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FONCTION ET VALEUR DE L'ART. ?

Publié le 15/02/2004

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L'homme raisonnable n'y a pas sa place. L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale. On trouve ici la première condamnation morale de l'art et par suite la première  justification théorique de la censure artistique dont relève encore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.  Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.  L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire. Apparence, il joue le jeu des apparences. Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de la comparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.  On va au théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir les potins... Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner sur nous-mêmes. Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui et nous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

« · La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir. Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes. Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur oeuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux. Cette analyse de Platon soulève plusieurs difficultés que nous examinerons successivement: · si l'art est divertissement, est-il un di-vertissement ? · l'imitation est-elle l'essence de l'art ? L'art figuratif n'est-il qu'imitation ? · s'il n'est pas qu'imitation ne peut-on pas lui accorder une valeur de vérité ? · le Beau est-il objectif ? B.

La fonction cathartique de l'art. L'art n'est-il qu'immoral, incitation au vice, éveil des passions ? Cette questiona agité les esprits notamment au XVIIIe et XlXe.

Peut-on laisser dans lesmains des jeunes filles tous ces romans et pièces de théâtre, où parlentd'amour et racontent les joies et malheurs des amants passionnés ? Est-ce làéveiller les sens et laisser régner en maître la folle du logis psychique,l'imagination? Actuellement, faut-il laisser les enfants regarder les films deviolence? Les rendra- t- on sadiques ou indifférents? Aristote dans la « Poétique », 6, montre que la tragédie, a une fonction cathartique c'est à dire purificatrice pour certaines passions et dans la« Politique », VII, que la musique a un effet similaire.

« La tragédie est une représentation ...

qui, par la mise en oeuvre de la pitié et de la frayeur, opèrel'épuration (« Katharsis ») de ce genre d'émotion ».

Si la pitié et la frayeur, ressorts émotionnels de la tragédie, sont pour Platon cause de corruption, ils sont pour Aristote qui lui répond ici cause d'une libération.

En effet, trembler pour un autre (pitié) on pour soi (frayeur) est désagréable.

La tragédie faitnaître chez le spectateur ces troubles, mais - et là gît le paradoxe - au lieude peine, c'est du plaisir que le spectateur doit ressentir.

D'où vient ceplaisir? Il semble avoir plusieurs sources : · il viendrait de l'effet purgatif, au sens médical du terme, de la. »

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