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La géomorphologie climatique

Publié le 17/11/2011

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Tout le monde semble d'accord pour dire que le sable provenant de la désagrégation et de la corrasion est en quantité relativement très faible; il ne peut donc qu'avoir été fourni, c'est-à-dire être une conséquence de climats passés. Certes, quelques oueds sont à fonctionnement spasmodique et peuvent transporter un peu de ce qui encombre parfois leur lit. Mais c'est bien insuffisant pour expliquer l'existence des grands ergs que l'on trouve dans le Takla Makan, en Asie Centrale Soviétique (les Koum), en Arabie (le Roub alkhali) et au Sahara (le grand erg occidental fait 80 000 km2 !) Les petits ergs peuvent exister (quelques ha à quelques km2) sur une mouille de l'ancien réseau, mais les grands ergs ne portent plus de trace de ce réseau. Ils sont toujours placés dans de grandes cuvettes ou de grandes dépressions même si ce n'est pas toujours au plus creux.

« Le modelé éolien 0 Les processus d'action du vent Le vent agit suivant sa ou ses directions (et la fréquence de celles-ci) et surtout par sa vitesse.

On range son action dans deux caté­ gories dont l'une est un phénomène de glypto­ genèse : c'est la corrasion, l'autre un phéno­ mène de transport ou au moins d'agitation, c'est la déflation.

0 Par vent fort, peuvent être transportées les particules en gros inférieures à 2 mm, soit les sables grossiers (2 à 0,2 mm), les sables fins (20 à 200 IJ.), les limons (2 à 20 IJ.) et les argiles (moins de 2 IJ.

) .

Les plus fines pous­ sières peuvent atteindre par déflation 3 à 5 km d'altitude et donner ce que nos ancêtres appe­ laient les pluies de sang (encore fallait-il que les poussières fussent rubifiées !).

0 Les autres sont soulevées puis retom­ bent .

Elles montent généralement à quelques décimètres au-dessu~ du sol; dans tous les cas c'est sur une couche de quelques dm que le vent peut agir selon Je deuxième processus : la corrasion.

C'est Je phénom ène picotant que con­ naissent bien ceux qui se promènent par grand vent sur les plages de sable de nos régions tem­ pérées; Je mollet est toujours atteint, parfois l'œil.

Avec du temps et de la force ce jet de sable peut user.

0 Les formes dues à l'action du vent Le résultat de l'action du vent est variable.

Les nids d'abeilles et les tafonis ne sont pas spécifiques à ces régions.

0 En général dans les roches formées de particules très fines le vent peut creuser des cuvettes de déflation au profil aérodynamique.

II peut aussi creuser des sortes de sillons paral­ lèles de quelques centimètres à quelques déci­ mètres de profondeur que l'on appelle yardangs en Asie Centrale (les intervalles entre les sillons semblent mieux tenir parce qu 'ils portent quel­ ques touffes de végétation , utile rappel que les déserts d'Asie Centrale , malgré leur amplitude thermique extrême, portent souvent un peu plus de végétation que Je centre du Sahara).

Enfin, Je vent peut épousseter beaucoup de petits dé­ tails, strates ou plans de schistosité; ce net­ toyage, conjugué à la rareté de la végétation, rend très nettes les formes structurales en ré­ gions désertiques.

Tout ceci se passe dans des roches peu cohérentes.

0 II faut admettre également qu'aujourd'hui, en certaines région s, Je vent peut creuser dans des roches très dures (grés à ciment siliceux) des cannelures de quelques centimètres de pro­ fondeur et caréner en forme aérodynamique des yardangs de plusieurs décimètres de haut.

L'in­ tervalle entre les cannelures semble lié aux lois des oscillations (cf.

plus loin pour le sable) : il semble bien exister des ondes corrasives de vent armé de sable.

Le vent peut opérer une déflation différentielle et il donne au grain, vu au microscope, un aspect satiné dû aux nombreux impacts (c'est cet aspect satiné qui permet de reconnaître les sables éolisés).

La forme la plus populaire de la corrasion, le rocher-champignon (creusé à sa base), semble beaucoup moins répandue qu'on ne l'a cru.

On invoque pour J'expliquer, en plus du fait que le vent n'est chargé de sable que jusqu'à une Temp6te de sable en Libye; les particules de sable transportées par le vent (d6tlatlon) ne montent généralement qu'à quelques décimètres au-dessus du sol, formant un Jet de sable qui, à la longue, peut user : c'est la corraslon.

(Huguler-Holmès-Lebel) .. »

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