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FREUD et la civilisation

Publié le 08/04/2005

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Si la civilisation impose d'aussi lourds sacrifices, non seulement à la sexualité mais encore à l'agressivité, nous comprenons mieux qu'il soit si difficile à l'homme d'y trouver son bonheur. En ce sens, l'homme primitif avait en fait la part belle puisqu'il ne connaissait aucune restriction à ses instincts. En revanche, sa certitude de jouir longtemps d'un tel bonheur était très minime. L'homme civilisé a fait l'échange d'une part de bonheur possible contre une part de sécurité. [...] Si nous reprochons à juste titre à notre civilisation actuelle de réaliser aussi insuffisamment un ordre vital propre à nous rendre heureux, [...] nous nous familiariserons peut-être avec cette idée que certaines difficultés existantes sont intimement liées à son essence et ne sauraient céder à aucune tentative de réforme. FREUD

Dans notre civilisation, la sociabilité exige que chacun s'efforce de limiter ses pulsions, notamment sexuelles et agressives, pour que la sécurité de tous soit garantie. Dans les sociétés primitives au contraire, certains individus, les chefs, jouissaient d'une liberté pulsionnelle sans limites, et par conséquent de moins de sécurité.    Problématique.    La vie dans nos sociétés modernes place l'individu dans une situation contradictoire. D'un côté elle lui promet la satisfaction de ses besoins, grâce à la production de biens de consommation, grâce aux techniques, mais de l'autre elle impose des limitations à ses pulsions. Dans cette perspective, l'exigence de bonheur paraît impossible à satisfaire.    Enjeux.    l'homme a-t-il perdu la possibilité de vivre selon ses pulsions primitives en quittant l'état de nature ? La société moderne offre de nombreuses occasions ou de nombreux dérivatifs à la sexualité, à l'agressivité. On peut cependant se demander si la société est bien faite pour l'homme, pour le libre déploiement de l'individu. Freud condamne-t-il alors toutes les utopies ?

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« son sens ordinaire, elle désigne une force inconsciente d'origine biologique, qui trouve donc son énergie dans lecorps.

Freud lui même fait de ce concept, un concept limite entre le psychique et le somatique( soma = corps engrec).

Il écrit à propos des pulsions de mort et les pulsions de vie, dans Abrégé de psychanalyse que les pulsions « représentent dans le psychisme les exigences d'ordre somatique.

» Les pulsions sont donc rattachées au corps etentrent de manière symbolique dans la conscience.

Elle fait suite à une excitation corporelle mais n'est pasdéterminée et rigide tel l'instinct.

L'instinct vient totalement du corps parce qu'il est un comportement héréditaire,fixé par la nature, caractéristique de l'espèce, totalement préformé quant à son développement.

La pulsion estindéterminée quand à son objet et à sa satisfaction.

Elle entraîne en outre des représentations et la mise en œuvrede moyens 2.

La recherche de plaisir et la pulsion d'agressivité - Le ça, origine des pulsions, obéit au principe de plaisir : ce dernier cherche toujours à jouir et à être satisfaitimmédiatement.

Il écrit ainsi « Selon toute apparence l'ensemble de notre activité psychique a pour but de nousprocurer du plaisir et de nous faire éviter le déplaisir, qu'elle est régie automatiquement par le principe de plaisir.

»De fait, le principe de plaisir s'accompagne d'une pulsion d'agressivité envers ce qui fait obstacle à l'objet de lasatisfaction.

Freud va même jusqu'à faire de la pulsion d'agressivité une pulsion naturelle et innée chez l'homme.

Ildira de lui toujours dans Malaise dans la civilisation que c'est un être assoiffé de sang, qui a qu'une idée : celle de faire d'autrui un objet d'assouvissement de ses penchants meurtriers : « L'homme est en effet tenté de satisfaireson besoin d'agression aux dépens de son prochain, d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utilisersexuellement sans son consentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger des souffrances, de lemartyriser et de le tuer.

