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Les Fleurs du Mal (Baudelaire) : STRUCTURE de l'oeuvre

Publié le 02/03/2011

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   ■ À l'intérieur du recueil Les Fleurs du Mal, les poèmes évoluent dans leur signification. Cette  évolution s'explique par les rapports que Baudelaire établit entre Beau et poésie : pour lui, la poésie est un moyen privilégié d'accéder à la production de la beauté, et la mission du poète consiste à explorer tous les moyens susceptibles d'appréhender ce Beau dont il fait son Idéal.

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« • Poème :Le coucher du soleil romantiqueQue le soleil est beau quant tout frais il se lève,Comme une explosion nous lançant son bonjour !Bienheureux celui-là qui peut avec amourSaluer son coucher plus glorieux qu'un rêve ! Je me souviens !...

J'ai vu tout, fleur, source, sillon,Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite…Courons vers l'horizon, il est tard courons vite,Pour attraper au moins un oblique rayon ! Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;L'irrésistible Nuit établit son empire,Noire, humide, funeste et pleine de frissons ; Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,Des crapauds imprévus et de froids limaçons. Les Fleurs du Mal (Baudelaire) : STRUCTURE de l'oeuvre À l'intérieur du recueil Les Fleurs du Mal, les poèmes évoluent dans leur signification.

Cette évolution s'explique parles rapports que Baudelaire établit entre Beau et poésie : pour lui, la poésie est un moyen privilégié d'accéder à laproduction de la beauté, et la mission du poète consiste à explorer tous les moyens susceptibles d'appréhender ceBeau dont il fait son Idéal. L'originalité des Fleurs du Mal tient à ce que ce Beau qui obsède le poète n'est pas donné une fois pour toutes ;contrairement aux œuvres poétiques traditionnelles qui s'organisent autour de la définition d'une beauté sereine,donnée comme évidente, Baudelaire pose comme principe que le Beau ne va pas de soi, qu'il peut évoluer et setransformer.

C'est ce cheminement de l'artiste vers un Beau toujours remis en question que Les Fleurs du Malrelatent.

On repère successivement dans le recueil : • une beauté de type parnassien, architecturale et formelle, imposant à l'artiste des efforts muets et induisant sacontemplation ; • une beauté plus mythique, célébrant l'équilibre et la profondeur du monde, et dont l'écriture des correspondancesest le support ; • une beauté plus complexe, plus attentive à célébrer l'instant et le bizarre, éprise d'étrange et qui donne au recueilsa dimension d'œuvre moderne.

Cette beauté s'inscrit dans le cadre de la ville contemporaine dont l'artiste célèbreles paradoxes. Le recueil de Baudelaire n'est pas pour autant théorique : l'autre intérêt de l'ouvrage est que ce parcours vers le Beau se dit à travers des textes dans lesquels le poète exprime son rapport au monde et aux êtreset la complexité de son moi.

En d'autres termes, la conquête de l'Idéal est associée à une expérience du bonheur, etle désespoir de ne pouvoir atteindre cet idéal conduit à l'expression de la détresse (le spleen).

En sens inverse,certaines expériences particulièrement heureuses (relations privilégiées avec une femme aimante et aimée)permettent au poète d'approcher l'Idéal, de même que de cruels désenchantements aboutissent à la remise enquestion de celui-ci.

On pourra d'ores et déjà retenir que : • toute démarche vers la conquête de l'Idéal s'accompagne chez Baudelaire du constat désespérant du réel contrelequel il s'édifie : ni beau, ni bonheur dont Baudelaire n'ait dit les limites ou les impostures ; • la femme est associée à cette recherche.

Elle n'est cependant qu'un moyen éphémère d'accéder à cetteperfection dont la beauté de son corps se veut un signe ; elle oppose au poète une cruauté qui brise le géniepoétique ; elle est la muse et la sorcière dont il ne dépasse jamais le cercle infernal. Les Fleurs du Mal sont le récit d'un artiste et d'un homme rassemblés dans la figure du poète et qui évoque tout à lafois sa grandeur et ses misères, ses victoires et ses défaites, ses enthousiasmes et son horreur de vivre. Remarque : le chat, image privilégiée de l'uni-vers baudelairien, représente le double heureux de cette femmeplurielle : la beauté nocturne de son corps, le mystère de ses yeux étranges, la beauté de ses poses nonchalanteset indépendantes l'apparentent au Beau mystique et idéal que la poésie se propose de conquérir. Les trois images du chat qui se succèdent dans le recueil, (Poèmes XXXIII, XLVII, LVI) répercutent les différentes. »

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