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La force fait-elle droit ?

Publié le 03/02/2004

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droit
S'il faut obéir par force, on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d'obéir on n'y est plus obligé. On voit donc que ce mot « droit » n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout. » (Contrat social, I chap. 3).La force ne peut donc pas engendrer le droit puisque la violence ne peut créer ni moralité, ni devoir. Le plus fort est le plus fort autant de temps qu'il est le plus fort. Il n'y a là rien de moralement légitime. Obéissance et contrainte s'excluent réciproquement. L'obéissance ne peut naître que de ma volonté raisonnable d'obéir. « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté » dit Rousseau.
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« L'obéissance au seulappétit est esclavage etl'obéissance à la loi qu'ons'est prescrite est liberté.(Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.

Ellen'est pas dans l'absence de contraintes mais dansle libre choix des contraintes que l'on se donne àsoi-même.

On peut appliquer cette idée au peuple.Un peuple libre est celui qui se donne à lui-mêmeses propres lois, ce qui définit la démocratie. Dans la contrainte, il n'y aura toujours que nécessité physique, pas liberté.• Si Rousseau peut fonder le droit non pas sur la force mais sur la volontégénérale, c'est qu'il croit en la liberté naturelle de l'homme perfectible etnaturellement bon.S'associer ce n'est donc pas aliéner sa liberté comme le pensait Hobbes, c'estassocier liberté et obéissance puisque la véritable liberté est, répétons-le, «obéissance à la loi qu'on s'est prescrite ».Personne n'est au-dessus des lois et si un individu n'obéit pas à la volontégénérale, on le forcera à être libre.

« Afin donc que le pacte social ne soit pasun vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement, qui seul peutdonner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volontégénérale y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie pas autre chosesinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnantchaque citoyen à la patrie, le garantit de toute dépendance personnelle.

» Lepacte social pose néanmoins le problème des minorités.

Ne puis-je pas avoirraison seul contre tous ? La volonté générale n'est pas la volonté unanime.Nous verrons dans la IIIe partie la réponse de Marx.• Malgré ce problème qu'on ne peut nier, le pacte social apporte la justice, lamoralité, le droit, le sentiment du devoir et permet à l'homme d'accéder à laliberté morale.

C'est une nouvelle naissance que cette conquête rationnellede lavéritable liberté.Il y a ainsi chez Rousseau une unité de la morale et de la politique.• Kant approfondira cette unité de la conscience morale et de la loi.

La raison est le seul fondement du droit.

« Ledroit est donc l'ensemble des conditions sous lesquelles la libre faculté d'agir de chacun peut s'accorder avec la librefaculté d'agir des autres, conformément à une loi universelle de liberté.

» C'est pourquoi la liberté naturelle est leprincipe supérieur du droit qui permet en conscience de s'opposer à des lois iniques. III.

Le droit, codification sociale, reflète le pouvoir • L'homme est un animal politique, nous l'avons vu, et s'il ne l'est pas d'emblée, il ne devient vraiment homme qu'ense politisant (au sens grec de « polis »), en se socialisant donc.• Mais Marx dénonce l'illusion qui fonde le droit sur une volonté abstraite détachée des conditions matérielles,économiques.

Le droit n'a pas pour fondement comme le pensaient Rousseau, Kant, une raison universelle.

Le droitest l'émanation du pouvoir en place.

Et l'organisation juridique de la société est le moyen dont la classe dominantese sert pour garantir ses intérêts.

Les lois sont la traduction de la lutte des classes.• Le droit apparaît donc comme une technique d'organisation, un garde-fou.

« L'ensemble des rapports deproduction constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructurejuridique et politique et à laquelle correspondent des forces de conscience sociale déterminées.

Le mode deproduction de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général.

Ce n'estpas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leurconscience.

» (Contribution à la critique de l'économie politique) CONCLUSION La force ne peut pas fonder le droit, mais le droit n'est pas non plus affranchi du pouvoir en place.

Le droit seul,donc, ne peut remplacer la conscience morale.

C'est pourquoi il est parfois de notre devoir de nous opposer àcertaines lois.

Qui dit droit dit devoir, par respect pour soi et face aux autres hommes.

Nous devrions avoir à l'espritce commandement moral kantien : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité dans ta personne et dans celled'autrui toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen.

» (Fondements de lamétaphysique des moeurs). D'après Rousseau, on peut représenter les rapport de la force et du droit sous la forme suivante:. »

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