d'autres.

Un paradigme, c'est un modèle dominant, faits de principes théoriques,de pratiques communes, d'exemples fondateurs qui soudent une communauté de chercheurs, qui orientent leur recherche etsélectionnent les problèmes intéressants à leurs yeux.

Un paradigme n'est jamais totalement explicite.

C'est pourquoi, selon Kuhn, lequestionnement scientifique n'est jamais neutre.Dans la postface à son livre La Structure des révolutions scientifiques (1 962), Kuhn cherche à classer les différentes significations duconcept de paradigme : La notion de PARADIGME Explications Désigne une manière d'être et de penserpropre à une communauté scientifique. (La communauté scientifique est unesociété comme les autres, avec ses circuits,ses relations, ses communautés d'intérêtet de discussion.) 1) Un même cursus de formation; dans les matières scientifiques, cette « initiation professionnelle est semblable, à un degré inégalé dans la plupartdes autres disciplines » : même enseignement, même littératuretechnique, mêmes exemples, etc.).2) Un ensemble d'objectifs communs, « qui englobent la formation de leurs successeurs ».3) Des réseaux spécifiques de circulation d'informations : périodiques, conférences spécialisées, articles, correspondances officieuses ouofficielles. Désigne la matrice disciplinaire de cette communauté. (Le paradigme représente « l'ensemble decroyances, de valeurs reconnues et detechniques qui sont communes auxmembres d'un groupe donné.

» C'est ici unecommunauté technique de pratiques, degestes et de vocabulaire qui soude le groupede chercheurs.) 1 ) Des généralisations symboliques : ce sont les éléments formalisables (symboles, concepts, principes, équations de base...) couramment utilisés.Certaines équations fonctionnent à la fois comme lois de la nature etcomme définitions conceptuelles.

Par exemple, la formule newtonienne : laforce est le produit de la masse par l'accélération, est à la fois une loi de lanature, et une définition de la force.2) Des croyances en des métaphores, des analogies fonctionnant comme modèles heuristiques (qui aident à la découverte).

Par exemple,l'analogie entre le courant électrique et le modèle hydraulique ; entredes molécules de gaz et des boules de billard élastiques se heurtant auhasard...3) Des valeurs générales : exactitude des calculs, cohérence interne, simplicité, «beauté» d'une démonstration, efficacité des théories...

Cesvaleurs peuvent être communes à plusieurs groupes, mais leur application,leur hiérarchisation diffèrent souvent d'un cercle scientifique à un autre.. »

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