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L'avenir peut-il être objet de connaissance ?

Publié le 04/01/2004

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Ce terme avenir n'a pas véritablement un double sens mais il renvoie a deux interprétations possibles : d'une part, un événement ou une série d'événements situés dans le temps futur ; de l'autre, la dimension générale et indéterminée vers laquelle le présent se dirige en permanence. Quant au terme connaissance, il renvoie : au sens large, à la représentation plus ou moins déterminée d'une réalité, par exemple : je connais cette rue ; mais aussi à la détermination méthodique d'une réalité par des concepts scientifiques. L'avenir n'existant pas encore, il est absurde de prétendre en avoir une connaissance. Seul un objet réel peut être connu. Pourtant notre expérience nous montre que nous avons une idée parfois très précise, de ce qui va se produire, aussi bien dans notre propre avenir que dans celui d'autrui, ou dans celui du monde, sans qu'il y ait rien de magique dans un tel savoir. Dans certains cas, notre représentation s'avère au contraire fausse. Le problème à poser est donc : sur quel fondement notre esprit peut-il s'appuyer pour forger des représentations vraies de l'avenir ?

  • Introduction

I. Comment ce qui n'est pas encore pourrait-il être prévisible ?

II. La force et la rigueur des prévisions scientifiques

III. La construction de l'avenir par la liberté

  • Conclusion

« SENS DU SUJET : l'avenir peut-être l'objet d'une prédilection : procédés magiques ou occultes de divination, intuition subjective,etc...mais parler de connaissance anticipatrice, c'est définir une prévisibilité c'est donc mettre en jeu un calcul,établir un enchaînement causal: n'est connaissable que ce qui est nécessaire. La connaissance du futur suppose la capacité de prévoir les événements qui n'existent pas encore à partir de ceuxqui se sont produits.

Demandez-vous ce qui rend possibles de telles prédictions et, corrélativement, ce qui rendsuspecte une telle capacité.Ces prédictions supposent essentiellement la régularité de la nature: les événements passés et présents obéissent àdes lois, et, en vertu de leur nécessité, ces même lois régiront les événements futurs.

sommes-nous cependantcertains qu'il existe de telles lois, alors que tout ce que nous voyons, ce sont les événements eux-mêmes ? Les loisne sont-elles pas une illusions ? Si tel est le cas, peut-on parler de connaissance du futur ?En effet, un énoncé, par exemple (p) "le soleil se lèvera demain", n'est une connaissance que si cet énoncé est vrai.Or, s'il n'y a pas de lois ou si nous ne pouvons pas le savoir, le fait que le soleil se lève demain est indéterminé etl'énoncé (p) n'est pas une connaissance. DELIMITATION DU SUJET : qu'est-ce que connaître: ni deviner, ni imaginer, ni désirer.

L'avenir est ce qui n'est pas (encore) : connaître portesur ce qui est.

Mais une liberté humaine : je peux promettre, me projeter dans l'avenir.

Mais la science fondée surdes lois : je peux anticiper. LES REFERENCES : -Hume : essai sur l'entendement humain : problème de causalité, -Descartes : notion de méthode, de chaînedéductive (regulae),-Kant : notion d'apodicticité,-Hegel, Marx : sens de l'histoire,-Nietzsche : généalogie de la morale (question de la mémoire),-Existentialisme: l'homme comme projet. DEVELOPPEMENT Connaître l'avenir semble renvoyer d'emblée à la divination.

Ainsi consulte t'on l'oracle ou le devin pour connaître un avenir que la raison ne nous livre pas.

Mais, dans la mesure où l'on ne peut connaître que ce quiest présent, comment pourrait-on saisir ce qui, par définition n'est pas encore ? L'oracle, la divination, s'opposent icide façon patente avec la connaissance rationnelle que l'on considère comme source privilégiée du savoirauthentique.

Ainsi, puisque l'on ne peut maîtriser ce qui n'est pas encore, pouvons-nous, au moyen de cette mêmeraison et à supposer que le réel soit rationnel, saisir les PRINCIPES qui conduiront à ce qui sera.

1) La premièrecondition d'une telle connaissance est le postulat de la rationalité du réel.

Ainsi, le stoïcisme évoque la possibilitéthéorique d'une vision anticipatrice et totalisante du réel et de la nature.

2) Mais c'est dans les philosophies del'histoire que cette idée d'un déterminisme régissant le réel humain est la plus nette.

Une perspective allant desphilosophes français du XVIIIe à MARX, en passant par KANT et HEGEL, pose comme rationnelle l'idée d'undéterminisme des actions humaines.

Il y a des lois de l'histoire.

3) Cependant, une telle conception du progrès peutêtre considérée comme relevant de l'ethnocentrisme et postuler une rationalité immanente aux actions humainesrépond peut être à une espérance mais ne correspond pas nécessairement à une réalité.

Prétendre connaître l'avenirsemble reposer sur un présupposé qui est que le réel est rationnel.

Conception que l'on retrouve dans tout lestoïcisme qui fonde sur une déterminisme physique le caractère absolument nécessaire du devenir.

Le rapport decause à effet étant sans exception dans le monde physique, il faut comprendre ce qui advient comme inévitable.Pour connaître l'avenir il suffirait de prendre en compte l'intégralité des causes à un moment donné du devenir.

Mais,cette vision totalisante, si elle est théoriquement possible, ne semble pas accessible à l'homme.

Seul Dieu pourraitparvenir à cette vision "TOTA SIMUL", et l'homme en est réduit à l'acceptation du devenir comme inéluctable.

Lemonde physique obéit donc a un certain déterminisme : en fonction de nos connaissances actuelles et en usant denotre raison, nous pourrons connaître ce que deviendra une plante en germe ou ce que sera le temps demain.

Maisles possibilités offertes semblent ainsi limitées et la question que l'on se pose à partir des philosophes du XVIIIe est: le réel constitué, non plus par des êtres physiques, mais par les actions humaines est-il rationnel, est-ilconnaissable, et, si il l'est, ne pouvons nous pas anticiper sur ce devenir.

On retrouve cette question chez KANTcomme visée régulatrice (pas de certitude) mais c'est chez HEGEL que cette idée devient affirmation.

Chez MARX onretrouve également cette prétention à l'histoire science qui implique que l'on cesse de se référer au vieux schémaaristotélicien selon lequel il n'y a de science que de ce qui se répète.

Nous pouvons envisager le devenir ensaisissant les principes d'une réalité qui se transforme car le devenir est, précisément transformation de la réalité.

LeMarxisme prétend détenir les clefs de l'histoire et prédit, d'une certaine façon, l'instauration de lui-même ducommunisme achevé, fin de l'histoire et des contradictions.

Le Marxisme se veut prophétique et par la saisie duprincipe "la lutte des classes" prétend éclairer le devenir.

En ce sens, ne revenons-nous pas à la divination à latendance prophétique que nous écartions d'emblée ? La critique de l'ethnocentrisme présent dans les philosophiesdu déterminisme historique par LEVI STRAUSS est, à ce titre éclairante.

Effectivement, le progrès et la saisie de sesprincipes correspond à une espérance de l'homme.

Mais s'agit-il d'une réalité ? N'est-il pas fondé sur ledéveloppement technique caractéristique des sociétés développées ? LEVI STRAUSS montre qu'il y a des sociétés"sans histoire" et que l'on ne peut prétendre à la domination triomphante d'un déterminisme.

L'histoire résulte deprocessus aléatoires et, si elle est dépourvue de sens, elle est inconnaissable.. »

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