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La force de l'habitude

Publié le 14/03/2005

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HABITUDE (lat. habitudo, manière d'être acquise)

Comportement acquis soit de façon volontaire par un entraînement méthodique, soit de façon spontanée et mécanique par l'effet d'une répétition involontaire. On distingue les habitudes, qui résultent de l'intention de bien faire (autrement dit, celles qui peuvent être considérées comme les moyens d'une fin qui est bonne) de celles qui sont simplement l'effet ou la conséquence d'un enchaînement aveugle de causes. Dans ce dernier cas, l'habitude signale notre soumission à un déterminisme extérieur, et s'identifie au vice comme mouvement chronique, alors que, dans l'autre cas, elle est l'expression vertueuse de notre liberté et de notre puissance.

On peut noter pour commencer que l’habitude se distingue de l’instinct qui désigne une impulsion innée, inconsciente, poussant un animal ou un être humain à se comporter d’une certaine façon (instinct de conservation, manger etc.). L’habitude présente au contraire l’acquisition de conduites par la répétition. L’homme et l’animal ont la capacité de contracter de nouvelles habitudes leur permettant de s’adapter à leur milieu. Par ailleurs l’habitude de considérer la manière dont des choses ou des phénomènes se produisent procure à l’homme une forme de certitude ; par exemple, à voir le soleil se lever tous les jours, l’homme en vient à penser qu’il est nécessaire que le soleil se lève tous les jours. L’habitude s’établit autant du côté de la théorie (on affirme la nécessité de tel effet relativement à certaines causes) que du côté pratique (à force d’exercices on finit par intégrer des conduites et à les reproduire machinalement). L’habitude ancre ainsi a fortiori le sujet humain dans des schémas de penser et d’agir ; mais n’y a t-il pas là, au regard du côté mécanique de l’habitude, la marque d’un arrêt de la réflexion au sujet des savoirs acquis théoriques et pratiques ?

 

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