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La fin de la réflexion philosophique est-elle la recherche du bonheur ?

Publié le 24/02/2004

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Donner pour fin à la philosophie la recherche du bonheur c’est affirmer que la philosophie a pour but de nous rendre heureux. Or, une telle affirmation semble bien aller à l’encontre du tout premier sentiment que nous éprouvons face à la philosophie. Celle-ci se présente comme un parcours semé d’embûches, de difficultés, d’efforts ; On saisit mal en quoi le philosophe serait plus heureux que les autres. Bien au contraire, nos représentations tendent plutôt à nous faire penser que c’est celui qui ne réfléchit pas qui est plus heureux. Ne parle-t-on pas ainsi de l’imbécile heureux ? Si le but de la philosophie est la lucidité comment peut-il être également le bonheur ? Pourtant, le bonheur semble bien être le but que des philosophes comme Epicure assigne à la philosophie. Dès l’ouverture de la Lettre à Ménécée il définit ainsi la philosophie comme une médecine de l’âme qui doit nous rendre heureux. La philosophie stoïcienne nous montre également que si le but de la philosophie est la sagesse elle est également le bonheur. Qu’est-ce qui permet d’assigner une telle fin à la philosophie ? Sur ces deux points nous vous conseillons une lecture attentive de nos dossiers d’introduction au stoïcisme et à l’épicurisme indiqués plus bas. Dans les deux cas, la philosophie est définie comme sagesse et comme moyen d’atteindre le bonheur. Nous allons bien alors à l’encontre de cette première idée selon laquelle le bonheur n’est pas compatible avec la lucidité et la connaissance. Il vous faut donc alors confronter ces deux approches. D’un côté une philosophie qui se présente comme la voie d’accès au bonheur et d’un autre l’idée selon laquelle le bonheur est contraire à toute forme de lucidité. Vous pouvez alors penser aux analyses de kant lorsqu’il nous montre que la fin de la philosophie est de vivre selon la raison. Dans ces conditions, il distingue alors le bonheur de la dignité au bonheur.

  • I) La fin de la réflexion philosophique est la recherche du bonheur.

a) Vérité et bonheur vont de pair. b) La quête du plaisir est une fin en soi. c) La connaissance est la condition du bonheur (Spinoza).

  • II) La fin de la réflexion philosophique n'est pas la recherche du bonheur.

a) La vérité est une chose, le bonheur en est une autre. b) Le bonheur ne peut pas être un principe philosophique et éthique ( Kant). c) Le bonheur n'est pas une notion universelle.

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« 2) Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est cette notion de plaisir.

Il est absence de douleur pour le corps,absence de trouble pour l'âme.3) C'est à l'entendement d'opérer les bons choix et de chasser les opinions fausses.4) Il y faut de la prudence, chose plus précieuse que la philosophie elle-même, source de toutes les autresvertus, conditions de la «vie heureuse ». 1) La thèse d'Épicure est que « le plaisir est la fin de la vie ».

Cette définition de la fonction du plaisir est uneposition qui ne lui est pas personnelle mais qui renvoie plus généralement à la doctrine philosophique del'épicurisme (« nous »).

Quant à la « fin » de la vie, il faut entendre la finalité, à la fois le but et l'objet.

Nonpas ce qui est lointain, ou ultime, mais qui peut se réaliser dès maintenant, à condition de suivre certainesrègles, que prescrit la philosophie.Ce n'est pas dans un au-delà, mais sur terre que nous pouvons trouver la vie heureuse.

Quand il s'agit de vie,c'est la vie heureuse qu'il s'agit.

Épicure insiste.

Par trois fois il emploie l'expression.2) Que l'objectif d'une vie heureuse ne provoque pas d'objection, cela va de soi.

Mais quant à s'entendre surla notion de plaisir, il n'en est pas de même.

D'où, d'abord, la nécessité d'écarter (« nous ne parlons pas »)des conceptions erronées mais pourtant répandues (« comme l'imaginent certaines gens »).

D'abord le plaisirlié à la débauche –sans doute liée à la sexualité- et marqué par l'excès.

Ni le plaisir lié à la jouissance –sansdoute lié strictement au corps.Ensuite vient la nécessité pour Épicure, de donner sa propre définition du plaisir (« nous entendons par plaisir»).

Définition conceptuelle à l'opposé d'une définition empirique –qui ne cherche pas à s'appuyer sur uneprésence, mais qui, au contraire, se réfère à l'absence : « nous entendons le plaisir comme l'absence ».Nous sommes à l'opposé de la définition généralement imaginée, où le plaisir est vu comme surabondance,accumulation (la débauche) ou tout au moins comme un plus (la jouissance).

Ici, au contraire, nous sommesdans l'ordre, non pas tant du moins, que du rien.Double application : concernant le corps, le plaisir est absence de douleur ; concernant l'esprit, le plaisir estabsence de trouble.Mais, qu'est-ce que la douleur, qu'est-ce que le trouble ? Un quelque chose qui vient s'ajouter au neutre de lavie anormale du corps, au neutre de la vie paisible de l'âme.

quelque chose qui vient rompre un équilibre.3) Épicure reprend, une nouvelle fois, la définition du plaisir en espérant la distinction entre ce qu'il n'est pas(mais qu'on croit qu'il est) et ce qu'il est (mais qu'on ne croit pas qu'il soit).

Tout d'abord ce qu'il n'est pas.

Nila fête (« beuveries », « festins »), ni le sexe (« la jouissance de jeunes garçons ou de femmes »), ni la table(« la dégustation de poissons et de toute la bonne chère »).

A chaque fois, comme nous l'avions suggéré,avec l'idée de l'excès.

Les beuveries et les festins sont « à n'en plus finir », la jouissance sexuelle concerneaussi bien les jeunes garçons que les femmes, la nourriture est celle qu'offre une « table somptueuse ».Ensuite, ce qu'il est.

Le plaisir n'est pas à trouver du côté de la matérialité du corps, mais du côté del'intellectualité de l'esprit.

La vie heureuse est engendrée par l'entendement.

Pas n'importe lequel, note avecun certain humour Épicure.

Tout homme est doué d'un entendement.

Mais l'entendement de tous ceux qui nesongent qu'aux plaisirs de la fête, au sexe, ou à la table, on pourrait le qualifier de débauché (à l'opposé desobre) et de feu (à l'opposé de sage).

Aussi est-il besoin de qualifier l'entendement : « un entendement sobreet sage ».Toute réflexion sur la vie heureuse, et par là même sur le plaisir véritable, implique la mise en oeuvre d'uneconception juste des fonctions mentales.

D'où l'examen de l'entendement de l'entendement humain qui, àl'opposé de l'instinct animal pour lequel la nature dicte la voie à suivre, est placé sans cesse dans dessituations de choix.

C'est en tant qu'être libre, pouvant formuler un accord (« le choix ») ou un refus («l'aversion ») que l'homme est amené à effectuer des choix.

Mais, en même temps, il dispose d'un organe,l'entendement, qui lui permet d'analyser pat un raisonnement les raisons (« les causes ») qui doivent ledécider à emprunter telle voie plutôt que telle autre.Distance aux choses qui donne à l'esprit le temps d'analyser, sans se laisser emporter par le tourbillon dutoujours plus : toujours plus de débauche, toujours plus de jouissance.

Ce temps d'analyse est celui d'uneréflexion, d'un savoir qui sait s'opposer à l'opinion. 4) Mais, remontant encore plus avant (« le principe de tout cela »), Épicure désigne la prudence comme leplus grand bien.

Car c'est elle, comme une sorte de bonne volonté, qui commande l'entendement.

La prudencen'est pas définie en tant que telle, on la montre seulement comme mère de toutes les autres vertus (« c'estelle qui donne naissance »), ce qui dit bien son antériorité, et sa fonction de principe.

Et si elle est « plusprécieuse que la philosophie elle-même », c'est qu'elle est la condition du bon exercice de l'entendement.autrement dit, qu'il ne peut y avoir de pratique philosophique sans prudence (sagesse du discernement).Ce qui autorise à la fois l'enchaînement des vertus où la prudence est toujours en tête (« prudence,honnêteté et justice ») et le cercle du raisonnement d'Épicure.

Cercle de la perfection.

Atteinte d'un pointd'équilibre, où il n'est plus besoin de savoir qui est premier, puisque rien ne va sans l'autre, aucune de cesvertus d'équilibre n'étant possible isolée.Ainsi tout se tient : la vie heureuse, définie comme absence donc comme plaisir ; son principe la prudence,permettant l'usage correct de l'entendement, et son cortège des vertus, l'honnêteté et la justice. La connaissance est la condition du bonheurUne des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Épicure, l'inquiétude religieuse et lasuperstition.

Bien des hommes vivent dans la crainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs neplaisent pas aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers leurs lois et ne sedécident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en les écrasant de malheur dès cette vie ou en les. »

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