Homo homini lupus ( l'homme est un loup pour l'homme) » Le psychanalyste place trois désirs instinctifs à la base de l'humanité, désirs que la civilisation répriment mais qui renaissent chaque fois chez lenouveau-né.

Ces trois instincts sont l'inceste, le meurtre et le cannibalisme.

Voilà bien une origine humaine biendéplaisante. 3.

Les pulsions menacent la vie en communauté Une liberté totale donnée à nos pulsions empêcheraient les hommes de vivre ensemble.

Dans un état de nature, sespulsions ne sont justement pas contraintes par quelque chose.

C'est en ce sens que l'homme primitif ne souffraitd'aucune « restriction » de ses pulsions.

Freud, avec sa théorie, est très proche de la théorie de Hobbes.

Pour cephilosophe, l'homme dans l'état de nature, vivait dans une liberté totale.

Dans l'état de nature, chaque individupossède les mêmes forces, les mêmes besoins et en résulte une "guerre de chacun contre chacun" pour "dominerl'autre".

Cet état est la conséquence des passions naturelles des hommes et chacun vit donc dans une angoissepermanente, puisque la menace de l'agression est permanente.

Dès lors, la conclusion de Hobbes est similaire à cellede Freud : dans le texte, le psychanalyste affirme que le bonheur dans l'état de nature n'est pas assuré sur du longterme.

C'est ce que nous montre la phrase « sa certitude de jouir longtemps d'un tel bonheur était très minime ».

Qu'est-ce que l'entrée en société change alors sur les pulsions ? Pourquoi l'homme entre-t-il en société ? La société assure la sécurité de l'homme en limitant ses pulsions 1.

L'homme cherche la sécurité dans la société L'état de nature est donc un état de guerre, où personne n'est en sécurité.

Hobbes nous dit ainsi que l'hommeaccepte d'entrer en société pour justement gagner en sécurité.

Freud développe aussi cette idée en affirmant quel'homme accepte de perdre son bonheur « contre une part de sécurité ».

Nous avons donc ici une raison qui poussel'homme à entrer en société. Mais cette sécurité même vient de sa limitation des pulsions.

C'est en ne permettant plus à chacun de faire ce qu'ildésire que la société peut assurer la sécurité de tous.

Ainsi, la présence des lois a pour but de limiter la liberté dechacun pour assurer celle de tous.

C'est en ce sens que les philosophes justifient la présence de loi.

Puisque l'on faitsouvent « ce qui déplaît à autrui » comme le dit Rousseau, il est nécessaire de donner des règles qui limitent lechamp de nos actions. La restriction des pulsions se voient dans les interdits qui fondent les sociétés.

Nous avions évoqué tout à l'heureles trois désirs innés de l'homme.

Or, on reconnaît généralement que la prohibition de l'inceste est le fondementmême de toutes sociétés.

Claude-Levis Strauss, un brillant ethnologue, pose la prohibition de l'inceste comme ce quifonde les mécanismes sociaux.

De même, le cannibalisme est un acte qui a disparu des sociétés civilisées.

Pourtant,on peut dire que le meurtre et l'inceste existent toujours dans nos sociétés même si elles sont interdites par la loi. 2.

Le sur-moi et le renoncement aux pulsions « La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions » Cette phrase est tire de Malaise dans la civilisation , dans lequel Freud essaie de comprendre l'avènement du Surmoi et le conscience morale.

Le Surmoi est défini par l'inventeur de la psychanalyse comme l'intériorisation des interdits de la société mais aussi de l'interditparental.

Freud écrit dans Moïse et le monothéisme que « Le surmoi continue, sans presque y rien changer, à remplir les fonctions des parents et éducateurs, ne cessant de tenir le moi en tutelle et d'exercer sur lui unepression constante.

» La conscience morale de l'homme n'aurait alors avoir qu'avec des règles variables, en fonctiondes parents et des sociétés.

En disant cela, Freud remet en question tout la partie de la philosophe qui s'occupait. »

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