Devoir de Philosophie

La guerre peut-elle être juste ?

Publié le 17/03/2004

Extrait du document

La guerre est une réalité que nous connaissons malheureusement fort bien : nous voyons tous les jours des images violentes. Nous employons d’ailleurs le terme « guerre « dans beaucoup de situations qui ne correspondent pas tous aux images de violence que nous voyons : nous pouvons dire de quelqu’un qu’il est « en guerre « contre l’autorité, ou l’administration, parler de pays en guerre, ou de guerre civile. Ce terme renvoie principalement à une situation conflictuelle entre deux groupes, individus avec ou sans armes. Notre première réaction est certes de rejeter les guerres, la violence parce que cela nous semble cruel, que cela nous choque. Pourtant, il y a bien des raisons qui mènent des pays dans des conflits, des oppositions violentes. Il nous faut alors réfléchir ce que pourrait être une guerre juste et quelles raisons sous-tendent ces conflits. Le terme de justice désigne un idéal universel et en même temps une vertu personnelle- on parle de justice et aussi de justes Le mot juste vient du latin jus qui signifie droit et dans son acceptation générale, il désigne le respect du droit. Cependant la définition actuelle, même si elle conserve ce sens en tant que respect à l'institution judiciaire, lui en rajoute un autre, à savoir être moral. C'est deux sens sont repris par Platon dans La république où il affirme qu'être juste est en même temps une vertu et le respect d'une organisation de la vie sociale. Mais cela ne nous indique pas le contenu de la justice. Être juste, c'est respecter rigoureusement les droits de chacun, c'est le fait d'accorder à chacun son droit. La justice se fonde alors sur le principe d'égalité( traiter tous les hommes de la même manière) et sur le principe d'équité( donner à chacun ce qu'il lui revient). Ce dernier principe pourrait donner un modèle pour penser les guerres. L’une des principales raisons des guerres est en effet la bataille pour le territoire : chaque pays défend à bout de terre qu’il juge lui revenir pour des raisons ethniques ou politiques. De même, certains pays entrent en guerre justement pour permettre à la justice de s’instaurer dans d’autres pays où règnent des régimes bafouant pour les droits de l’homme. Une guerre juste serait alors une guerre qui essaie d’étendre et d’imposer les droits de l’homme. En ce sens, la guerre pourrait un devoir : on ne pourrait pas laisser faire des tyrans qui bafouent l’idée d’humanité et ne respectent pas l’égalité des hommes. Cependant, comment être sûr que notre moyen d’action peut s’accorder avec le droit, l’égalité, etc… En faisant la guerre, je m’oppose à d’autres personnes, si elle est armée, je peux tuer d’autres personnes. Quel droit ai-je de pouvoir tuer autrui ? Mais une autre question se pose : comment puis-je savoir que les principes que je défends sont véritablement justes ? N’est-ce pas juste une différence de point de vue ? Comment savoir dans le conflit israélo-palestinien, lequel des deux états est juste et sa demande légitime ? Ne peut-on pas simplement parler de choc de culture ?
1 - Peut-elle être juste par la cause qu'elle défend ? 2 - Qui peut être juge de la justesse de cette cause ? 3 - Une guerre peut-elle être juste pour les deux camps à la fois ? 4 - Une guerre peut-elle être plus ou moins juste par les moyens qu'elle utilise ? 5 - Peut-il être juste de ne pas faire une guerre juste ?
  • I Certaines guerres sont faites au nom du bien
1.     Les guerres suivent la loi naturelle du plus fort
2.     Une guerre injuste utilise la violence simplement dans le but de nuire
3.     La guerre vise à faire le bien
  • II La guerre est violente et se fait sur des principes culturels subjectifs
1.     Faire la guerre, c’est tout de même porter atteinte à l’intégrité d’autrui
2.     C’est injuste d’utiliser des hommes comme des moyens
3.     Les principes à la base de la guerre sont subjectifs et ethnocentriques
  • III Tenter la paix perpétuelle et le dialogue constructif
1.     La guerre peut avoir des effets positifs
2.     Transformer la guerre en un affrontement constructif
3.     Le devoir de la paix


« recta: l'intention doit être claire, et le but doit être de faire triompher le bien commun. Réadaptation à l'époque actuelle, il faut citer Michel Walzer, principal théoricien, qui rappelle lui aussi troisconditions: Le « Jus ad Bellum » : concerne particulièrement les causes de la guerre.

Le « Jus in Bello » : concerne la justice du comportement des différents intervenants pendant le conflit.

Le « Jus post Bellum » : concerne la phase terminale et les accords de paix qui doivent être équitables pour toutes les parties. Ainsi, ces doctrines mettent en avant le caractère primordial d'une guerre juste: l'objet et le but recherché. 2) Acceptation du recours à la force par la Charte des Nations Unies. La Charte des Nations unies reconnaît, « l'application de mesures coercitives ».

On reconnaît que le recours à laforce est licite, selon l'objet et les circonstances.

Est reconnu le droit naturel à la légitime défense en casd'agression, l'existence de guerres de libération nationales (décolonisation etc.), et l'action coercitive en vue defaire face à une menace contre la paix, une rupture de la paix ou un acte d'agression : la recherche durétablissement de la paix.

Ici, c'est le but de la guerre qui la rend juste: se défendre, retrouver sa souveraineté, ouencore maintenir la paix. II- « La justice dans la guerre », ou comment la rendre moralement acceptable? 1) La guerre est juste si les moyens sont justes: le respect du droit humanitaire. Si il apparaît que la guerre est un phénomène impossible à éradiquer, on tente de l'humaniser.

Tout d'abord la Chartedes Nations Unies pose comme préalable l'importance et l'obligation d'une réponse proportionnelle à l'attaque, dansle cas de la légitime défense.

Une guerre n'est juste que si les maux de la guerre ne sont pas disproportionnés parrapport aux objectifs visés et à condition de ne pas provoquer durant le conflit plus de mal qu'on ne prétend enéviter.

L'exigence de proportionnalité concerne également les moyens employés pour mener une guerre.

Ainsi,lorsqu'un État réagi à une agression d'un autre État, si ce dernier a lancé son attaque avec des armes ditesconventionnelles, l'exigence de proportionnalité implique que le second ne ripostera pas en usant d'armes spécialescomme les armes bactériologiques, chimiques ou nucléaires. Une guerre juste est une guerre humaine et sans excès, la violence ne doit répondre qu'à une juste nécessité.

C'estle but du droit international humanitaire d'encadrer le déroulement des hostilités.

Il se constitue notamment desConventions de la Haye de 1899 et 1907 ainsi que des Conventions de Genève de 1949 et de ses Protocoles de1977.

Ce droit ne vise pas réellement à empêcher les guerres, mais à en limiter l'étendue et l'horreur. 2) La conditionnalité de la « justice internationale » : une guerre, même juste, doit être légitimée par laCommunauté internationale . Avant d'en arriver à une situation extrême où il n'y a plus aucune solution possible à un problème, le simple senscommun commande de rechercher une solution amiable à un litige.

Les parties doivent par la discussion essayer detrouver un compromis, la guerre ne peut être que la solution extrême.

On va d'abord passer par un stade derecherche de règlement pacifique du conflit.

En cas d'échec, et avant le recours à la force, il faut passer par ce quel'on appelle « la qualification du conflit selon l'art.

39 de la Charte des NU ».

La dernière étape, serait de fait lalégitimation de la guerre par les NU, de manière explicite, par laquelle elle autorise les États à intervenir.

Sans lalégitimation de la part du Conseil de Sécurité, toute action entreprise est considérée comme injuste, illégitime.

Maisle monopole revient au Conseil de Sécurité, qui peut décider de la légitimité ou non d'une guerre, de la possibilité ounon de recourir à la force, d'envoyer des troupes ... Ainsi si la doctrine de la guerre juste pose des postulats à son existence (postulats qui concernentprincipalement les causes et objets de la guerre), on se rend compte que la notion de guerre juste peut revêtir uneacceptation plus large en considérant l'idée de « justice dans la guerre », à savoir l'importance du droit humanitaire,et le rôle éminent de l'Organisation des Nations Unies, qui d'une part surveillent, gèrent et tentent au mieux derégler les conflits, tout en leur accordant ou non une légitimité.

Si la guerre doit être juste, elle doit tout autantsinon plus être légitime, et c'est l'ONU qui se doit d'en être le garant.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles