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Publié le 12/01/2013

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Fiche de lecture N°18 « Désert «, J.M.G Le Clézio Incipit, « Entrée dans le désert aux côtés de hommes bleus « Introduction : Jean-Marie Gustave Le Clézio naît en avril 1940 à Nice, d'un père britannique et d'une mère anglaise. C'est à l'âge de 7 ans qu'il entame sa vie de jeune voyageur en entreprenant une longue expédition au Nigéria pour rejoindre son père. Les paysages de l'Afrique nourrissent l'imagination du futur romancier, et font éclore en lui une véritable passion pour l'écriture. C'est ce qui fait aujourd'hui de lui un auteur engagé, peintre des villes, de la nature sauvage et du voyage, entrelaçant les thèmes de l'enfance et de l'innocence de l'individu et du monde avec le tableau d'une postmodernité mortifère. A la suite de son voyage au Panama, Le Clézio connaît une évolution profonde qui se manifeste également dans son écriture. Celle-ci, jusqu'alors complexe et opaque, devient plus apaisée et accessible. L'ouvrage « Désert «, paru en 1980 et se voyant décerner de grands prix de littérature, symbolise cette reconnaissance conjointe du monde littéraire et du grand public et illustre parfaitement la fascination de l'auteur pour l'Orient et l'exotisme. Le roman mêle les récits de deux adolescents du désert, Nour et Lalla, à quelques dizaines d'années d'intervalles et incitant à la réflexion quant au rapport de l'homme au monde qui l'entoure et à ses semblables. L'extrait soumis à notre étude est l'incipit de l'oeuvre, Le Clezio y peint la grande chevauchée tragique des nomades du désert marocain, remontant vers Agadir où ils seront vaincus et décimés par la puissance colonisatrice. Afin de comprendre qu'est ce que ce passage imprégné de merveilleux nous laisse-t-il espérer pour la suite de l'oeuvre, nous verrons comment des personnages d'apparence mythique s'inscrivent-ils dans un cadre spatio-temporel féérique, tout en plongeant le lecteur dans une atmosphère de rêve oriental. Des personnages qui semblent presque irréels et mythiques Portrait merveilleux des touaregs Les hommes sont décrits comme des apparitions : « Ils sont apparus comme dans un rêve. « (Repris en boucle à la fin du passage). Le regard du narrateur, émerveillé, nous présente les nomades comme dans une hiérophanie (quelque chose de sacré qui se manifeste), surgis d'une dune et émergeant d'un voile de brume => « à demi cachés par la brume de sable que leurs pieds soulevaient «. Apparition quasi divine et féérique => hommes pareils à des demi-dieux, qui se dévoilent progressivement : d'abord « des silhouettes alourdies « aux visages « masqués par le voile bleu «, puis physique plus détaillé.

«  Couleur de peau transformée : « la peau de leurs bras et de leurs fronts semblait encore plus sombre dans les voiles d’indigo » ; « leur peau sombre avait pris le reflet de l’indigo, sur leurs joues, sur leurs bras, le long de leurs jambes »  Déplacements silencieux : « Ils marchaient sans bruit »  Capacité de s’orienter sans regarder la route : « sans regarder où ils allaient » ; « Les hommes choisissaient sans regarder l’endroit où leurs pieds allaient se poser ».  Leurs connaissances semblent d’ordre supérieu r (à l’instar des épopées homériques), comme s’ils étaient en lien avec une puissance divine (Ma el Ainine a le don de guérir la cécité, et de prévoir l’avenir)  Le désert à forgé une race d’hommes de nature extraordinaire : portrait de Nour : « Son visage était sombre, noirci par le soleil, mais ses yeux brillaient et la lumière de son regard était presque surnaturelle ». b) Un peuple démuni  Conditions de vie marquées par la difficulté : il faut lutter contre l’hostilité des éléments => champs lexicaux (froid, aridité, sécheresse, soif).

Tous sont touchés => le narrateur insiste sur la souffrance des plus fragiles : « Le sable (…) fouettait le visage des femmes qui rabattaient la toile bleue sur leurs yeux.

Les jeunes enfants couraient, les bébés pleuraient, enroulés dans la toile bleue sur le dos de leur mère », « Les chameaux grommelaient, éternuaient » (verbes juxtaposés => accumulation des difficultés)  Un peuple démuni : description qui n’évoque aucun objet, aucune richesse : « Sous leurs manteaux, leurs habits bleus étaient en lambeaux, déchirés par les épines, usés par le sable », « Un seul d’entre eux portait un fusil » (le père de Nour, le portant avec fierté et précaution : « Il la portait sur la poitrine, serrée entre ses deux bras, le canon dirigé vers le haut comme la hampe d’un drapeau ».)  Le peuple est désintéressé par le matériel : « Ils ne disaient rien.

Ils ne voulaient rien.»  Pauvreté représentée comme une richesse qui réside dans la liberté : « Ils portaient avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur où luit le soleil, les nuits froides, la lueur de la voie lactée, la lune ; ils avaient avec eux leur ombre géante au coucher du soleil, les vagues de sable vierge que leurs orteils écartés touchés, l’horizon inaccessible.

» => Le verbe « avoir » ( « Ils avaient surtout la lumière de leur regard, qui brillait si clairement dans la sclérotique de leurs yeux ») est surtout un « être » = état, façon d’exister, faisant partie intégrante du désert où ils vivent. II- Le temps et l’espace de l’indéfini a) Des hommes qui se fondent dans le décor  Ces hommes ont apprivoisé le silence du désert , rythmés par le soleil et la lune, la chaleur et le froid : « Ils étaient devenus, depuis si longtemps, muets comme le désert, pleins de lumière quand le soleil brûle au centre du ciel vide, et glacés de la nuit aux étoiles figées.

»  Emprise totale du milieu sur les hommes : rythme ternaire : « La sueur coulait lentement sur le visage des voyageurs, et leur peau sombre avait pris le reflet de l’indigo, sur leurs joues, sur leurs bras, le long de leurs jambes ». »

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