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Y a-t-il de faux désirs ?

Publié le 05/07/2015

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Il existe, certes, des désirs qui ne se réaliseront jamais. On ne peut pour autant les qualifier simplement de faux, car il reste possible qu'ils inaugu­rent des attitudes ou des actions au terme desquelles le réel se rapprochera de ce qu'ils voulaient atteindre. Symétriquement à cette dimension objec­tive de la réalisation, le désir, tel qu'il est subjectivement vécu, modifie l'être qui le ressent, et qui peut y trouver la source de ses propres transfor­mations. Ainsi le désir met-il en place un ensemble d'échanges possibles entre les 

·  Condamnation, classique, du désir depuis Platon : il nous soumet au corps, et nous éloigne de la vérité (toute spirituelle).

·  Distinction épicurienne entre différentes catégories de désirs naturels et nécessaires, naturels et non nécessaires, ni naturels ni nécessaires. Mais les épicuriens prennent pour « modèle A la « nature «, et il n'est pas évident que l'homme désirant soit strictement « naturel «...

 

·  Spinoza : on ne désire pas une chose parce qu'elle est bonne, c'est parce qu'on la désire qu'elle est jugée bonne. Plus qu'un manque, le désir est une création de valeur.

Il n'y a pas de faux désirs. Même si l'objet désiré paraît trompeur ou impossible d'un point de vue qui s'affirmerait étroitement rationnel, le désir est vécu comme une réalité, et il est très capable d'entraîner des modi­fications, tant du monde extérieur que du monde subjectif. Faut-il de surcroît noter que celui qui déplore l'existence d'un désir qu'il juge « faux « n'est pas lui-même à l'écart de tout désir, dès lors qu'il désire changer celui qu'il prend pour une victime ? C'est que le désir risque d'être au fondement de toute entreprise, sous des formes diverses : les unes paraissent peut-être plus nobles que les autres, mais toutes ont au moins en commun de parti­ciper d'un refus du donné, refus qui est le moteur même de la culture, et donc de l'homme.

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