Devoir de Philosophie

FREUD: La religion est-elle comparable à la science ?

Publié le 09/04/2005

Extrait du document

freud
Il est inadmissible de dire que la science est un domaine de l'activité intellectuelle humaine, que la religion et la philosophie en sont d'autres, de valeur au moins égale, et que la science n'a pas à intervenir dans les deux autres, qu'elles ont toutes la même prétention à la vérité, et que chaque être humain est libre de choisir d'où il veut tirer ses convictions et où il veut placer sa foi. Une telle conception passe pour particulièrement distinguée, tolérante, compréhensive et libre de préjugés étroits. Malheureusement, elle n'est pas soutenable, elle participe à tous les traits nocifs d'une Weltanschauung absolument non scientifique et lui équivaut pratiquement. Il est évident que la vérité ne peut être tolérante, qu'elle n'admet ni compromis ni restriction, que la recherche considère tous les domaines de l'activité humaine comme les siens propres et qu'il lui faut devenir inexorablement critique lorsqu'une autre puissance veut en confisquer une part pour elle-même. FREUD

Parties du programme abordées :  — La vérité.  — La formation des concepts scientifiques.  — Anthropologie. Métaphysique. Philosophie.    Analyse du sujet : Un texte qui combat une opinion : la dignité égale des démarches philosophique, religieuse et scientifique pour parvenir à la vérité ; et en affirme une autre : seule la science possède une telle possibilité. C'est donc la démarche même du positivisme qui est ici évoquée.    Conseils pratiques : Examinez avec soin la façon dont Freud analyse la thèse qu'il combat. Réfléchissez aux conséquences de l'affirmation: "La vérité ne peut pas être tolérante".

freud

« devenir « inexorablement critique » à l'égard des autres discours.Sur quoi porte cette recherche scientifique ? Sur « tous les domaines de l'activité humaine ».

On voit que ne sontguère ici en jeu les sciences de la nature, parce que leurs vérités s'imposent en effet sans problème à la philosophie– et même, au moins à long terme, aux religions.

Par contre, c'est lorsque la science mène ses recherches dans lesdomaines de l'activité humaine qu'elle rencontre d'autres discours, qui entendent en « confisquer une part » à leurprofit.

D'où la virulence critique qu'en attend Freud. [III.

La science et l'activité humaine] Le scientisme dont Freud fait ici preuve concerne donc la possibilité de connaître rigoureusement les déterminationsde l'activité humaine : la théorie psychanalytique a bien l'ambition de rendre compte du psychisme et ducomportement, mais aussi, plus largement, de tous les éléments de la culture – art, productions intellectuelles,religion, refoulement social, violence ou pouvoir.C'est pourquoi on constate d'ailleurs que la psychanalyse, lors de son histoire (après Freud), a pu prendre l'allured'une discipline ayant réponse à tout – ce qui l'a d'ailleurs mise en conflit avec d'autres « sciences de l'homme »,conflit classique qui pose périodiquement la question de savoir laquelle est la plus fondamentale (l'histoire, lasociologie marxiste, la linguistique ont aussi revendiqué une position dominante)...Mais Freud méconnaît ici que « la science » – y compris, éventuellement, la sienne – n'a pas réponse à tout, et que,limitée aux faits (et, éventuellement, à leur interprétation), elle ne peut prendre en charge les valeurs ou lessignifications dont l'homme est le producteur, précisément dans son « activité » propre.

Quoi qu'ait pu affirmer lescientisme du XIX siècle, dont Freud est ici l'héritier, la science n'est pas davantage en mesure de traiter lesquestions métaphysiques (sur les causes premières et finales) qui peuvent préoccuper l'être humain, bien après' lamise au point des démarches scientifiques.

C'est notamment sur ce point que la tolérance dont il se moque estfondée, et qu'en effet l'on doit reconnaître que les vérités auxquelles nous adhérons ne sont pas toutes d'originescientifique. [Conclusion] Freud parle au nom de la science, où il inclut évidemment la psychanalyse.

Celle-ci, pourtant, semble ne pas en êtreune : outre que son histoire se compose d'un permanent retour aux textes de son fondateur (on imagine mal lesbiologistes incapables de formuler autre chose que Claude Bernard...), Popper, soulignant que la psychanalyse nes'offre à aucune vérification expérimentale et qu'elle a réponse à tout, la considère comme infalsifiable, et donccomme non vérifiée.

Faut-il admettre que la spécificité de ses recherches invite Freud à s'illusionner sur le caractèrescientifique de ses théories, en même temps que sur l'intolérance de la vérité scientifique ? Toujours est-il que cettedernière, telle qu'argumentée dans ce texte, nous apparaît désormais bien troublante. FREUD (Sigmund). Né à Freiberg (Moravie), en 1856, mort à Londres en 1939. Agrégé de neuropathologie en 1885, il suivit à Paris les cours de Charcot et s'intéressa à l'étude de l'hystérie.

Ilfonda en 1910 l'Association Psychanalytique Internationale.

Il fit une série de cours aux États-Unis, devintprofesseur et, en 1920, professeur extraordinaire à l'Université de Vienne.

Il dut quitter l'Autriche en 1938.

-L'apport incalculable de Freud à l'histoire de la pensée consiste dans la création de la psychanalyse, qui est à la foisune psychothérapeutique, une « psychologie abyssale» exploratrice de l'inconscient et une théorie psychologique.

-Les composants psychiques de la personnalité sont : le moi, le ça et le surmoi.

L'inconscient est un systèmestructuré, qui se révèle par les rêves, les actes manqués.

Freud a insisté sur le rôle de la sexualité dans les conflitsde l'inconscient, les refoulements et les complexes.

Freud a eu l'immense mérite d'écarter« la dangereuse psychosede la dissimulation ». Oeuvres principales : Etudes sur l'hystérie (en coll.

avec Breuer, 1895), La science des rêves (1900), Psychopathologie de la vie quotidienne (1904), Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905), Totem et Tabou(1913), Au-delà du principe du plaisir (1920), Psychologie des masses et analyse du Moi (1921), Le Moi et le Soi(1923), Inhibitions, symptômes et angoisses (1926), Le malaise de la civilisation (1930), Leçons d'introduction à lapsychanalyse (1932), Moïse et le monothéisme (1939).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles