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Fiche de lecture: Le Roman de Renart

Publié le 22/02/2012

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Une vingtaine d'auteurs Date: de 1174 à 1250 Poésie satirique ou groupement de fabliaux. Parfois classé d'une manière discutable dans les romans. Groupement de 26 poèmes indépendants, appelés « branches », écrits par des clercs. Un premier cycle a été composé entre 1174 et 1205, notamment par Pierre de Saint-Cloud; un second entre 1205 et 1250. La satire est plus vive dans le second. Des suites postérieures furent composées, notamment par Rutebeuf (Renart le bestourné, = le déguisé). C'est une épopée dans le monde animal qui parodie les chansons de geste. Le thème principal est la lutte de Renart le « goupil» contre Isengrin le loup. Les premières branches cherchent surtout à faire rire, en transposant les moeurs du temps dans le monde animal, en racontant les « bons tours » du goupil, et en parodiant l'épopée. Dans les branches plus tardives, Renart devient un personnage plus noir qui incarne le mal. L'enseignement moral tient une plus grande place. La critique est plus violente. Octosyllabes rimant deux à deux.
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« Les guerres menées par Louis VII et Philippe-Auguste contre les grands vassaux, notamment Henri II Plantagenêt etRichard Coeur de Lion, rois d'Angleterre.Les croisades : la deuxième (1147-1149), la troisième (1189-1192) et la quatrième (1202-1204)—La vie littéraire et artistique : la naissance et le triomphe de l'art gothique (construction de Notre-Dame de Paris, de1163 à 1245), les chansons de geste, la littérature courtoise (Lais de Marie de France, romans de Chrétien deTroyes), les premiers fabliaux (milieu du XIIe siècle).De tout cela, certes, Le Roman de Renart est le reflet, le plus souvent parodique et satirique, mais cela ne doit pasfaire oublier l'essentiel : la fiction poétique et les sources traditionnelles, populaires ou littéraires. 4.

Les sourcesa/ Traditionnelles : contes d'origines les plus diverses ;b/ Littéraires : fables d'Ésope.et de Phèdre (les « Isopets »), l'Echasis captivi (= l'évasion d'un captif), d'un religieuxde Toul (x' siècle), et surtout l'Ysengrimus du moine flamand Nivard (milieu du mi' siècle).

2.

L'oeuvre : architecture, mouvements, personnages 1.

Architecture de l'oeuvreLes extraits (ou les résumés) présentés ne rendent évidemment pas compte de la complexité de cette oeuvredisparate : 27 branches, environ 30 000 vers, près d'un siècle d'écriture (sans parler des suites, jusqu'au début du)(Ive siècle), une vingtaine d'auteurs différents, des contradictions, des redites...Le Roman de Renard s'est constitué par adjonction de nouvelles séries d'aventures :— Soit en amont des épisodes existants : la branche XXIV qui raconte la naissance de Renart et d'Ysengrin estpostérieure aux autres (voir la première partie).— Soit en aval : au début de la branche I (le jugement de Renart), l'auteur, anonyme, reproche à son maître, Perrot(Pierre de Tours), dont il continue l'oeuvre, de ne pas avoir raconté le jugement de Renart.De fréquentes allusions à des épisodes antérieurs montrent que les auteurs connaissaient les branches où ils étaientracontés : l'auteur de la branche XV (extrait de la p.

58) rappelle la première aventure de Renart et Tibert, dans labranche II (p.

34) ; celui de la branche IV (extrait de la p.

48) fait référence à la branche II, où Renart fait subir lesderniers outrages à dame Hersent (p.

42) ; les auteurs des branches I et VI (le jugement de Renart et le combatsingulier de Renart et d'Ysengrin) évoquent les nombreux méfaits du goupil, racontés dans les branches II, III, IV etXV.Finalement, le mot-image « branches » illustre bien ce qui fait l'unité et la cohésion de l'oeuvre.

Tous ces épisodess'assemblent, comme les branches et les rameaux d'un arbre, autour d'un tronc commun : les aventures d'un héroscentral, nommé Renart. 2.

Structures des branchesJ.

Dufournet et A.

Méline distinguent trois types de structures dans l'agencement des récits :— La construction « en enfilade ».

Renart rencontre l'un après l'autre et par hasard de petits animaux ; il peut êtrevaincu.— La construction « en diptyque ».

Après s'être aventuré parmi les hommes (premier volet), Renart rencontreYsengrin ou Noble (deuxième volet animal); ce deuxième :volet enchérit sur l'habileté du goupil, ou constitue unerevanche du héros.— Les « branches féodales ».

Elles s'ouvrent sur la convocation de la cour royale et se ferment sur la fuite deRenart ou le retour à Maupertuis ; plaidoiries, messagers, procédures, sentences permettent de nombreusesvariations. 3.

Les personnagesVoir le tableau de la p.

14 et les « Commentaires », pp.

121-122, ainsi que les remarques à la suite des extraits, pp.86-87 et 98-99 (animalité et anthropomorphisme).On observera avec intérêt :a) La diversité des espèces.

Animaux domestiques et sauvages, des plus grands (le lion, l'ours, le taureau) aux pluspetits (le grillon, l'escargot).b) Leurs noms.

Ils correspondent le plus souvent à des particularités physiques (Brun, Épineux, Rousseau, Pelé,Chauve, les noms des poules), à des caractéristiques du comportement ou de la personnalité (Chantecler, Bruyant,Tardif, Petitpas, Couart, Noble, Fière).

Renart (du francique Reginhart) et Ysengrin sont probablement, à l'origine,des noms d'hommes (voir la note de la p.

18 et les remarques dans la « Préface », pp.

6-7).

Le rapprochement entrePercehaie (l'un des fils de Renart) et Perceval (en latin vallum, la « palissade ») s'impose à l'évidence.c) Leur place dans la société.

Le monde des animaux est organisé et hiérarchisé à l'image de la société des hommes.Plusieurs personnages ont une fonction bien définie comme Ysengrin, connétable du Roi, ou Brun, son messager.Noble (en qui on a cru reconnaître Louis VII) est entouré de ses « barons », comme Charlemagne dans les chansonsde geste, et Arthur dans les romans de la Table Ronde.d) Leur caractère.

Ils ont les qualités et les défauts des hommes, qui .se manifestent alternativement.

Rares sontles personnages « tout d'une pièce ».

Noble a ses faiblesses : il se laisse manœuvrer par Renart, et il est « saisi parla convoitise » (p.

97).

Fière, « la noble et vertueuse dame », surprise par Renart, n'a pas été insensible à seshommages (pp.

93 et 94).

Renart trompe, vole, tue souvent pour le plaisir, mais aussi par besoin et par nécessité.. »

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