Devoir de Philosophie

Franklin Delano Roosevelt

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

franklin
Le personnage exceptionnel qui devait gouverner les États-Unis pendant douze ans, les sauver de la crise, les mener à la victoire dans la Deuxième Guerre mondiale, poser les bases de l'Organisation des Nations Unies a vécu soixante-trois ans. Il est né le 30 janvier 1882 à Hyde Park, dans la partie rurale de l'État de New York. Il est mort le 12 avril 1945 à Warm Springs, en Géorgie. Il venait alors d'inaugurer sa quatrième présidence, phénomène unique dans l'histoire américaine, et désormais impossible depuis le "vingt-deuxième amendement" (1951) S'appeler Roosevelt est déjà une chance. Car, de 1901 à 1909, un très lointain parent, Theodore Roosevelt, personnage audacieux et truculent, est président des États-Unis. Mais le père de notre héros, James Roosevelt ­ dont les liens de parenté avec Theodore remontent au XVIIIe siècle, trois générations après l'arrivée du premier ancêtre néerlandais en Amérique ­ est un fidèle du Parti Démocrate. James avait été diplomate, mais avait vite préféré mener la vie paisible d'un gentleman farmer sur les six cents hectares de la propriété familiale. Après un premier mariage dont il eut plusieurs enfants, il avait épousé Sarah Delano, de lointaine origine française (de La Noye), femme remarquable, qui l'adorait, et rêvera pour son fils d'une vie semblable à celle de son mari, insouciante, mondaine, sportive, cultivée, voyageuse. A la différence de Wilson qui n'était allé que deux fois en Europe avant sa présidence, Franklin y fit de très nombreux voyages, étudia le français, l'allemand, eut tout naturellement une enfance "cosmopolite". Dans cette famille aisée et unie, son enfance et sa jeunesse furent heureuses. Des précepteurs, puis l'école ultra-distinguée de Groton, copie des "private schools" britanniques, le conduisirent tout naturellement à l'université Harvard, où il fut un étudiant moyen, plutôt snob, versé dans les activités sociales, directeur du célèbre journal des étudiants, le "Harvard Crimson". De là, il passa à l'école de droit de l'université Columbia, à New York (1904), et il fut reçu avocat en 1907.
franklin

« dépassera les quatorze millions d'individus en 1933.

Au même moment, prix industriels et prix agricoles s'effondrent,étendant au pays entier une misère, un marasme, dont les Américains souffrirent plus encore que de la guerre.

Éluen 1928, comme le champion de la prospérité liée à la liberté absolue du Big business et des trusts, le RépublicainHerbert Hoover, pourtant un remarquable administrateur, fut la victime politique de la crise.

Secrétaire au Commercedepuis 1920, c'est lui qui avait laissé s'implanter le "capitalisme sauvage".

Manquant d'imagination, il ne sut pastrouver de remède efficace, tandis qu'à la moindre échelle de l'État de New York, Roosevelt multipliait les initiativeset obtenait quelques succès spectaculaires. Dans la sombre année 1932, la Convention démocrate a besoin d'un candidat qui puisse réveiller l'espérance.Roosevelt a annoncé qu'il se présenterait.

Habile, il sait regrouper l'aile "wilsonienne" du parti et l'aile conservatriceet il est aisément désigné.

Lorsque, en novembre, a lieu l'élection, il écrase littéralement le président sortant Hooveravec vingt-deux millions huit cent treize mille voix contre quinze millions sept cent cinquante-neuf mille, et quatrecent soixante-douze voix d'électeurs présidentiels contre cinquante-neuf. Voici donc Roosevelt, infirme, mais solide comme un roc, élu président des États-Unis.

Il sera réélu en 1936 avecune majorité plus forte encore.

En 1940, c'est la guerre en Europe et la défaite de la France qui amèneront lesAméricains à le réélire, contre le Républicain Willkie, lors d'un scrutin également confortable.

Tout naturellement en1944, au bord de la victoire, les Américains voudront conserver leur grand "leader", dont la santé, pourtant,déclinait. Parler de Roosevelt, pendant ces douze années, c'est refaire toute l'histoire des États-Unis et même du monde.

Ilnous suffira ici de dégager, pour chaque période, les grands traits de son action. On s'est beaucoup mépris sur le New Deal (nouvelle distribution, nouvelle façon de traiter les problèmes) queRoosevelt a mis au point avec ses conseillers (son brain trust, composé surtout d'économistes de l'universitéColumbia), dans la lourde période où, élu en novembre 1932 il lui faut, constitutionnellement, attendre mars 1933pour prêter serment et prendre ses fonctions.

Certains, en Europe, voulurent y voir du socialisme, de la planification,considérèrent Roosevelt comme un "homme de gauche".

Il est certain qu'il s'était attiré l'appui des principauxsyndicats, dont les effectifs gonflaient alors à vive allure, et qu'une large partie du Big business lui étaitfarouchement hostile.

On a aussi parlé du "miracle" du New Deal, en oubliant que, sur le plan économique,l'Allemagne et le Royaume-Uni, en 1939, avaient accru leur production industrielle de plus de vingt-cinq pour centpar rapport à la meilleure année d'avant la crise, alors que les États-Unis ne faisaient guère mieux que la France etavaient à peine rattrapé leur production de 1928. Le New Deal est simplement un ensemble tout à fait disparate de mesures économiques empiriques.

Roosevelt, àl'opposé de Wilson, est exactement le contraire d'un théoricien.

Peu expert en économie, mais entouré despécialistes, il procède par intuitions successives, qui risquent de le faire paraître tour à tour libéral, keynésien, voiremarxiste.

Bien mieux, il refuse toute solution internationale de la crise, à la grande tristesse de son secrétaire d'État,le digne Cordell Hull, qui aurait voulu l'abaissement concerté des barrières douanières et des traités de commercemultilatéraux. Le rôle essentiel de Roosevelt dans le New Deal, est psychologique et politique.

Il réussit à rendre l'espoir auxAméricains et par conséquent à étouffer toutes les velléités révolutionnaires : "ce que nous devons craindre par-dessus tout, c'est la crainte", dit-il dans son discours inaugural.

Admirablement sensible à tous les courants del'opinion, convaincu qu'il ne fallait pas en être l'esclave, mais qu'on pouvait éduquer la population, Roosevelt maniacette corde avec un art rarement atteint. La caractéristique politique du New Deal, c'est un formidable accroissement des pouvoirs fédéraux.

Chacune desinstitutions essentielles du New Deal dépend du Président plus que des États.

La Cour suprême, en majoritéconservatrice, ayant annulé comme inconstitutionnelles les principales lois du New Deal, Roosevelt, en brandissant lamenace d'un amendement constitutionnel, réussit à la faire basculer en faveur du New Deal.

Il obtint ainsi unrésultat décisif : désormais, l'économie libérale américaine disposait d'un frein dirigiste, et ce frein était dans la maindu Président. On retrouve cette souplesse et cette autorité dans la politique extérieure.

Jusqu'en 1936-1937, Roosevelt affectede se désintéresser sinon du monde extérieur (il établit une politique de bon voisinage avec l'Amérique latine et ilreconnaît, pour la première fois, le régime soviétique), du moins des crises européennes. Les États-Unis sont alors au faîte de la vague "isolationniste".

Ils contemplent avec mépris l'Europe qui refuse deleur rembourser ses dettes, qui ne parvient pas à désarmer, qui se querelle, où montent les régimes fascistes et oùla démocratie s'affaiblit.

La "forteresse américaine", avec ses deux lignes avancées, l'armée française et la flottebritannique, se croit à l'abri du danger de guerre.

Pour l'éviter absolument, le Congrès vote sans que Rooseveltmette son veto les stupéfiantes "lois de neutralité" (1935-1937), qui obligent le Président à mettre l'embargo surtout envoi d'armes et de munitions à tout belligérant, la victime de l'agression comme l'agresseur ; quant aux autresproduits, ils pourront leur être vendus, mais payés comptant (plus de dettes de guerre !) et transportés sur desnavires non américains : clause "cash and carry".

Il est évident qu'avec un tel système il n'est guère possible d'avoirune politique extérieure. Or, Roosevelt ne pense pas que des lois internes suffisent à tenir l'Amérique à l'écart de la guerre.

Bien plus, il ne se. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles