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La guerre a-t-elle un sens ?

Publié le 16/03/2004

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Dans ce sujet, il s'agit de savoir si la guerre est dénuée de sens ou si on peut lui assigner une rationalité interne, voire une finalité, un but. Le mot sens doit, de ce point de vue, être examiné et vous pouvez noter qu'il y a deux interprétations possibles. Le sens, c'est d'abord la direction, l'orientation. Mais c'est également la signification. Le sujet gravite finalement autour de ces deux dimensions. La guerre n'est-elle, comme le dit Von Clausewitz " la continuation de la politique par d'autres moyens " ? La guerre n'est-elle pas une sorte de ruse de la raison pour établir rapidement un progrès ? La guerre ne révèle-t-elle que la méchanceté des hommes et leur incapacité à vivre en harmonie et en paix ?
La guerre a un sens et obéit à une stratégie. elle suit des règles rationnelles et a une finalité politique. Même si elle n'est jamais propre, elle permet de construire la paix. Mais, la guerre est l'expression de la déraison et de la violence de l'homme. elle n'a aucun sens. elle n'a jamais servi la cause de l'humanité.

1° La guerre est absurde, elle est le mal radical

2° La guerre n'est absurde qu'en apparence

3° La paix comme horizon de l'Histoire

« d'autre part les hommes (avec leur volonté du mal).

D'où un double sentiment humain, d'une part l'affliction morale,d'autre part une révolte.

Il est possible de faire autrement.

Certes nous pouvons pleurer sur les ruines provoquéespar une nature à la fin toujours plus forte que l'homme, mais pour ce qui est de l'homme, et de ses exactions, uneautre histoire est sans doute possible.Bien qu'un instant nous puissions en douter (« si tant est »), le spectacle du monde ne nous a-t-il pas appris qu'iln'y a pas, dans tout ce que nous avons vu, d'esprit du bien.

Alors échapperions-nous à la règle commune.

Oui, sansdoute, les sentiments qui sont les nôtres (tristesse, affliction, douleur) témoignent de notre moralité.Le troisième mouvement, où nous passons du spectacle au tableau, est encore plus terrifiant.

Loin de l' «exagération oratoire » - qui emporterait peut-être l'adhésion, mais qui, manipulatrice, est ici parfaitement inutile – ilsuffit, dit Hegel, seulement (« rien qu'en ») de relater (c'est le propre de l'histoire d'être une relation avecexactitude...

Autrement dit, ce qui pourrait être décrit est exact.

Plus de dénonciation de la nature, commeresponsable des ruines.

Mais une accusation portée cette fois uniquement contre l'homme.

Car c'est bien uneactivité humaine qui « inflige » délibérément...

Triomphe du mal, avec son cortège de malheurs, du vice sur la vertu,de la perversion contre l'innocence.

Et qui fait de l'histoire un malheur généralisé, où tout est corrompu, puisque lemal, comme la peste, porte tout aussi bien sur les personnes, sur les peuples, sur les Etats.

Et qui en vise « les plusbeaux échantillons ».

Rien n'est épargné, aussi rien ne saurait nous apaiser.

Au malheur le plus haut répond ladouleur la plus profonde. 2.

Mais , avec ironie, Hegel note que cette douleur, qui certes nous frappe, mais qui est relative aux souffrancesdes autres, dans le passé, ne nous laisse pas sans voix.

Elle ne nous empêche pas de formuler en nous-mêmes lessentences toutes faites du sens commun.

Car ce spectacle, tout horrible qu'il fut, nous n'y participons pas, il étaitpensé, plutôt que vu.

Et, en fin de compte, c'est cette pensée seulement (« cette douloureuse réflexion ») qui étaitpénible.

Les sentences (prononcées en forme d'épitaphes) viennent déjà atténuer les choses.Formulation creuse qui ne fait rien que répéter ce qui est déjà : « il en a été ainsi ».

Invocation d'une force plusforte que nous, qui nous déresponsabilise : ce n'est pas nous, « c'est le destin ».

Démission avouée : « on n'y peutrien changer ».

Que le monde continue dans le futur comme il a été dans le passé.D'ailleurs le monde nous appelle, mais un autre monde, non pas celui, terrible, de l'histoire universelle, mais celuiterre à terre, lié strictement à la sphère de nos activités actuelles (« présentes »).

Celui dont nous sommes lecentre : nos affaires, nos buts, nos intérêts.

Monde quotidien qui s'oppose par sa tranquillité aux troubles del'histoire, qui se manifeste par sa proximité contraire au lointain des désastres (« la masse des ruines »), quis'impose par la clarté de son évidence si différente de la confusion de tout le reste.Ce contraste entre notre histoire universelle est si fort que, nous prenant pour le centre de tout (ce qui définitl'égoïsme), nous venons à « considérer » cet autre monde, comme quelque chose de lointain, qui se situe ailleurs,d'où l'idée de spectacle.

Tout à l'heure il nous effrayait (mais nous effrayait-il vraiment tant que cela ?), maintenantnous en jouissons.

Cela se passe si loin dans le temps, si loin dans l'espace.

De l'autre côté.

Tout un fleuve, touteune mer nous sépare de cela.

On songe aux vers de Lucrèce : « Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par lesvents, d'assister du rivage à la détresse d'autrui.

»Mais est-ce bien le même homme qui est capable de jeter un regard sur l'histoire du monde extérieur, et qui enmême temps, incapable de rien comprendre, s'enferme dans son monde intérieur ? 3° La paix comme horizon de l'Histoire Les actes humains libres sont aussi des phénomènes déterminés de la nature (cf.

fiche 45).

Le cours en est brouillédans le détail, visible dans l'ensemble : c'est un développement continu bien que lent.

Le progrès est moral.

Lesprogrès de l'histoire ne portent cependant pas sur la moralité de la volonté (dans l'intimité de la conscience), maissur la moralité du comportement (extérieurement conforme à ce qu'il faut faire) : c'est donc bien vers une sociétéoù les lois seraient parfaites et parfaitement respectées, et non une communauté angélique, que l'histoires'achemine.

Si le cours de l'histoire est rationnel, donc prévisible, il y a trois cas possibles : ou bien l'histoire est en perpétuellerégression, ou bien elle est en perpétuelle progression, ou bien elle est en perpétuelle stagnation, perdant toujoursles progrès qu'elle gagne (histoire cyclique).

Il semble que l'histoire est en progrès continu vers une société juridiqueparfaite, sans pouvoir accomplir le saut final dans une société morale parfaite.

Cependant, rien ne prouve qu'un progrès est perpétuel : l'expérience des hommes ne nous permet pas de savoirs'ils feront toujours bon usage de leur liberté, puisqu'ils sont précisément libres.

Il faut donc chercher un signehistorique qui indique que le progrès est inévitable.

L'intérêt désintéressé que chacun montre pour les grands événements publics témoigne de ce que nous ne sommespas enfermés dans l'intérêt particulier, mais que nous nous soucions aussi du bien de l'espèce en général.

Lesentiment d'où l'homme des Lumières tire sa certitude du progrès du genre humain, c'est l'enthousiasme, jubilationpour la réalisation d'un idéal de droit auquel on n'a pas immédiatement et individuellement intérêt.. »

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