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LA FRANCE ET LA GUERRE DE VICHY A LA LIBÉRATION

Publié le 28/01/2013

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Au lendemain de la Libération, les conservateurs, qui pour la plupart ont soutenu Vichy, connaissent une éclipse; il en est de même des radicaux, dont certains ont participé à la Résistance, mais qui sont discrédités par la politique menée dans les dernières années de la Troisième République. Les partis engagés dans la Résistance emportent l'adhésion de l'opinion. Les communistes bénéficient, comme partout en Europe, du prestige que leur vaut leur efficacité comme résistants, rejetant dans l'oubli les ambiguïtés de leur attitude au lendemain du pacte germanosoviétiqÙe de 1939. Amnistié par le général de Gaulle, Maurice Thorez rentre en France en octobre 1944 et aide à la dissolution des milices patriotiques noyautées par les communistes dans lesquelles certains d'entre eux voyaient le fer de lance d'une prochaine révolution.

« 1 Pendant la « drôle de guerre 11, les ambiguïtés d'une chanson de circons­ tance.

Chantée par Mauries Chevalier, notam­ ment su 1r Thtiltre aux armées 11 pendant l'hiver 1939-1940, cette chanson ambiguë connut une grande popularité : Le Colonel était d' lAction française, Le Commandant était un modéré, Le Capitaine était pour le Diocèse, Et le Lieut'nant boulottait du Curé.

Le Juteux était un fervent extrémiste, Le Sergent un socialiste convaincu; Le Caporal inscrit sur tout's les listes, Et I' Deuxièm' classe ...

au P.M.U.

I Et tout ça, ça fait D'excellents Français, D'excellents soldats, Qui marchent au pas.

En pensant que la République C'est encor' le meilleur régime ici-bas.

Et tous ces gaillards, Oui pour la plupart N'étaient pas du même avis en politique, Les v'là tous d'accord, Quel que soit leur sort, Ils désirent désormais Qu'on nous fiche un' bonn' fois la Paix 1 Paroles de Jean Boyer.

Salabert éd.

( 19391 .

2 Le choix du maréchal Pétain l'armistice Alors que Paul Reynaud suggère le repli du gouvernement en Afrique du Nord pour continuer à diriger la lutte contre l'Alle­ magne, le maréchal Pétain, dès le 13 juin 1940, lit au Conseil des ministres la note suivante : Il est impossible au gouvernement fran­ çaise sans émigrer, sans déserter, d'aban­ donner le territoire français.

Le ·devoir du gouvernement est, quoi qu'il arrive, de res­ ter dans le pays sous peine de n'être plus reconnu comme tel.

Priver la France de ses défenseurs naturels dans une période de désarroi, c'est la livrer à lennemi, c'est tuer l'âme de la France, c'est par conséquent rendre impossible sa renaissance.

Le renouveau français, il faut l'attendre bien plus de l'Ame de notre pays que nous préserverons en restant sur place, plutôt que d'une reconquête de notre territoire par des canons alliés, dans des conditions et un délai impossibles à prévoir.

Je suis donc d'avis de ne pas abandonner le sol français et d'accepter la souffrance qui sera imposée à la patrie et à ses fils.

La renaissance fran­ çaise sera le fruit de cette souffrance.

Je déclare, en ce qui me concerne, que, hors du gouvernement s'il le faut, je me refuserai à quitter le sol métropolitain.

Je resterai parmi le peuple français pour partager ses peines et ses misères.

L'armistice est, à mes yeux, la condition de la pérennité de la France éternelle.

3 • Les prisonniers de guerre Maurice Chevalier chantant devant les prisonniers de guerre.

(Photo dif­ fusée par l'hebdomadaire allemand Signal, janvier 1942) Quelques jours, plus tard, après la démis­ sion de Paul Reynaud, Pétain, devsnu Prési­ dent du conseil demande /'armistice (dis­ cours aux Français, 17 juin 1940) : Français 1 A l'appel de M.

le président de la Répu­ blique, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France.

SOr de l'affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supé­ rieur en nombre et en armes; sOr que, par sa magnifique résistance, elle a rempli ses devoirs vis-à-vis de nos alliés ; sOr de l'appui des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.

En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénue­ ment extrême, sillonnent nos routes.

Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude.

C'est le cœur serré que je vous dis aujour­ d'hui qu 'il faut cesser le combat.

Je me suis adressé cette nuit à l'adver­ saire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de met­ tre un terme aux hostilités.

Que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur Foi dans le destin de la Patrie.

4 Le choix du général de Gaulle : la résistance Appel lancé le 18 juin 1940 par le géné­ ral de Gaulle sur les antennes de Rsdio­ Londres: Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées fran­ çaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec len­ nemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennerr.1.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Alle­ mands qui nous font reculer.

Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit 7 L'espé­ rance doit-elle disparaitre 7 La défaite est-elle définitive 7 Non 1 Croyez-moi, moi qui vous parle en con­ naissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France.

Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule 1 Elle n'est pas seule 1 Elle n'est pas seule 1 Elle a un vaste Empire derrière elle.

Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte .

Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays.

Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France.

Cette guerre est une guerre mondiale.

Toutes les fautes.

tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis.

Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure.

Le destin du monde est là.

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britan­ nique, ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes, ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se-mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résis­ tance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.. »

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