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Génie et Travail

Publié le 22/02/2012

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travail
1) Qu'est-ce qu'un génie ? 2) Le génie selon Schopenhauer. 3) Une critique du génie ? 4) Une définition quasi négative.
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« 3) Une critique du génie ? Nombreuses ont été depuis Kant (et pourquoi ne pas dire : depuis Platon ?) les théories du «génie », auxquelles les artistesparfois se sont prêtés avec complaisance.

Est-ce à dire que l'esthétique comme étude de la réception doit se conjuguer, commele proposait Valéry et par la suite Gilson, avec une poétique comme étude de la création ? Sans doute ; mais cette poétiquepeut elle-même s'engager sur deux voies différentes, selon qu'elle se réfère préférentiellement à l'objet et aux opérations qui leproduisent, aux techniques ou aux écritures auxquelles recourent ces opérations – en quoi cette poétique sera elle-mêmeobjectiviste –, ou au sujet, à son histoire singulière, à sa vocation, à son inspiration plutôt qu'à son métier – en quoi cette poétiquesera subjectiviste.

Ici encore, une voie conduit à l'autre : l'intériorité de la conscience créatrice ne se révèle que dansl'extériorisation du faire, dans le geste qui affronte la matière et qui manie l'outil.

« Heureux qui orne une pierre dure.

Artisand'abord », disait Alain.

Cependant, on conçoit qu'une esthétique subjectiviste puisse privilégier, au moins pour un moment, lapsychologie de la création, et même le concept, si c'en est un, de génie.

Non seulement parce que ce concept est flatteur pourl'artiste, mais parce qu'en tout cas la subjectivité est irréductible, et qu'on ne peut lui refuser ni l'intériorité ni l'initiative : pourquoiun peintre choisit-il d'être peintre, et pourquoi fait-il de telles œuvres, c'est son secret, qui sollicite la psychologie.

D'autant qu'onpeut croire qu'il veut livrer ce secret : on affirme souvent que l'artiste, même s'il ne dit rien de lui, s'exprime dans son œuvre,comme l'arbre dans son fruit ou le rêveur dans ses fantasmes.

Aussi la psychologie de la création est-elle souvent, de nos jours,une psychanalyse de l'artiste.

Freud en a donné l'exemple en étudiant Léonard ; il a aussi donné l'exemple, qui n'a pas toujoursété suivi par ses disciples, de la modestie de son propos : « Le don artistique et la capacité de travail étant intimement liés à lasublimation, nous devons avouer que l'essence de la fonction artistique nous reste aussi, psychanalytiquement, inaccessible.

» Deplus, Freud sait fort bien que la psychanalyse du créateur ne dispense pas de l'étude de l'œuvre : il l'a prouvé par l'examenadmirablement minutieux et éclairant du Moïse de Michel-Ange.

Ce qu'il a peut-être moins bien su, c'est que la création, outrequ'elle exprime le désir, qu'elle libère, rend compte aussi, d'une autre façon, de l'état de la culture dans laquelle l'œuvre s'inscrit.Partout, les différentes approches sont complémentaires. 4) Une définition quasi négative. Le génie est défini par des qualités qui le différencient des autres individus, mais on peut difficilement prévoir quelles seront lesœuvres, le travail qu'on pourra attendre de lui.

Un génie est un être qu'on n'attend pas, qui n'a pas été attendu, qui crée sa placeau sein.

Un certain « manque » caractérise selon Nietzsche qui souligne la nature organique.

Il oppose au génie, qui, avant touteschoses, crée et veut créer, celui qui se laisse féconder et enfante : le génie attend les « 500 mains nécessaires pour maîtriser lekairos , le moment propice ».

Ce génie peut être assimilé en partie au Surhomme.

Celui-ci est un créateur , qui associe le bien et le mal, le négatif et le positif, l'instinctif et le rationnel ; chez lui, « règne cet effrayant égoïsme de l'artiste au regard d'airain, et quise sait justifié d'avance dans son « œuvre », en toute éternité, comme la mère dans son enfant » (VII, 383).

Le surhomme estprioritairement un artiste ! Aimer, pour lui, c'est prodiguer des formes, c'est travailler une matière pour qu'elle rayonne l'éclat de labeauté.

Mais la puissance triomphe dans la véracité.

Les nobles, par principe, sont les véridiques.

« Ils ont le courage de voir les choses comme elles sont : tragiques » (XIV, 370).

À cet égard, le surhomme procède nécessairement de cette caste des intellectuels dont Nietzsche dit : « Les intellectuels, étant les plus forts , trouvent leur bonheur là où d'autres périraient : dans le labyrinthe, dans la dureté envers soi-même et les autres, dans la tentation ; leur joie c'est de se vaincre eux-mêmes » (VIII, 302).Aussi, pour Nietzsche, les génies entretiennent un dialogue à travers les temps et au-dessus des autres hommes.

Un génie ou unsurhomme peut mettre des siècles à apparaître, à être en gestation mais personne ne peut prédire sa nature, ni le moment de sonarrivée.

Le caractère prophétique des textes de Nietzsche montre la part totalement imprévisible et inconnu du génie. Conclusion. Penser que le génie est au-dessus du genre humain est au fond nier la véritable nature du travail artistique qui ne se réduit pas àune inspiration quasi divine et en dehors du monde.

L'art, c'est aussi le travail d'une matière, des habitudes de travail.

Un génie qui. »

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