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Faut-il trouver un sens à toute chose ?

Publié le 03/01/2004

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Car il faut préserver l'enseignement de Socrate qui avait pour adage « Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien «. Il est naïf ou captieux de donner un sens à tout comme le font les sophistes, c'est-à-dire donner un sens quoi qu'il en coûte, même si ce sens est faux et se moque de la vérité. Ce qui importe, c'est plutôt d'essayer de le faire en passant par le cheminement de la vérité, car donner un sens faux, ce n'est pas donner un sens, c'est le cacher. Transition : Mais l'intention platonicienne se fonde sur une conception d'un monde coupé en deux, avec d'un côté le monde des apparences sensibles, et de l'autre le monde des vérités intelligibles. Chercher toujours à s'élever au monde intelligible, n'est-ce pas courir le risque de sauter dans un autre monde dont l'existence n'est pas prouvée ?   2. La quête de sens doit éviter la défaite du sens qu'est la métaphysique. a) Malheureusement pour Platon, il semble que son enseignement n'ait fait que continuer le problème qu'il combattait lui-même. En s'en remettant à un monde intelligible garant de l'unité de la raison, il a invité tous les esprits spéculatifs à s'extraire du monde sensible et à verser dans un monde détaché de toute réalité. Libérés de toutes entraves, leurs raisonnements aboutirent à des résultats contraires, si bien qu'au lieu de se rapprocher de la vérité, ils s'en écartèrent.

Il peut apparaître à première vue plutôt naïf de donner un sens à tout, tant on entend d'absurdités sur nombre de sujets. On a alors le sentiment que « ces gens feraient mieux de se taire. « Pour autant, considérer qu'il faille se taire aussitôt qu'on doute de ce qu'on a à dire, c'est courir le risque de ne plus jamais rien dire du tout. Alors finalement, c'est comme si on avait le choix entre « donner un sens à tout « ou « ne donner de sens à rien. « L'usage de la raison permet-il que le sens que l'on donne aux choses et aux événements soit toujours un sens en adéquation avec le réel ?

tout a-t-il un sens oui a-t-il des réalités dénuées de sens dénué de direction réalité que l'on pourrait nommer absurde

« Dans cet ouvrage, Kant entend définir les limites de la raison pour que celle-ci avance vers la vérité et ne se perde plus hors d'elle-même.

Il écrit ainsi qu'il faut établir un tribunal de la raison quidonnerait à celle-ci « assurance en ses justes prétentions, mais qui, enrevanche, puisse en finir avec ses présomptions non fondées.

» ( Critique de la raison pure , préface de la première édition).

La raison a en effet tendance à dépasser les cadres dans lesquels elle dispose d'un pouvoir de connaître,comme en témoignent les points de vue contraires auxquels elle aboutit.

C'estce qui se traduit dans la métaphysique, où la raison recherche les raisonspremières des choses.

Le problème qui se pose alors, c'est que la raisons'élève à des objets dont aucune expérience n'est possible.

En effet, lesraisons premières des choses, ce sont des choses qui ne sont conditionnéespar rien, comme Dieu, la liberté et l'immortalité.

Il est donc légitime d'en avoirl'intuition, mais non de les fonder en raison.c) Kant va donc établir une distinction fondamentale en exposant que tout ceque nous pouvons connaître ce sont les phénomènes, et non les choses ensoi.

Phénomène et chose en soi sont en fait les deux faces de la mêmechose, à la différence que la chose en soi est la face irreprésentable duphénomène.

Le phénomène provient de la chose en soi, il est sa manifestationqui nous est donnée dans la sensibilité, que nous pouvons conceptualiser etqui reste conforme à l'organisation de l'esprit humain.

Si donc il y a un amourde la connaissance irrépressible auquel il faut souscrire, il convient de seprévenir de la tentation métaphysique qui ne ferait que nous emmener vers demauvais chemins.

Pour cela, il faudrait tourner notre désir de connaissancevers le phénomène, et non vers la chose en soi.

Transition : Le projet kantien soulève toutefois un autre problème : en se murant derrière les limites de la raison, ne s'occupant plus que du « phénomène », cette philosophie ne cantonnerait-elle pas la réflexion sur le réel à uneréflexion sur soi-même, une réflexion en système clos ? Le sens qu'on donne au phénomène est-il encore réel s'il sedésintéresse de la chose en soi d'où il provient ? 3.

La critique de la métaphysique doit elle-même se dépasser pour comprendre la réalité rationnelle duréel.

a) En créant une dichotomie entre chose en soi et phénomène, Kant a instauré une séparation entre intériorité etextériorité, entre le savoir et la réalité, entre l'absolu et sa manifestation.

Pour mettre fin à cette pensée dudualisme, Hegel a considéré qu'il fallait revenir à une unité de la réalité.

Pour ce faire, il faut cesser de penserl'absolu sur le mode de la fixité, mais l'interpréter comme un mouvement.

Le réel consiste en un processus dedifférenciation, et ces choses que l'on ressent comme différentes ne sont en réalité que les différents moments d'unmouvement.

Toutes les formes de la vie spirituelle, qu'elle soit philosophique, religieuse ou artistique ne sont doncpas incompatibles, elles constituent différentes étapes dans le déploiement du réel.

Le passage de l'un à l'autre, etdonc en quelque sorte le saut vers la chose en soi est possible, pour peu que l'on respecte les différents instants dudéploiement du réel.b) Kant n'a ainsi pas vu ce que Hegel nomme le travail du négatif.

Pour Kant, le saut métaphysique vers la chose ensoi est seulement porteur de contradictions.

Mais Hegel souligne que la contradiction est porteuse de sens, non entant que telle, mais en tant qu'elle opère un travail.

Ce travail est un travail par la négation, mais il amène petit àpetit le réel à l'être.

Ce n'est que le moment négatif du déploiement du réel, mais c'est un moment nécessaire etfructueux.

Il faut comprendre pour accepter cela que, ainsi que Hegel l'écrit dans les Principes de la philosophie du droit , « le réel est rationnel, et le rationnel est réel.

» Ainsi tout ce qui concerne le réel est un déploiement de la raison, et tout ce qui est rationnel se déploie dans le réel.

De la sorte, il faut laisser au réel le temps de se déployerpour pouvoir en rendre raison.

C'est ce que Hegel exprime lorsqu'il affirme dans les Principes de la philosophie du droit que : « La chouette de Minerve ne prend son vol qu'à la tombée de la nuit » (Minerve étant la déesse de la sagesse).

Le rationnel et le réel chez HEGEL Tout ce qui est essentiel est vivant.

Tout ce qui est vivant est essentiel.

Le monde, entrevu avec les yeux de lapensée, en est le témoignage.

Si la vie qui se déploie à travers ce monde n'était pas essentielle, il n'existerait pas.C'est ce que Hegel a voulu dire quand il a dit que « tout ce qui est rationnel est réel, et tout ce qui est réel estrationnel ».Il n'a pas voulu idéaliser le monde qui est le nôtre en gommant le mal qui s'y trouve, mais insister sur la profondeurdu réel comme de la pensée.

Une vraie pensée a toujours un impact sur la réalité.

Les grandes idées qui ont changél'Histoire en sont la preuve.

À l'inverse, tout ce qui a une véritable réalité est toujours chargé de sens.

L'existencen'est pas muette, ni l'essentiel abstrait.

Au contraire.

Le sens est plein de vie, comme l'existence est pleine de sens.La preuve : c'est ainsi que nous vivons la réalité, comme la pensée, d'ailleurs.

Nos vraies pensées changent toujoursnotre vie.

c) Ce travail du négatif permet ainsi de donner sens à toutes les dimensions de l'existence, car s'il s'exprime enlogique par cette effectivité de l'antithèse (moment négatif de la réflexion), il s'exprime dans le réel par le sens a. »

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